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Episode 9.16 - DONS
Par: FatMatDuhRat ( FatMatDuhRat@aol.com) & Zeke (zeke@sci-fivers.com.ar)
Version française: Laurent (stvoyager@free.fr)

Note: Star Trek: Voyager, personnages et autres produits dérivés sont des marques déposées de Paramount Pictures. Aucune infraction aux droits d'auteurs de Paramount voulue. La Saison 8 virtuelle de Voyager (Voyager Virtual Season 8, VS8) est une entreprise à but non lucrative. L'histoire est propriété de son auteur. Pas de reproduction sans sa permission.

"Quand Harry part à la recherche de la source d'un mystérieux signal, ce qu'il découvre va changer la famille Paris pour toujours..."

Le Lieutenant Harry Kim s'assit à sa station, l'ennui de l'interminable quart Gamma interrompu par le signal sonore de sa console. "Enfin", murmura?t?il pour lui seul, "quelque chose à faire."
Tuvok, assis dans le fauteuil du Capitaine, se retourna et leva un sourcil. "Lieutenant ?"
"Les senseurs détectent une sorte de signature énergétique étrange", expliqua Harry.
Tuvok se retint de faire un commentaire sur cette vague description et se déplaça lentement jusqu'à la console des opérations pour examiner lui?même les données. "D'où proviennent ces données?" demanda?t?il.
Harry fronça les sourcils. "Apparemment, d'environ trois années?lumière d'ici."
"Nous devrions en informer le Capitaine."
Harry leva la tête, surpris. L'ironie que ce soit Tuvok et non pas lui qui suggérât de prévenir le Capitaine ne lui avait pas échappé, considérant sa relative inexpérience de commandement. "Heu...Ca va faire court en temps, Tuvok."
Tuvok téléchargea les données des senseurs sur une tablette. "Je suis conscient du temps, Lieutenant. Cependant, le Capitaine a demandé à être informée de toute donnée inhabituelle des détecteurs. Je crois que cela s'applique ici."
Harry ne fit aucun commentaire et suivit Tuvok dans l'ascenseur.
 
***
 
Chakotay était assis sur le divan dans les quartiers qu'il partageait avec Catherine, lisant une tablette pendant que le capitaine prenait une tasse de café au réplicateur.
"Ce n'est pas trop loin d'ici, Harry", dit Chakotay après avoir fini de lire attentivement les données. "Pourquoi ne rassembleriez?vous pas une équipe d'exploration pour aller vérifier cela avec une navette ?"
Harry jeta un coup d'oeil à Tuvok avant de reporter son attention sur le Premier Officier. "En fait, je voudrais y aller seul si vous le permettez, Monsieur"
Chakotay le dévisagea comme s'il n'avait pas correctement entendu ce qu'Harry venait juste de dire. Ses yeux se tournèrent vers Tuvok qui répercuta immédiatement ce que le commandant pensait. "Lieutenant" dit calmement le Vulcain. "Vous êtes bien conscients que les règlements de Starfleet interdisent strictement à n'importe quel officier, quel que soit son rang ou son expérience, d'entreprendre une mission non accompagnée."
"A moins que", répondit Harry, "il n'ait une très bonne raison."
Le capitaine Janeway les rejoignit, prenant une petite gorgée de son café tout juste répliqué. "Et quelle serait cette raison, Monsieur Kim ?"
Harry resta silencieux, embarrassé par l'explication. "Le risque serait trop grand pour tout autre que moi d'essayer d'examiner cette énergie", dit?il finalement.
"Pourquoi cela ?" demanda Chakotay
Harry fit à nouveau une pause, mais se rendit compte tenu qu'il ne pouvait pas exprimer ses impressions par des paroles. "Cette signature. C'est quelque chose de semblable à la puissance que le Pourvoyeur m'a transmis." Il ne mentionna pas qu'il avait le pressentiment que le signal essayerait peut? être de le contacter seul, et qu'il savait instinctivement que c'était le cas.
"Semblable ?" répéta le Capitaine. "Semblable comment ?"
"Je ne sais pas", soupira Harry, frustré de son incapacité à s'expliquer. "Je sais juste que c'est quelque chose que je dois faire seul."
Le capitaine Janeway s'assit sur le divan et caressa négligemment Amélia à côté d'elle quand le chiot vint en trottant pour rejoindre le groupe. Amélia regardait Harry et Tuvok et lâcha un minuscule bâillement, donnant un petit coup de sa petite langue rose en se blottissant contre le coude du Capitaine. "Monsieur Kim", commença Janeway après réflexion. "Ma décision quant à cette mission est définitive. Et je dois dire que votre demande n'est pas ce que je m'attendrais à recevoir d'un de mes officiers supérieurs. Vous me demandez de vous laisser partir seul, sachant que les Sernaix sont toujours là?bas ?"
Harry garda le contrôle de sa réaction. Il voyait qu'elle allait annuler sa demande, mais il espérait encore pouvoir dire quelque chose qui pourrait faire changer d'avis le Capitaine. "Je comprends, Capitaine. Mais tout en moi me dit que je dois y aller. Seul."
Elle bougea son animal vers son autre bras et le caressa derrière les oreilles avant de reprendre de nouveau la parole. "Je suis déjà opposée à envoyer quiconque là?bas. Et vous voulez aller seul ?"
Tuvok décida de prendre la parole à son tour. "Capitaine, je suis d'accord avec votre logique. Cependant, il doit être noté que Monsieur Kim n'a jamais été mis en défaut quand cela touche à son nouvel état de conscience. Bien qu'il voyagerait sans aide, le Lieutenant reste toujours le choix le plus logique."
Janeway adressa au Vulcain un regard neutre, visiblement pour le mimer. "Vous pensez que l'on devrait lui permettre de faire cela tout seul, Tuvok ?"
"En effet. Si le Lieutenant Kim a raison et que cette énergie que nos détecteurs ont détecté est en effet en relation avec ses capacités, alors il est la personne la plus qualifiée pour résoudre le problème."
"Il est sans aucun doute vrai que le pouvoir d'Harry l'a aidé par le passé", dit Janeway. "Mais cela ne signifie pas qu'il sera capable de survivre aux circonstances auxquelles nous avons affaire ici." Elle réfléchit soigneusement au conseil de Tuvok avant de continuer. "Je ne suis pas le genre de personne à assigner quelqu'un à une mission dangereuse sans y être préparé." Janeway reposa Amélia sur le sol et se leva du divan pour focaliser l'attention et s'adresser formellement à Harry. "Assurez?vous que votre navette est correctement approvisionnée avant de partir, Monsieur Kim. Tuvok suivra votre trace pendant tout le trajet jusqu'à la source d'énergie. Je veux qu'il y ait une paire d'yeux sur la passerelle pour observer votre navire en permanence. Et je veux que vous nous préveniez au premier signe de tout ennui avec les Sernaix."
Harry soupira de soulagement. "Merci, Capitaine." Il devint silencieux et croisa son regard déterminé. "Je sais que je viole le protocole, mais je sens que c'est nécessaire."
Elle fronça les sourcils à son attention avant de reprendre la parole. "Je ne veux pas augmenter le risque auquel vous faites face en allant là?bas seul." Le froncement de sourcils disparut après quelques secondes et fut remplacé par le début d'un petit sourire de satisfaction. "Vous n'en aurez peut?être pas besoin, mais j'aime toujours avoir un badge de communication supplémentaire dans mes bottines. Cela peut s'avérer pratique, parfois et c'est plus facile que d'essayer d'y fourrer un phaseur."
Harry hocha la tête, ne sachant pas si elle plaisantait ou non. "Oui, Madame."
Son sourire s'élargit et elle lui tapota sur l'épaule. "Faites un bon voyage, Lieutenant."
Il hocha la tête en remerciement et quitta ses quartiers sur les talons de Tuvok. Les deux hommes descendirent le couloir en silence jusqu'à l'ascenseur. En attendant que les portes s'ouvrent, Harry se retourna vers le Vulcain à la peau sombre. "Merci de l'aide que vous venez de m'apporter. Je ne suis pas sûr que j'aurais réussi à persuader le Capitaine de voir les choses comme je les vois."
Tuvok se contenta de regarder fixement le jeune officier en attendant que les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Il demeura droit et sans expression, mais finit par parler quand ils furent à l'intérieur. "Monsieur Kim", dit?il calmement. "Je crois fermement que vous avez les moyens de réaliser tout ce que vous voulez. Si je peux citer un célèbre philosophe humain, c'est au travers de la détermination et la puissance de notre volonté que nous pouvons atteindre nos désirs."
Harry le dévisagea en silence jusqu'à ce que l'ascenseur s'arrête et que Tuvok en sorte. Quand les portes se refermèrent et que l'ascenseur continua vers le hangar à navettes, Harry fronça les sourcils, essayant de comprendre exactement ce qu'il venait juste d'entendre. "Bouddhisme ?" murmura?t?il. Il haussa les épaules et sortit de l'ascenseur, se dirigeant rapidement vers le hangar à l'arrière du vaisseau.
 
***
 
Quelques heures plus tard, Harry regardait fixement par la baie vitrée de sa minuscule navette qui traversait la soupe chimique d'une nébuleuse au mélange argon?azote. La noirceur familière de l'espace remplaça bientôt le beau nuage tourbillonnant quand il en sortit et Harry reporta son attention sur le panneau de configuration devant lui. Le secteur du Quadrant Delta qu'il avait besoin d'atteindre était toujours à plus d'une année?lumière et les paramètres de sa trajectoire actuelle lui disaient qu'une autre correction devait être faite pour que son navire arrive à destination.
Maintenant que tant de temps avait passé, Harry se rendait compte qu'il n'aimait vraiment pas voler seul dans une région inexplorée de l'espace. Il reprit sa traque de la source des fluctuations anormales d'énergie, mais des choses beaucoup plus importantes préoccupaient déjà son esprit. Ses pensées continuaient de dériver et des images diverses des Sernaix et de leurs vaisseaux parcourant la galaxie s'imposèrent devant le reste dans son cerveau. Il savait qu'ils étaient là?bas, quelque part, très près. Peut?être se cachaient?ils dans un système stellaire voisin, ou dans la radioactivité protectrice d'une singularité quantique.
Débattre des nombreuses façons dont ses ennemis pouvaient se rendre indétectables ne l'amènerait nulle part, alors Harry revint à sa console pour tenter de tenir son esprit concentré.
Le bourdonnement aigu d'une des consoles de la navette attira son attention et il fit pivoter son fauteuil pour atteindre l'autre côté de la navette. La station scientifique se remit en marche à son contact et une présentation commença à danser verticalement sur le moniteur. "Voilà!" cria?t?il, retournant immédiatement aux commandes de navigation pour changer la trajectoire de son véhicule.
Les lumières multicolores des étoiles à l'extérieur filèrent et se tordirent quand il dirigea sa navette dans une nouvelle direction, se dirigeant vers un système stellaire binaire. Après quelques minutes, il traversa l'héliopause d'une Géante Rouge éloignée. Harry réduisit sa vitesse d'impulsion à mi? puissance, puis recalibra sa trajectoire de vol afin que le navire oblique autour du colosse couleur de sang. Une étoile jaune de taille normale apparut de l'autre côté et un balayage rapide de la zone autour de la quatrième planète de son système apparut prometteur. Il espérait silencieusement que ce serait là qu'il trouverait la source de cette mystérieuse énergie.
Pendant un bref moment, Harry imagina qu'il jouait dans un des vieux holoprogrammes du Capitaine Proton de Tom. Mais cette fois?ci, c'était Buster Kincaid qui devait aller en mission solitaire pour changer. Il sourit de cette comparaison idiote et changea de siège quand le brun marbré d'une planète de Classe M arriva à portée de vue.
Juste après avoir coupé les moteurs de son navire et programmé une orbite standard, Harry sentit un léger malaise au ventre. Quelques secondes plus tard, sa navette commença à trembler violemment. Cela empira quand la gravité de la planète augmenta et que l'avant de son navire commença à s'enflammer tandis qu'il plongeait dans l'atmosphère.
Agissant par réflexe, il renforça l'intégrité structurelle du vaisseau et essaya de regagner le contrôle des commandes. La navette continuait à plonger et Harry put voir une immense chaîne de montagnes droit sur sa trajectoire en dessous de lui.
Un bruit assourdissant commença à remplir la cabine. Il comprit ce que cela signifiait. La forte pression résultant de son incroyable chute était sur le point de briser la coque et de le détruire. Harry s'agrippa en activant les propulseurs secondaires. Immédiatement, le vaisseau commença à s'incliner et s'arquer légèrement tandis qu'il remontait de sa vertigineuse et mortelle descente.
La tension sur les moteurs s'avéra être trop forte. Ils gémirent et s'éteignirent dans une gerbe d'étincelles tandis que les consoles arrière explosaient. Harry réussit difficilement à empêcher son vaisseau de plonger immédiatement vers le sol, mais il se dirigeait toujours vers un inévitable impact avec la planète.
Sa navette rebondit une fois, deux fois, puis s'enficha dans le sol, envoyant d'énormes quantités de terre et de pierres en l'air autour d'elle. La folle boîte de métal continua à déraper, taillant un profond sillon fumeux dans la couche de sédiments tandis qu'elle continuait à déraper sur plus d'un kilomètre avant de s'arrêter.
Harry soupira et s'adossa dans son fauteuil, prenant un moment pour reprendre son souffle. Il regarda dehors la poussière qui se redéposait autour de son vaisseau écrasé. "Pas encore", murmura?t? il.
Sans plus gaspiller de temps, Harry atteignit les commandes et désenclencha tous les injecteurs de carburant et des cellules de puissance de son vaisseau. Il activa la balise de détresse de secours, vérifiant qu'elle voyagerait sur une trajectoire de retour dans le subespace. Il fouilla un peu et choisit un équipement de survie dans le conteneur d'entreposage qui se trouvait à l'intérieur des ruines qui avait autrefois été son fier navire.
Un balayage rapide de tricordeur révéla que l'environnement extérieur était hospitalier. Harry se prépara avant d'ouvrir l'écoutille de secours puis sortit à la surface de la planète.
La lumière aveuglante du soleil l'assaillit tandis qu'il tournait autour de la carcasse fumante de son navire. Il étouffait de chaleur et il n'y avait pas un seul nuage dans le ciel. Une fois que ses yeux se furent adaptés, Harry fit une estimation du paysage autour de lui. Tout ce qui l'entourait ressemblait parfaitement à un désert, bien qu'il y ait un peu de végétation ici et là. Il nota que ce secteur de la planète ressemblait beaucoup à la planète Mars pendant les premières années de sa terraformation.
La chaîne de montagnes qu'il avait lutté pour éviter était maintenant derrière lui et son tricordeur lui indiqua qu'une minuscule source d'eau se trouvait à l'ouest. Il y avait une source souterraine à plusieurs heures de marche. Il fut tenté de revenir à sa navette pour essayer de réactiver les systèmes environnementaux, mais la température dans ce cercueil excéderait bientôt la chaleur qu'il sentait déjà à l'extérieur.
Avec un soupir, Harry se mit en route afin d'atteindre l'oasis avant que la nuit ne tombe et que le climat de la planète ne change trop.
 
***
 
C'était un merveilleux matin pour Tom Paris. D'habitude, les premières heures du quart Alpha à bord du Voyager se traînaient interminablement. Mais aujourd'hui était un jour spécial.
Le lieutenant Ayala voulait passer quelque temps aux commandes de pilotage, donnant à Tom un sursis inattendu à ses devoirs. On n'aurait pas besoin de lui sur la passerelle avant cette après?midi et cela lui convenait parfaitement.
Tandis que B'Elanna était occupée à régler quelques détails en bas dans l'ingénierie, Tom s'amusait en compagnie de sa délicieuse fille. Il n'arrivait plus vraiment à considérer Miral comme à un nourrisson. N'importe qui pouvait clairement voir qu'elle s'était développée en un véritable petit enfant.
Ils étaient tous deux étendus sur la moquette de la chambre à coucher des quartiers des Paris. Tom gardait son doigt rose près des mains minuscules de Miral et riait à chaque fois qu'elle tentait de le saisir. Il était toujours trop rapide pour elle, mais il la laissait souvent prendre légèrement son articulation avant de retirer rapidement son bras hors de portée. Elle lâchait un fort rire béat chaque fois que cela arrivait, mais cela avait probablement aussi un rapport avec le bruit idiot que son père faisait quand il pendait sa main en l'air.
Miral fut bientôt fatiguée de ce jeu. "Bout!" insista?t?elle. Tom sourit. Il aimait l'entraîner à marcher. Il mit Miral sur ses pieds, puis commença à marcher en tapant du pied tout autour de la pièce. Il se penchait au?dessus d'elle pour garder un oeil sur elle tout en soutenant soigneusement ses petits bras en l'air près de ses genoux pour l'équilibre. Il se souvenait comme elle avait eu l'habitude de pleurer quand il avait débuté les essais, mais B'Elanna était finalement parvenu à convaincre l'enfant que c'était supposé être amusant. Et désormais, ils avaient du mal à la retenir de marcher sur ses pieds pour partir se balader dans la pièce.
Tom était sur le point de reprendre sa fille pour essayer quelques tours d'avion avec elle quand sa femme entra dans la pièce. "Hé", la salua?t?il. "Dure journée ?"
"Tu peux le dire", répondit?elle, se laissant tomber sur la chaise la plus proche. "La nacelle tribord fait de nouveau des siennes et deux des lignes de phaseur dorsales doivent être réalignées avec le réseau primaire de détecteurs pour être entièrement réparées avant cette après?midi."
"Ha. Désolé d'avoir demandé."
"Et bien, ne t'inquiètes pas trop. Seven finira ce que j'ai commencé et je sais qu'elle saura se débrouiller." B'Elanna baissa la tête et vit Miral essayer de s'échapper de la poigne de son père. "Et comment va ma petite fille préférée aujourd'hui ? As?tu un baiser pour maman ?"
"Maman!" cria Miral. "Maman donne baiser, Papa ?"
"Tu permets ?" Il prit doucement Miral et la tint contre sa hanche en se penchant pour embrasser sa femme.
"Pas si vite, pilote." B'Elanna se poussa de son mari et accepta un minuscule bisou de Miral avant de l'embrasser en retour. "Tu dois faire passer les désirs d'une dame avant les tiens."
"Oui madame", répondit?il, souriant d'un air satisfait tandis qu'elle s'approchait pour l'embrasser.
Miral se pencha et commença à tapoter le cou et les oreilles de sa mère avant que B'Elanna ne se sépare de son mari et reporte son attention sur sa fille. "Tu as certainement dépensé beaucoup d'énergie aujourd'hui. Papa ne t'as pas encore fait voler autour de la pièce, n'est?ce pas ?"
Elle enleva l'enfant de ses bras et l'étreignit, remarquant la manière dont Tom lui lançait un froncement de sourcils de faux mécontentement. Mais B'Elanna le connaissait trop bien et l'accusation qu'elle venait de faire était probablement justifiée.
Miral se tordit dans les bras de sa mère, regardant d'un air affolé dans la pièce. "Veut aller!" insistait?elle.
"Allez où, l'araignée?" demanda Tom, se penchant pour se mettre à niveau de ses yeux. Miral fronça son nez. "Sais pas", dit?elle l'air grognon. "Veux aller!" Elle continua d'essayer de se libérer de l'emprise de B'Elanna et, après quelques minutes, B'Elanna la reposa sur le plancher. Miral s'assit, puis se mit lentement sur ses pieds et vacilla pendant une seconde avant de faire deux pas vers les baies. Elle n'alla pas bien loin avant de perdre son équilibre, tombant en arrière en un gros pouf quand son arrière?train rembourré heurta le sol. Elle se retourna vers ses parents, boudant en indiquant la fenêtre. "Veut aller voir!"
"Je me demande ce qui lui prend", dit Tom. "Elle doit vraiment être attiré par quelque chose."
Miral continua de regarder fixement un secteur vide de l'espace, quelque part à l'extérieur de leurs quartiers. A chaque seconde qui passait, elle se balançait plus fort vers l'avant et le néant face à elle. "Onkari," marmonna?t?elle doucement.
B'Elanna s'agenouilla à son niveau. "Qu'est?ce qu'il y a, ma puce ?"
Elle leva la tête vers sa mère avec une expression frustrée. B'Elanna soupira et berça sa fille dans ses bras. "Tu a dû l'épuiser, Tom", dit?elle.
Miral, son mécontentement augmentant, continuait de se tordre dans les bras de B'Elanna. Elle lâcha un cri fort et balaya l'air de ses bras. B'Elanna fut jetée en arrière comme une poupée de chiffon par quelque force invisible, prenant Miral avec elle. Elle heurta le sol avec un bruit sourd, tenant toujours Miral contre sa poitrine.
Tom fut stupéfié et resta debout, les pieds cloués au plancher, saisi sous le choc. B'Elanna haletait en tenant sa fille. Elle se sentait légèrement trembler, mais était incapable de s'arrêter. Elle s'assit lentement, tenant toujours Miral contre sa poitrine et essayant de calmer les vagues naissantes de panique et d'inquiétude.
Tom réussit à se décoller et alla la rejoindre. "Est?ce que tu vas bien ?"
B'Elanna hocha la tête, plus inquiète pour sa fille. Il voulut porter B'Elanna jusqu'à leur lit, mais elle dégagea son bras de lui. "Non!"
Il voyait qu'elle tremblait et que son emprise se faisait trop serrée autour de la petite fille. Tom fixa simplement sa femme tandis qu'elle protégeait leur fille. Il reporta sa concentration sur Miral et ce qu'elle venait juste de faire. Sa frustration s'était manifestée en jetant sa mère à travers la pièce. Uniquement par le pouvoir de son esprit. Comment pouvaient?ils bien la contrôler ? réfléchit?il.
Miral était silencieuse depuis plusieurs minutes, mais elle commençait maintenant à protester de l'étreinte excessivement protectrice de sa mère. B'Elanna diminua la pression qu'elle exerçait pour la tenir, mais elle refusa de laisser aller l'enfant malgré ce qui venait d'arriver. Tom observa Miral remuer et se plaindre, mais sa femme était distraite par autre chose.
B'Elanna s'accrochait toujours à elle, peu importe le bruit qu'elle faisait en geignant ou l'acharnement avec lequel elle se tordait et poussait contre sa poitrine. Elle commença à se balancer doucement dans les deux sens pour tenter de calmer l'enfant autant qu'elle le pouvait.
Finalement, elle leva la tête et s'aperçut que Tom était toujours dans la pièce. "Il faut que cela s'arrête." Sa voix était lourde et grinçante, mais contenait aussi une teinte de tristesse et de désespoir. Juste après avoir parlé, B'Elanna détendit ses bras et laissa descendre Miral avec douceur sur ses genoux.
Tom vit qu'elles le regardaient toutes les deux fixement. Mais seule Miral essaya de l'inviter à se rapprocher. Il se pencha pour s'asseoir devant sa famille et prit sa fille dans ses bras. Il passa un bras par?dessous son petit corps et s'étendit pour toucher sa femme de l'autre.
Elle resta raide et insensible tandis qu'il soulignait le contour de son menton avec sa main. Tom souleva son visage et leurs yeux se rencontrèrent. "B'Elanna", chuchota?t?il doucement, "ça va aller, maintenant."
"Non, Tom", dit?elle, d'une voix à peine plus audible que la sienne. "Ce n'est pas bien. N'as?tu pas vu ce qui vient juste d'arriver ?"
"Bien sûr que j'ai vu, mais..."
"Mais quoi, Tom ?" Il pouvait entendre le son familier du grondement au?dessous de chacun de ses mots. "Et si cela arrive à nouveau ? Et si ça empire ? Et si elle fait ça à quelqu'un d'autre ?"
"Elle n'a jamais rien fait de ce genre auparavant."
"Elle n'était jamais supposée être capable de faire quoi que ce soit comme ça, jamais! Ca doit s'arrêter!"
Tom sentit la colère monter dans sa voix. "Tu veux me dire comment ?"
"Il doit y avoir une façon", insista?t?elle. "Une façon pour réparer ça."
Tom déplaça doucement Miral dans ses bras, la plaçant dans une position plus confortable. "Ce n'est pas un de tes problèmes d'ingénierie. Tu ne peux pas te contenter de court?circuiter un relais défectueux ou faire une réparation, cette fois."
B'Elanna baissa et secoua lentement la tête. Elle commença à pleurer très légèrement, mais s'arrêta rapidement. "Nous ne pouvons pas continuer comme cela", dit?elle dans un chuchotement. Tom l'entendit renifler et se rapprocha tout contre elle pour la consoler. "Je ne peux pas imaginer ce qu'elle va faire ensuite."
Il lui frotta la nuque, essayant de faire fondre la tension qu'il sentait là. "Tu dois rester calme, B'Elanna. Tu augmentes ton stress en t'inquiétant." Tom aurait voulu dire quelque chose qui la rassurerait, mais tout ce à quoi il arrivait à penser faire pour le moment était de se relever de ce dur plancher.
Il l'aida à se lever, déposa Miral sur son lit et essaya de se réconforter en jouant avec elle un peu.
Tom jeta un oeil à sa femme assise sur le bord de leur lit. Il voyait qu'elle était toujours complètement retournée par tout ce qui était arrivé. B'Elanna lui rendit son regard tandis qu'il essayait de chatouiller leur enfant, ce qui fit immédiatement remonter sa colère à la surface.
"Qu'est?ce qui ne va pas chez toi, Tom ?" pleura?t?elle. "Elle ne peut pas vivre comme ça! Tu ne le vois pas ?"
Ses mots lui firent l'effet d'un coup de poignard et Tom s'arrêta de bouger son bras. Miral regarda sa grande main couchée là à côté d'elle. Elle leva la tête vers son père et fit la moue de sa lèvre inférieure.
Tom pensa à ce qu'elle lui demandait et tout ce qu'il voyait en réalité était la souffrance de sa femme et son enfant qui boudait. Observer sa famille dans cet état épouvantable l'attristait lui?même au?delà de tous les mots. "Tu as raison", réussit?il finalement à dire. "J'ai pensé que je pourrais lui apprendre à gérer ses pouvoirs spéciaux. Mais c'est trop." Tom regarda affectueusement Miral. "Qui sait ce qu'elle pourra faire par la suite ?" Il revint s'asseoir à côté de B'Elanna.
Elle plaça ses mains de chaque côté opposé du visage de son mari et lui parla face à face d'une voix d'un calme mortel. "Ce n'est pas comme cela que les choses sont supposées se passer. Le Pourvoyeur a laissé quelque chose à l'intérieur de moi, mais cela s'est perdu. Et d'une façon ou d'une autre, Miral l'a reçu. Et c'est absolument injuste! Elle n'a même pas eu le choix. Et maintenant..." La bouche de B'Elanna s'incurva vers le bas et elle sentit sa mâchoire trembler quand elle essaya de finir de parler. "Maintenant, elle ne peut pas plus contrôler ses pouvoirs que nous ne pouvons essayer de les comprendre. C'est trop pour elle, Tom. Et elle est si jeune."
Tom enveloppa promptement sa femme dans ses bras pour tenter de calmer le traumatisme émotionnel qui la secouait. Il la saisit presque aussi fermement qu'elle avait tenu Miral quelques moments plus tôt.
Il amena sa bouche près de la sienne, mais ne l'attira pas vers lui pour avoir un baiser. Au lieu de cela, il continua de lui parler juste devant ses lèvres tandis qu'elle continuait à pleurer. "Elle est toujours notre gosse, quoi qu'il arrive. Pouvoirs ou non."
"Mais, Tom", dit?elle. "Je ne sais pas comment nous allons l'élever. Je ne sais même pas si c'est possible."
B'Elanna continuait de sangloter très légèrement, mais Tom voyait que sa confiance avait un effet positif sur elle. "Nous l'aimerons toujours, B'Elanna, et je te promets que nous trouverons une façon de nous occuper d'elle."
"Promets?moi quelque chose d'autre. Que nous la soignerons et la rendrons normale, si nous arrivons jamais à trouver un moyen."
Tom répondit silencieusement à sa femme d'un lent hochement de tête approbateur de sa tête.
 
***
 
Après moins d'une demi?heure de voyage, le tricordeur d'Harry bippa à la manière habituelle d'une alerte de proximité. Juste au moment où il étendit le bras pour saisir son phaseur, Harry se retrouva déjà cerné.
Evidemment, sa navette avait attiré l'attention des habitants locaux. Harry pouvait voir des dizaines d'indigènes. Ils étaient tous enveloppés dans de lourds manteaux pour se protéger du soleil. Il ne pouvait pas dire s'ils portaient des armes, mais il n'offrit aucune résistance quand ils l'arrêtèrent.
Une voix qui semblait amicale s'insinua dans son esprit. 'N'utilisez pas votre arme. Nous ne vous ferons pas de mal'. Harry regarda tout autour de lui, essayant de voir lequel c'était adressé à lui. Il se méfiait énormément de ces gens, particulièrement après tout ce qu'il avait traversé avec les Sernaix et l'expérience de dizaines d'autres missions d'exploration.
"Que voulez?vous ?" dit?il, sa main toujours sur l'embout de son phaseur. "Je ne veux pas blesser quelqu'un non plus."
Quatre aliens à l'allure des plus imposantes s'approchèrent de Kim. Ils avaient chacun une tête de plus que lui. 'Vous avez été appelé. Vous devez venir avec nous.'
Décidant que les aliens ne semblaient avoir aucune intention hostile et réalisant que même si cela était le cas, il était dépassé en nombre, Harry enleva lentement sa main de son phaseur et hocha la tête pour signifier qu'il irait avec eux.
Ils le conduisirent vers une forêt clairsemée qui se trouvait à une certaine distance. Une fois qu'ils furent à l'intérieur et que l'ombre du feuillage les eut couverts, Harry se détendit un peu et essaya de déterminer où les habitants du pays l'emmenaient.
Une série de cavernes était cachée sous une zone où s'entassaient de nombreux arbres. Le plus grand des aliens tira Harry de côté et l'emmena jusqu'à l'une des grandes ouvertures dans le sol. Des marches avaient été taillées dans le sol rocheux et il pourrait voir une variété de cristaux brillants et de pierres lisses incrustées dans leur structure.
La forme encapuchonnée fit un signe de la main à Harry pour lui dire d'avancer et d'entrer tout seul. Il hésita avant de s'exécuter et se contenta de faire quelques pas vers le bas. Avant d'être descendu plus loin, Kim sentit l'ombre du géant bouger derrière lui. Il vit le contour d'une tête sur le mur à côté de lui quand deux mains enlevèrent délicatement les couches de tissu enrobant le visage et le cou de l'alien. Son guide se retourna pour partir, mais Kim fit volte?face et l'appela. "Attendez".
Harry réussit à stopper le grand alien et il put finalement voir que c'était un homme roux aux traits humanoïdes. "Comment vous appelez?vous ?" demanda?t?il finalement.
"Je m'appelle Locin", répondit?il, revenant vers Harry. Quand ce haut compagnon s'approcha de lui et sortit des ombres profondes, Harry remarqua la forme plate à deux pointes de ses oreilles.
Les yeux d'Harry s'élargirent. "Vous êtes Ocampa", dit?il dans la surprise.
Les deux hommes se regardèrent attentivement et Harry put voir un éclair de lucidité briller dans les yeux de l'homme. L'alien resta simplement là, au sommet de l'escalier taillé dans la pierre, l'examinant soigneusement de la même façon. 'Oui', répondit l'alien par télépathie après quelques secondes. 'C'est est le nom qu'on donne à mon peuple.'
Harry était abasourdi. "Mais... Comment ?" balbutia?t?il.
Locin continua à voix haute. "Vous devez descendre." Harry ouvrit la bouche pour protester, mais Locin le coupa. "Vous avez été appelé. Vous devez obéir." Et sur ce, l'homme partit promptement.
Kim le regarda s'éloigner jusqu'à ce que le sommet de sa tête soit hors de vue, puis après quelques moments, il se retourna et reprit sa descente dans la fissure. Il fut bientôt enveloppé dans l'obscurité totale et décida d'attendre là quelque temps avant d'aller plus loin. C'est à ce moment qu'Harry sentit une paire d'yeux sur lui. Il avança de nouveau dans le tunnel et put discerner de faibles lumières plusieurs mètres devant lui. En s'approchant, l'illusion prit forme et il vit une forme humanoïde.
La forme éclairée, sans l'ombre d'un doute une femme, était difficile à discerner des ombres sombres derrière elle. Quand elle s'approcha, la lumière qu'elle émettait se dissipa lentement et Harry put distinguer ses traits. De son visage fit soudain irruption un chaleureux sourire.
Harry eut le souffle coupé quand il la reconnut. C'était comme si sa respiration était collée à l'intérieur de son corps. L'air refusait de sortir et de lui laisser reprendre une nouvelle gorgée. Il fut à peine capable d'articuler une simple syllabe, minuscule. "K... Kes !"
"Harry!" s'exclama?t?elle, visiblement aussi étonnée que lui. Sa voix semblait aussi douce et mélodieuse qu'il se le rappelait. "Je n'avais aucune idée que c'était vous que..." Sa voix s'estompa et elle le regarda, stupéfaite, pendant plusieurs secondes avant de sourire de nouveau. "Bienvenue sur la Nouvelle Ocampa."
 
***
 
Le capitaine Janeway entra à grands pas sur la passerelle, l'inquiétude visible sur ses traits. "Au rapport", aboya?t?elle.
Tuvok se leva de son siège et se tourna pour lui faire face tandis qu'elle descendait la rampe vers le pont de commandement à pas rapides. "Nous avons perdu contact avec la navette du Lieutenant Kim."
"A?t?il émis un appel de détresse ?"
"Négatif, Capitaine."
"Un signe quelconque d'activité Sernaix ?"
"Rien."
Janeway soupira et se massa les tempes, approfondissant son froncement de sourcils. "Je n'aurais pas dû le laisser aller seul", dit?elle lentement pour elle?même. Tuvok resta silencieux. Après quelques secondes, elle sembla secouer ses pensées et se tourna vers le poste de pilotage. "Enseigne, programmez une trajectoire vers la dernière position connue de Monsieur Kim, vitesse maximale."
"Oui, Capitaine", répondit l'officier aux commandes.
Le capitaine Janeway observa le couloir de courant de glisse s'ouvrir devant eux. "Espérons que les instincts d'Harry étaient raison."
 
***
 
Harry secoua la tête d'incrédulité, sans doute pour la millionième fois depuis la dernière demi?heure. "Je n'arrive toujours pas à croire que c'est vous."
"Pourquoi est?ce si dur à croire ?" lui demanda Kes, souriant agréablement.
Debout en face de son amie de longue date, il examina chacun des moindres changements dans son aspect. Bien que sa peau révélât quelques traces montrant que Kes n'était plus une jeune Ocampa, ses yeux étaient toujours aussi jeunes et vibrants que dans son souvenir. "Quand nous vous avons vue pour la dernière fois..."
L'expression de Kes s'attrista. "Je préférerais ne pas en parler. Du moins, pas tout de suite." Elle brisa le lien de leurs regards et respira à fond avant de reprendre la parole. "Harry, je dois vous dire que je suis passé par beaucoup de privations après cet incident. Après mon départ du Voyager, il n'a pas toujours été facile d'avoir ces pouvoirs et de simplement vivre de façon paisible dans le Quadrant Delta."
Kim était sans voix. Il n'aurait jamais pu oser l'accuser de quoi que ce soit, mais il devait en savoir plus. "Que voulez?vous dire, Kes ? Qu'est?ce qui vous est arrivé ?"
Elle lui livra un autre de ses beaux sourires tout en prenant un siège à une table voisine. "C'est une très longue histoire, mon ami, et je n'ai pas vraiment le temps pour la raconter pour l'instant. Je préférerais que vous répondiez à certaines de mes questions à la place."
Harry accepta avec un signe d'approbation. La vieille femme courbée et fatiguée dont il se rappelait lors de leur brève rencontre, il y a deux ans, n'était plus là. La personne debout devant lui semblait maintenant plus heureuse, plus jeune, comme si un grand fardeau avait été retiré de ses épaules. Mais en même temps, elle semblait plus sage et plus mûre que la version juvénile familière qu'il avait autrefois connue.
Kes secoua la tête d'incrédulité. "Je n'arrive pas à croire que ce soit vous qui soyez venu", dit?elle avec le sourire.
"Que voulez?vous dire ?"
Elle lui indiqua le siège en face d'elle. Comme il hésitait, elle rit de ses manières timides. "Je ne mords pas, Harry. Vous pouvez vous détendre."
Il sentit un léger sourire diffuser sur son propre visage et s'assit. "Bien sûr, Kes. Je vous en prie, allez?y."
Elle ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, mais quand elle remarqua quelque chose sur son uniforme, elle s'illumina d'un large sourire. Elle tendit la main et brossa doucement l'insigne de rang sur le côté de son col de son doigt. "Est?ce que c'est une deuxième épinglette que je vois ?"
Harry éclata presque de rire. Il ne pouvait pas croire qu'il venait de penser qu'elle allait peut?être lui faire du mal. "Oui, ça l'est. Ca en jette, hein ?"
"Félicitations! Je suis sûr que c'est bien mérité."
Harry sourit à son commentaire en remarquant comme toute l'attitude de Kes était devenue significativement différente. Elle était beaucoup plus confiante et sûre de soi que lorsqu'il l'avait rencontrée huit ans plus tôt. Il se relaxa un peu plus tandis qu'ils continuaient à parler. "J'espère juste qu'il ne faudra pas sept autres années pour obtenir mon grade supérieur."
"Je suis sûr que non." Son humeur redevint sérieuse, mais sa voix resta calme et stable. "Comment se fait?il que vous soyez toujours ici dans le Quadrant Delta ?"
"Toujours dans le Quadrant Delta ?" Il souffla doucement. "Nous avons traversé la galaxie et sommes revenus."
"Cela ressemble à une longue histoire", dit?elle avec le sourire. "Mais la question la plus importante est comment vous êtes?vous retrouvés ici. Comment avez?vous obtenu mon message ?"
Harry fronça les sourcils. "Message ? Quel mess.." Ses yeux s'élargirent. "L'énergie que nous avons détectée."
Kes indiqua le tricordeur qu'Harry avait à la ceinture. "Pourquoi ne scannez vous pas à nouveau après cette énergie, Lieutenant, afin de me dire ce que vous trouvez cette fois."
Il lui décocha un regard des plus perplexes tout en saisissant l'outil pour l'ouvrir d'un petit coup. Moins d'une seconde plus tard, son expression curieuse cédait la place à un étonnement extrême. "La source de l'énergie, c'est vous!"
"Bien sûr !" annonça?t?elle. Kes rit doucement de la découverte de son vieil ami, observant son expression abasourdie. En fait, elle commençait à se demander s'il avait vraiment la capacité de faire autre chose.
Les yeux d'Harry continuèrent de passer dans un sens et dans l'autre entre le visage sincère de Kes et le tricordeur. "Mais comment ? Ce n'est pas possible! Mes scans montrent que vous dégagez plus de puissance qu'un petit coeur de distorsion."
"Tout est possible, Harry", dit?elle en baissant la voix en un chuchotement en se penchant tout près de lui. "Particulièrement si vous avez le pouvoir du Pourvoyeur en vous."
Après qu'elle ait dit ces mots, ils se regardèrent fixement pendant ce qui sembla une éternité. Harry brisa finalement le silence avec une réponse des plus banales. "Et bien, euh. Que voulez?vous dire ?"
"Oh, je pense que vous savez exactement ce que je veux dire. Seul quelqu'un ayant cette sorte de pouvoir pouvait répondre à ma requête." Kes se leva et commença à arpenter la pièce de long en large. "Je peux voir son rayonnement en vous. Il sort directement par votre peau. Je peux aussi voir une grande puissance en vous. Je parierai que vous ne comprenez probablement même pas le potentiel que vous portez à l'intérieur de vous."
Les yeux se verrouillèrent l'un à l'autre pendant quelques longues secondes avant qu'il n'incline lentement la tête. "Asseyez?vous. C'est une histoire plutôt du genre long."
Kes retourna à sa place, toujours souriante. "J'aime bien les longues histoires."
Il respira profondément. "Tout a commencé, il y a environ un an et demi..."
 
***
 
Plus d'une heure plus tard, Harry avait fini de raconter comment le Voyager s'était retrouvé coincé dans la Phase et toutes les conséquences qui avaient résulté de leur évasion. Les références à l'invasion de leur galaxie par les Sernaix furent abordées à maintes reprises, mais Kes restaient indifférente à nombre de ses descriptions sinistres. Elle se concentrait simplement sur l'espace vide devant elle, écoutant patiemment tout ce qu'il avait à dire. Il se pencha en arrière dans sa chaise après avoir parlé des alliances qui s'étaient récemment forgées avec les autres races du Quadrant Delta, hésitant de lui parler de la nouvelle apparition de l'Espèce 8472 dans ce secteur de l'espace.
Puis ce fut le tour des questions plus spécifiques de Kes. Kim se rendait compte qu'il ne pouvait rien lui cacher, et s'obstina donc à tout lui dire de la conversation inoubliable qu'il avait eu avec le Pourvoyeur. Pendant cette discussion, Harry vit qu'elle était beaucoup plus intéressée par ses paroles. Elle lui posa d'innombrables questions, faisant pression sur lui pour obtenir de nombreux détails sur ce qu'il avait perçu quand il avait été dans son état intensifié de conscience.
Quand Kes fit enfin une pause dans son interrogation, Harry saisit l'occasion pour lui demander quelque chose sur ce qu'elle avait dit précédemment. "Kes. Vous avez dit que j'avais répondu à votre appel. Qu'avez?vous voulu dire par là ?"
Elle retourna l'information dans son esprit quelque temps avant de répondre. "Ma transcendance énergétique m'a permis de sauver ma communauté Ocampa et de la faire venir ici en sécurité depuis l'autre bout de la galaxie. Je pensais qu'ils trouveraient la paix ici et seraient finalement capables de s'épanouir. Et c'est ce que nous avons fait. Mais maintenant..."
"Les Sernaix ?"
Elle hocha la tête. "Ils pourraient détruire tout ce que nous avons travaillé à construire si durement ici."
"Ils menacent la galaxie entière", dit?il.
"Jusqu'ici, j'ai été capable d'employer mes pouvoirs pour nous garder en sécurité. Mais cela devient difficile. Je ne suis pas sûre de savoir combien de temps nous pourrons tenir bon. C'est pourquoi j'ai appelé au secours. C'est ce qui vous a fait venir ici."
Harry fronça les sourcils. "Comment puis?je vous aider ?"
"Vous avez les pouvoirs du Pourvoyeur", expliqua?t?elle. "Cela pourrait nous protéger contre les Sernaix."
"Je ne vois pas comment. Je ne peux pas rester ici, Kes. Vous le savez."
"Bien sûr", dit?elle, secouant la tête. "Vous avez raison. Je ne peux pas vous demander de rester ici." Elle fit une pause et le regarda comme si elle envisageait les choses sous un nouveau jour et un sourire s'étendit lentement sur son visage. "Mais il pourrait y avoir une autre façon."
 
***
 
Alors que le Voyager émergeait du courant de glisse, le niveau d'inquiétude sur la passerelle était à son maximum de la semaine. Tuvok remarqua ce fait, mais n'y prêta aucune attention. L'atmosphère émotionnelle était une conséquence logique de l'absence du Lieutenant Kim. C'était loin d'être la première fois qu'il le remarquait. Monsieur Kim semblait avoir une tendance à disparaître en mission d'exploration.
"Rapport", dit le Capitaine Janeway tandis que la planète apparaissait sur l'écran. C'étaient les dernières coordonnées connues de Kim, et les meilleures chances de le retrouver.
A la station de Kim, Ayala examina les données des détecteurs. "Nous l'avons, Madame !" dit?il. "La navette est posée sur la planète... Elle est endommagée, mais la balise de détresse fonctionne. Nous devrions être capables de l'appeler."
Janeway inclina la tête. "Je vous en prie, Monsieur Ayala, faites."
Ayala s'affaira sur les commandes pendant un moment. "J'ai une fréquence d'appel. Vous pouvez y aller", dit?il, levant la tête vers Janeway.
Le capitaine se clarifia la gorge. "Ici Catherine Janeway du vaisseau de la Fédération Voyager. Nous avons détecté votre balise de détresse. Monsieur Kim, est?ce que c'est vous ?"
Il y eut un silence puis une réponse se fit entendre. "Oui, Madame. Je vais bien."
"Heureux de l'entendre", dit Janeway avec un sourire. "Nous allons vous téléporter tout de suite, avec toutes les parties de la navette qui pourront être..."
"Attendez!" l'interrompit Kim. "Je pense que ce serait une meilleure idée que vous vous téléportiez ici, Capitaine. Quelqu'un ici serait contente de vous voir."
Cela captiva toute l'attention de Janeway. "Qui ?"
"Elle ne veut pas que je le dise, Capitaine, mais je pense que vous comprendrez tout quand vous arriverez ici. Elle a demandé que vous ameniez Tuvok."
"Entendu." Janeway signala à Ayala de couper la transmission. Puis elle se retourna vers Tuvok comme le Vulcain avait su qu'elle le ferait.
"Cela n'est pas recommandé", dit?il. "Et c'est contraire aux règlements de sécurité. Cependant, l'empreinte vocale de Monsieur Kim a été authentifiée et il est peu probable qu'il nous mènerait délibérément dans une situation dangereuse."
Tom le taquina. "Seulement 'peu probable' ?"
L'ignorant, Janeway se tourna vers son Premier Officier. "Je pense que le risque est acceptable", dit?il. "Tant que vous emmenez une équipe de sécurité."
"Exactement ce que je pensais faire", dit le Capitaine avec un sourire. Elle fit un signal à Ayala, qui reprit la transmission. "Ca va, Harry", dit?elle. "Nous nous téléporterons jusqu'à votre position. Donnez?nous cinq minutes."
"Oui, Madame."
"Janeway, terminé." Le capitaine se leva immédiatement et se dirigea vers l'ascenseur. "Tom, vous venez avec moi. Tuvok, assemblez une équipe de sécurité et retrouvez?nous dans la salle de téléportation numéro un. Et contactez B'Elanna. Je voudrais qu'elle vienne avec nous. Monsieur Chakotay, vous avez la passerelle."
La porte se ferma derrière Janeway et Paris. Tandis qu'elle appuyait sur son communicateur, Tuvok examina la situation et ses différentes répercussions logiques, construisant d'éventuels plans d'action pour chacune d'entre elles. Il sut alors exactement quels officiers seraient les plus appropriés pour cette mission et quel équipement serait nécessaire. Une pensée inhabituelle quant à l'identité de la personne qu'il allait rencontrer sur cette planète traversa brièvement son cortex avant de disparaître.
 
***
 
L'équipe se matérialisa dans un paysage bizarre. Derrière eux s'étalait le désert et devant eux des cavernes. Les forêts les entouraient des deux côtés. L'effet était étrange et discordant pour les gens de l'équipe et même Tuvok semblait intrigué.
Mais la surprise de leur environnement faisait pâle impression devant celle qui leur faisait face.
Harry Kim se trouvait parmi un groupe d'aliens humanoïdes. Les pointes de leurs oreilles révélaient sans l'ombre d'un doute leurs origines. Ils étaient Ocampas. Et devant le groupe se trouvait le membre de son équipage que Catherine Janeway avait été certaine de ne plus jamais revoir.
Kes.
Ils restèrent tous silencieux pendant un long moment. Janeway pouvait voir l'émotion dans les yeux de Kes tandis qu'elle regardait ses anciens équipiers. Le côté sombre dont Janeway se souvenait lors de leur dernière rencontre avait disparu. Kes était plus vieille, mais c'était de nouveau Kes.
"Vous reconnaissez quelqu'un ?" demanda Kes avec un sourire léger.
Surmontant son émotion, Janeway avança et embrassa sa vieille amie. Les deux femmes partagèrent une longue étreinte avant de se séparer. Le reste de l'équipe d'exploration s'était désormais approché et Kes étreignit Tom et B'Elanna tour à tour. A Tuvok, elle inclina simplement la tête avec un sourire complice. Le Vulcain lui rendit son signe de tête. Après avoir salué ceux qu'elle reconnaissait de l'équipe de sécurité, Kes se retourna vers Harry et le groupe d'Ocampas, qui avaient tous suivi la scène sans commentaire.
"C'est merveilleux de vous revoir tous", dit Kes chaleureusement. "Le Voyager m'a tant manqué. Comment vont les autres ? Est?ce que tout le monde est là ?"
"Nous allons bien", dit Janeway. "Mais et vous ? Etes?vous toujours..."
Kes secoua la tête. "J'ai finalement repris le contrôle de mes pouvoirs. La confusion a disparu."
Le visage de Tuvok s'obscurcit. Il remettait clairement cela en doute, essayant de soupeser l'exactitude des propos de Kes. Janeway se demanda ce qu'elle pouvait dire, mais Kes fit le pas suivant. "Venez", dit?elle, indiquant les cavernes. "Nous pourrons parler là?bas. Et nous avons à parler d'une chose importante."
Les compagnons de Kes se retournèrent et commencèrent à s'éloigner, l'équipe d'exploration sur leurs talons. Regardant devant elle, Janeway comprit à sa surprise qu'Harry n'était pas encore venu à leur rencontre. Elle vint derrière lui et lui mit la main sur l'épaule. Kim se retourna. "Capitaine. Merci beaucoup pour ce que vous avez fait. Vous voyez maintenant pourquoi je ne vous ai rien dit sur le canal de communication."
Janeway inclina la tête. "Vous l'avez scannée, j'espère ?"
"Oui. Elle est absolument Ocampa et elle connaît certaines choses que seule la vraie Kes peut savoir."
"Alors nous pouvons supposer qu'elle dit la vérité. Sait?elle quoi que ce soit sur le signal que vous avez détecté ?"
Harry lui jeta un regard inquiet. "Capitaine. C'est elle, le signal que j'ai détecté. Elle... C'est..." Il fronça les sourcils : "C'est dur à expliquer."
Janeway regarda son officier des opérations un peu tristement. Pendant tant d'années, Harry avait été le membre le plus humain, le plus attaché à la Terre parmi son équipage, plus encore que Tom Paris. Il avait été le lien le plus fort avec la maison qu'elle avait perdue. Maintenant, ce jeune homme ambitieux n'était même plus de son espèce et il y avait tant de chose en lui qu'aucun d'entre eux ne comprenait. Et ce qu'Harry connaissait sur lui?même, il était incapable ou bien ne voulait pas l'expliquer.
Kim et Kes. Si jeunes, si innocents. Et maintenant tous deux pris au piège de processus biologiques qui les laissaient dans des mondes propres à eux seuls. De tout l'équipage de Janeway, c'étaient les deux êtres qu'elle avait plus voulu protéger. Et elle avait échoué plus qu'elle n'avait pensé possible.
En marchant parmi ses vieux amis, Catherine Janeway ne s'était jamais senti aussi triste de sa vie.
 
***
 
Après deux heures de conversation, Tom Paris n'était pas moins embarrassé qu'à son arrivée. "Laissez?moi résumer", dit?il. "Vous avez, toute seule, emmené toute l'espèce Ocampa à travers le Quadrant jusqu'à cette planète."
"C'est ça", répondit Kes, l'air un peu timide.
"Mais vous nous dites que vous êtes inquiète de ne pas avoir assez de puissance ?"
Kes sourit légèrement. "C'est à peu près cela, Tom. Je sais comme cela doit paraître étrange, mais je ne suis pas sûre de pouvoir protéger mon peuple des Sernaix."
"Pourquoi pas ? S'ils décident de venir ici, pourquoi ne pas simplement déplacer tout le monde à nouveau ?"
"Parce que je ne peux pas. Je n'ai plus la capacité de faire quelque chose de si compliqué. Je suis plus faible, maintenant."
Tuvok leva un sourcil. "Effectivement. Savez?vous pourquoi ?"
"Oui, je le sais, maintenant. Je n'en étais pas sûre jusqu'à ce qu'Harry ne m'aide à réunir les pièces." Kes sourit à Kim qui le lui rendit. "Quand il a eu mon signal et m'a retrouvée ici, la connexion s'est faite dans son esprit. Une partie des connaissances que le Pourvoyeur lui a donnée est devenue plus claire."
"Laissez?moi vous l'expliquer de la façon suivante", dit Harry en s'adressant principalement à Janeway et Tuvok. "Vous êtes?vous jamais demandés pourquoi la télépathie de Kes avait semblé fleurir de plus en plus, plus nous nous éloignions ?"
"A de nombreuses occasions, j'ai aidé Kes à explorer ses pouvoirs", répondit Tuvok. "J'ai conclu qu'elle devenait de plus en plus douée pour ouvrir son esprit avec le temps."
"C'était en partie vrai", dit Kes. "Cela n'aurait peut?être pas pu arriver sans votre aide, Tuvok. Mais il y avait quelque chose d'autre."
"Vous avez parlé au Pourvoyeur", continua Harry. "Vous rappelez?vous quel était sa plus grande inquiétude ?"
"Que personne ne soit là pour protéger les Ocampas quand il serait parti", dit Janeway. Tom remarqua la légère irritation dans sa voix. Le Capitaine n'était pas contente de la ligne de question d'Harry.
Kim hocha la tête. "C'était pour cela qu'il m'avait capturé avec B'Elanna et nous avait inculqués sa mémoire et son expérience. Mais avant même de commencer à chercher, il savait qu'il lui faudrait longtemps pour trouver quelqu'un de digne. Il n'était pas sûr de vivre assez longtemps. Alors, la première fois qu'il a pensé à tout cela, peu de temps après que Suspiria l'ait quitté, il a inventé un plan de secours."
"Il nous a donné une façon de nous défendre", termina Kes.
Janeway devina. "Les pouvoirs télépathiques."
"C'est cela. Il a trouvé une façon de changer notre ADN et a inclus ses propres pouvoirs mentaux en chacun de nous dans nos capacités télépathiques existantes mais inertes. Chaque Ocampa a plus de potentiel télépathique que j'ai jamais rêvé possible."
"Alors qu'est?ce qui a mal tourné ?" demanda Tom. "Si vous aviez tout ce pouvoir, pourquoi avez?vous eu seulement besoin d'un Pourvoyeur ?"
"Il y avait un piège", répondit Harry pour elle. "Le Pourvoyeur s'est rendu compte que le pouvoir des Nacènes, c'est son espèce, étaient trop forts pour les Ocampas. Au lieu de les sauver en leur donnant ce pouvoir, il s'est rendu compte que cela pourrait les détruire. Alors il a conçu un garde?fou."
"Les capacités télépathiques d'un Ocampa sont occultées dans des conditions normales", continua Kes. "Ils apparaissent seulement en cas de grand danger et nous ne sommes même pas conscients d'elles le reste du temps."
L'expression de Tuvok n'avait pas changé, mais Tom pouvait voir les rouages tourner dans le cerveau du Vulcain. "La présence d'autres Ocampas serait le facteur de détermination. Le pouvoir devait s'activer quand vous étiez en nombre insuffisant pour repousser une attaque de vous?même."
Kes sourit. "Toujours un pas en avance sur moi, Tuvok. Vous avez raison, c'est exactement comme cela que cela marche. Harry s'est souvenu de cela après être arrivé."
"Alors c'est pour cela que vos pouvoirs se sont renforcés", dit Janeway, commençant à comprendre. "Vous étiez la seule Ocampa à des années?lumière. Votre esprit s'est ouvert !"
"Et les craintes du Pourvoyeur se sont révélées être exactes", dit Kes. "Cela a été trop pour moi. Pendant des années, je me suis tant battue pour surpasser la confusion que je ne saurais pas comment le décrire. Quand je suis revenue à bord du Voyager..." Janeway leva la main et Kes n'insista pas. "Il m'a fallu longtemps pour retrouver le contrôle de moi. Mais j'y suis parvenue."
Tom sut qu'il venait juste de manquer quelque chose. Cependant, il ne le montra pas. Cela avait l'air de quelque chose qu'ils ne voulaient pas qu'il sache. Il devrait attendre le bon moment. Au moins, une chose était plus claire, maintenant. "C'est pour cela que vous vous inquétez de leur protection. Maintenant que vous êtes de nouveau avec eux, votre pouvoir redevient plus faible."
"Exactement", dit Kes. "Je peux déjà le sentir disparaître. Je ne sais pas comment l'arrêter. Voilà pourquoi j'ai lancé cet appel. J'espérais que j'atteindrais quelqu'un qui connaîtrait un moyen de conserver mes pouvoirs."
"Et elle a réussi", dit Harry avec un sourire. Il regarda le Capitaine Janeway et ajouta, "Mais vous n'allez pas aimer la réponse."
Janeway leva un sourcil. Son expression s'obscurcit quelque peu. "Ah ?"
Kes respira profondément. "Harry sait comment me transférer son cadeau. S'il le fait, je serai capable de rajuster mon ADN de la même façon que l'a fait le Pourvoyeur et de contourner le garde? fou."
Tom était choqué, et soudainement un peu soulagé. Depuis qu'ils avaient sauvé Harry de Sycorax dans le Royaume, Tom avait été inquiet pour son ami. "Le cadeau" du Pourvoyeur n'y avait pas tellement ressemblé. Maintenant, il y avait un moyen pour qu'Harry s'en libère tout en aidant Kes et son peuple avec. Pourquoi Harry s'était?il attendu à ce que Janeway n'aime pas l'idée ?
Tom se retourna vers le Capitaine et comprit pourquoi avant même qu'elle n'ouvre la bouche. "Kes", dit?elle. "Je ne sais pas si je peux le laisser faire cela. Nous ne sommes pas certains de savoir pourquoi, mais les Sernaix considèrent Harry comme sacré tant qu'il possède ce que vous appelez le cadeau du Pourvoyeur. Cela lui a donné l'avantage par rapport à eux à plus d'une occasion. La galaxie entière est en grave danger tant que la guerre avec les Sernaix continue. Je ne peux pas laisser Harry renoncer à ce qui pourrait être la clef de la mise en déroute des Sernaix."
"J'ai amené mon peuple ici parce que je savais que tôt ou tard les Kazons les écraseraient. Et ils n'étaient pas loin de le faire. Capitaine. Je ne peux pas les avoir amenés ici juste pour que les Sernaix puissent les tuer." Kes ne semblait pas fâchée, mais elle était visiblement vexée.
"Je sais, Kes, mais il y doit avoir un autre..."
"Il y en a un."
Tout le monde se retourna vers B'Elanna. Tom comprit avant qu'elle n'exprime ce qu'elle voulait dire. Et il était d'accord avec elle.
Il se demandait s'il le pourrait.
 
***
 
Journal de bord du Capitaine, Date stellaire 56561.5. J'ai décidé de rester en orbite autour de Nouvelle Ocampa, au moins pour le moment. Malgré mes doutes résiduels à propos de Kes, en égard à notre dernière rencontre avec elle, je lui ai permis de rester à bord pour la durée de notre séjour. Je ne peux pas m'empêcher de me demander s'il n'y a pas quelque chose de plus dans son désir de récupérer les pouvoirs d'Harry que ce qu'elle nous a raconté... Mais mon instinct me dit qu'elle est sincère.
 
****
 
B'Elanna se tenait droite dans l'ascenseur, les bras croisés, gardant les yeux au sol sur le tapis gris sous ses pieds. Elle était complètement immobile, profondément perdue dans ses pensées. "Es?tu sûre ?" demanda Tom qui se tenait à côté d'elle.
B'Elanna hocha la tête sans lever les yeux du plancher. "Oui". Après quelques secondes, elle leva la tête et croisa le regard fixe de son mari inquiet. "Je suis sûre, Tom. C'est la chose la plus juste à faire."
L'ascenseur s'arrêta et les portes de la passerelle glissèrent pour s'ouvrir avant que Tom n'ait une chance de répondre. Il suivit sa femme en passant devant la station tactique en direction du bureau. B'Elanna appuya son pouce contre le bouton situé à l'extérieur des portes. Ils entendirent le Capitaine Janeway leur demander d'entrer et le couple pénétra dans son sanctuaire tandis que la porte se fermait derrière eux.
Le capitaine était assise à son bureau, une pile de rapports devant elle. Elle posa une tablette tandis qu'ils s'approchaient d'elle. "Qu'est?ce que je peux faire pour vous ?"
Tom et B'Elanna jetèrent un coup d'oeil l'un à l'autre. "Nous voulons savoir si vous avez finalement décidé d'approuver notre proposition..., Capitaine", dit lentement Tom.
Janeway les regarda fixement en silence pendant quelques secondes, mais sans faire aucun commentaire. Aussi B'Elanna continua. "Vous avez entendu ce que Kes a dit. Avoir le pouvoir du Pourvoyeur l'aiderait à garder son peuple en sécurité. Et vous avez vous?même dit que les aptitudes d'Harry étaient un avantage que nous ne pouvions pas nous permettre de perdre."
"Oui", commença lentement Janeway. "Mais..."
"Si elle avait les pouvoirs de Miral", continua B'Elanna, les mots se bousculant de sa bouche du fait de son énervement, "alors nous aurions toujours Harry et Kes serait capable de protéger son peuple. Et...." Elle fit une pause et jeta un coup d'oeil à son mari. "Et Miral serait normale."
Janeway les observa soigneusement tout en réfléchissant. "Nous avons déjà eu cette discussion auparavant", dit?elle doucement.
"C'est différent", insista B'Elanna. "Je suis sûre que cela n'a pas du tout l'air différent, mais...." Sa voix s'estompa et elle regarda Tom avec une expression désespérée, cherchant une façon d'expliquer son désespoir. "Elle ne peut pas vivre comme cela, Capitaine."
Catherine soupira lourdement. "Est?ce que vous êtes absolument certains que c'est ce que vous voulez ? Que vous le voulez tous les deux ?" Elle ajouta cela en jetant un regard vers Tom, qui n'avait pas encore pris la parole.
"Nous en sommes sûrs, Capitaine", dit finalement Tom d'un ton ferme. Il jeta un coup d'oeil à sa femme. "B'Elanna a raison... Miral ne peut pas vivre comme cela."
Il y eut un lourd silence dans la pièce avant que Catherine n'incline lentement la tête et ne reparle. "C'est votre fille, je n'ai pas à intervenir. Si vous pensez que c'est ce qu'il y a de mieux pour Miral...."
"Ca l'est", dit B'Elanna d'une voix assurée.
Tom inclina la tête en accord. "Absolument, Capitaine."
"Très bien." Elle repoussa lentement sa chaise. "Kes a sous?entendu que le processus ne fonctionne que si celui qui a le pouvoir le livre de son plein gré. Savez?vous si ce serait possible dans le cas de Miral ?"
B'Elanna secoua la tête. "Apparemment, même Harry ne le sait pas. Cela pourrait fonctionner. Mais nous ne le saurons pas avant d'avoir essayé."
Janeway inclina la tête. "J'informerai Kes de votre décision."
B'Elanna exhala profondément, comme si un poids énorme avait été soulevé de ses épaules. "Merci, Capitaine."
 
***
 
"Docteur."
"Kes."
Le Docteur s'était préparé à ce moment depuis qu'il avait entendu dire que Kes était revenue à bord, mais il n'était toujours pas prêt. Il se sentit terriblement maladroit. Kes semblait également maladroite et cela l'inquiétait. Elle avait toujours été chaleureuse, amicale, jamais mal à l'aise.
Elle était tellement... Plus vieille, maintenant.
Après un long silence, l'hologramme avança finalement et la prit dans ses bras. Elle l'étreignit en retour, déclarant, "Oh, Docteur. Vous m'avez tant manqué."
"Vous m'avez manqué aussi", dit?il, rompant l'étreinte. "Je suis tellement désolé de ne pas avoir pu être là pour vous. Le Capitaine m'a dit que vous aviez de nouveaux ennuis avec vos aptitudes mentales."
L'Ocampa hocha la tête. "Tout va bien, Docteur. Il m'a fallu du temps, mais j'ai repris le contrôle. Maintenant, il faut que vous me disiez ce que j'ai manqué! Harry m'a informée de quelques sujets, mais il y a tellement plus de choses que je veux savoir. Comment vous êtes?vous porté, toutes ces années ?"
"J'aurais voulu vous dire que tout est allé merveilleusement", répondit?il, "mais cela n'a pas toujours été facile pour nous. Nous avons perdu beaucoup d'amis contre les Borgs et les Sernaix. Même le navire..."
"Docteur." Kes souriait. "Je voulais dire, vous. Comment vous êtes?vous porté ?"
"Oh", dit l'hologramme, un peu embarrassé. "J'ai été, et bien, à peu près pareil tout le temps. La médecine demeure mon domaine et, malgré une diminution plutôt marquée de la qualité d'aide disponible ici, j'ai continué à guérir la plupart des maux de l'équipage avec succès."
De nouveau, Kes sourit. "Et comment vous êtes?vous porté en tant que personne ?"
"Et bien." Le Docteur essaya de réfléchir à ce qu'il allait dire. "Je me suis bien porté, je suppose. Quelques passe?temps idiots en plus, je suis le même homme dont vous vous rappelez."
"Je n'ai jamais pensé que vos passe?temps étaient idiots."
"Et bien, je voulais juste dire des choses comme l'holophotographie."
"Oui, je me le rappelle."
"Le chant, l'art. Rien dont vous vous seriez attendu de ma part. Et je suppose que j'ai eu quelques petits succès avec mes romans. En dehors de cela..."
"Vous écrivez !" Le visage de Kes s'illumina. "Docteur, c'est merveilleux! Qu'avez?vous écrit ?"
"Droits holographiques", dit?il en rougissant. "J'ai employé une approche allégorique afin d'apprendre aux lecteurs les difficultés que rencontrent les hologrammes. Le roman holographique a remarquablement bien marché dans le Quadrant Alpha, quoique nous ayons quelques ennuis légers avec l'éditeur."
"J'adorerai le lire."
"Vraiment ? Je suis sûr que j'ai apporté une copie à bord. Vous aimerez l'histoire, je me suis assuré que c'était amusant. Il a un fond sérieux à montrer, mais cela ne veut pas dire qu'il ne doive pas être une expérience agréable pour le lecteur." Le Docteur remarqua que Kes lui souriait. "Qu'est ce qu'il y a ?"
"C'est juste bon de vous revoir, Docteur."
C'est à ce moment?là qu'il comprit ce que Kes avait fait. En le poussant à parler de lui, elle avait dissipé son malaise. Pour la première fois, le Docteur se sentit vraiment avec Kes à nouveau. "Je viens juste de me rappeler quelque chose", dit?il. "Venez dans mon bureau."
Elle le suivit et il se pencha pour attraper quelque chose sous son bureau. "Monsieur Neelix me l'a laissé avant de débarquer. Ah, voilà." L'hologramme réapparut avec un pot de fleurs plein de boutons fermés qui commencèrent lentement à s'ouvrir à l'exposition à la lumière.
"Mes bulbes de guistren!" hurla Kes.
Le Docteur hocha la tête. "Je les ai entretenus pendant quatre ans en faisant de mon mieux. Les fleurs Ocampas ne sont pas ce qu'il y a de plus facile à s'occuper. Voilà." Il lui remit le pot. Les boutons s'étaient tous entièrement ouverts maintenant. A leur place se trouvaient de splendides fleurs vertes, toutes avec neuf pétales, un pour chaque année de la vie d'un Ocampa. Kes les regarda attentivement et le Docteur put voir des larmes dans ses yeux. "Ca va ?" demanda?t?il.
Kes leva la tête vers lui. "Ils sont si beaux", lui dit?elle. "Merci, Docteur. Merci."
Un humain aurait pensé que la phrase s'arrêtait là, mais le Docteur put entendre son ami rajouter tout bas le nom de Neelix. Il sourit par compréhension et ils s'embrassèrent de nouveau.
 
***
 
"Etes?vous prêt ?"
Tuvok, Kes, Harry et le Docteur inclinèrent tous la tête en consentement. Miral se contenta de lever la tête, perplexe.
"C'est bon", dit Harry en mettant sa main sur l'épaule de la petite fille. "Tu es en parfaite sécurité. Kes est une de nos vieilles amies."
Miral lança un regard incertain à l'Ocampa.
"Ne t'inquiètes pas", dit Kes. "Nous allons juste faire quelque chose de très proche d'une fusion mentale. Tu sais, la chose spéciale que Tuvok fait parfois ?"
Miral roula des yeux. "Connais fuzion."
"Ah", dit Kes. "Désolé."
Janeway ne put s'empêcher de sourire à cela. Elle hocha la tête vers Tuvok qui avança pour initier la procédure. Il plaça ses mains de chaque côté du visage de Kes. "Mon esprit est votre esprit. Mes pensées sont vos pensées."
Le Docteur brancha ses moniteurs corticaux sur leurs tempes. Plusieurs secondes passèrent. Finalement, le Vulcain reprit. "Ma connexion avec Kes est établie. Je suis prêt à exécuter le premier pont entre vos esprits."
Harry s'avança. Tuvok souleva une main de Kes et la plaça sur le visage d'Harry. "Mon esprit est votre esprit", dit?il de nouveau. "Mes pensées sont vos pensées."
Le Docteur brancha un troisième moniteur à Harry. A l'extérieur du cercle, Janeway et Chakotay parcoururent les données d'un tricordeur et observèrent les ondes cérébrales du Lieutenant Kim se synchroniser avec celle de Kes et de Tuvok. Tom et B'Elanna se tenaient aux côtés de leur fille pour la rassurer alors que les trois personnes à côté d'elle étaient devenues absolument immobiles.
Cette fois, il s'écoula plusieurs minutes avant que Tuvok ne parle de nouveau. "Monsieur Kim a préparé la liaison par laquelle il est possible de transférer le pouvoir du Pourvoyeur vers Kes", dit?il. "Il est temps d'établir la connexion avec Miral."
Il retira soigneusement sa main de la tête d'Harry. Le jeune homme se remit à bouger, secoua la tête puis fut à nouveau dans son état normal. Il recula et Tuvok se tourna vers Miral.
Elle regarda Tuvok et Kes, puis ses parents. "Peur".
"Je sais que tu es effrayée, trésor", dit Tom. "Mais je te promets que tout ira bien. Tuvok ne te blesserait jamais."
"Tu peux le faire", fit en écho B'Elanna, les larmes aux yeux. "Sois courageuse pour moi, je sais que tu peux le faire. Sois..." Elle lutta pour terminer sa phrase.
"... notre petite guerrière", finit Tom.
Miral les étreignit tendrement puis se rapprocha de Tuvok. "Pret main'nant", dit?elle, visiblement toujours nerveuse, mais tenant le coup autant qu'elle le pouvait.
Le Vulcain resta silencieux, mais parvint à faire un léger signe de tête. Il tendit la main, resserrant ses doigts pour s'adapter au petit visage de Miral et établit le contact.
"Tu vas te sentir éloignée de ton corps", dit Tuvok. "Tu ne seras plus dans cette pièce, mais dans ton esprit. N'aie pas peur. Je serai là, contrôlant tout à tout moment. Tu seras en sécurité."
Miral hocha la tête bravement.
"Très bien." Tuvok ferma les yeux. Le Docteur détacha le moniteur d'Harry et le posa doucement sur la tempe de Miral.
"Mon esprit est ton esprit. Mes pensées sont tes pensées.."
 
***
 
Miral connaissait cet endroit. C'était ensoleillé et chaud et il y avait une douce brise qui soufflait dans les arbres. Elle pouvait sentir la vie et le bonheur tout autour d'elle.
Son ami Naomi lui avait parlé de cet endroit quand elle était juste un peu plus grande qu'un bébé et que le Voyager était perdu. Miral n'était d'ailleurs pas vraiment sûre de savoir ce que cela signifiait. Le navire était tout autour d'eux, comment pouvaient?ils le perdre ? C'était un endroit très spécial. C'était où vous vouliez aller quand vous aviez fini toutes les choses que vous aviez à faire dans le monde et où tous ceux que vous aimiez seraient là.
La Grande Forêt.
Miral regarda autour d'elle, mais personne ne semblait être là. Où étaient ses parents ? Elle se sentit prête à employer ses pouvoirs pour les atteindre les amener à elle, mais rien ne se passa.
"Miral."
Elle se retourna et vit quelqu'un debout à l'ombre de l'Arbre Guide. C'était la femme de l'infirmerie, mais elle semblait beaucoup plus jeune ici, innocente aux yeux grands ouverts. Miral l'aima tout de suite.
"Je connais cet endroit", dit Kes, regardant autour d'elle, étonnée. "Neelix m'en a parlé plusieurs fois. Comment as?tu fait..." Elle ne finit pas sa question. Kes fit signe à Miral de s'approcher d'elle. Sa nervosité avait disparu. Ici, elle savait qu'elle était en sécurité.
"Miral. J'ai besoin que tu me donnes quelque chose."
Miral baissa la tête vers le bas vers ses mains et vit qu'elles étaient vides. Elle les retourna, mais il n'y avait rien là non plus. Elle lança un regard perplexe à Kes.
Kes rit. "Je suis désolée. Regarde de nouveau."
Cette fois, Miral vit qu'elle tenait quelque chose. C'était son animal en peluche favori, Toby le Targ, celui avec lequel sa maman avait joué quand elle était petite fille. "Toby!" dit?elle, le tirant à elle. "Tobytobytoby".
Kes sourit chaleureusement, puis commença à froncer les sourcils, comme si elle comprenait quelque chose de triste. "Miral", dit?elle. "Je suis vraiment désolée, mais c'est ce dont j'ai besoin que tu me donnes."
Quoi ? C'était étrange. Peut?être Kes ne savait?elle pas à qui Toby appartenait. "Mien", affirma?t? elle, indiquant le Targ en peluche.
"Je sais", dit Kes. "Mais il est très important que je l'aie. J'ai besoin que tu me donnes Toby."
"Aime Toby", expliqua Miral.
Kes soupira profondément, attristée. "Je suis désolée, Miral. Je ne veux pas te prendre quelque chose que tu aimes. Mais j'en ai absolument besoin. Je dois l'utiliser pour aider tout un peuple."
"Peuple ?" De qui parlait?elle ? Il n'y avait personne d'autre ici.
"Oui, Miral. Mon peuple. Ma famille. Je les ai amenés pour qu'ils vivent avec moi, mais je dois les maintenir en sécurité. Comme tes parents te gardent en sécurité."
Ceci signifiait quelque chose. Mais comment Toby pouvait?il aider ? Comme si Kes avait entendu la question dans son esprit, elle répondit. "Je regrette de ne pas pouvoir te dire pourquoi j'en ai besoin, Miral. Il n'y a aucune façon de l'expliquer à une petite fille de ton âge. Je me rappelle, il n'y a pas si longtemps, j'en étais une aussi." Elle s'accroupit et posa ses mains sur les épaules de Miral. "J'ai besoin que tu me fasses confiance. J'ai besoin que tu croies que ce que je dis est vrai."
Miral saisit Toby plus serré contre elle. "Aime Toby. Mien."
Kes le regarda de près. "Miral", dit?elle. "Regarde dans mes yeux."
Elle leva la tête et découvrit à cet instant?là un monde entier dont elle n'avait pas eu conscience. Elle voyait les choses qui pourraient arriver bientôt. Et en observant, une compréhension étrange s'imposa à elle. Elle sut d'une manière ou d'une autre que plus elle garderait Toby serré contre elle, plus triste seraient maman et papa.
Elle regarda au loin. Elle savait que Kes lui avait montré ces choses. "Comprend pas", dit?elle.
"Mais tu sais que c'est vrai."
Miral inclina tristement la tête.
"Tu es prête ?"
Un long moment passa. Finalement, après lui avoir donné une dernière étreinte, Miral tendit les bras et donna le targ en peluche à Kes.
Dès que Kes le toucha, il disparut. Kes commença à rougeoyer, très légèrement d'abord, puis elle s'arrêta. Miral pouvait voir les larmes dans ses yeux. Elle baissa la tête vers Miral puis la tira soudainement à elle pour l'étreindre fermement. "Merci", dit?elle. "Merci du fond du coeur. Je suis tellement désolée..."
Puis Kes disparut, la Forêt disparut et Miral se retrouva assise sur un lit médical avec à nouveau la main de Tuvok sur son visage. Elle le vit ouvrir les yeux et dire, "le second pont cérébral est terminé. C'est fait, Capitaine." Il retira alors sa main et les parents de Miral la prirent dans leurs bras, la tinrent contre eux et tout fut de nouveau comme d'habitude.
 
***
 
Janeway se rappelait la dernière fois qu'elle avait vu Kes dans la salle de téléportation. La salle d'un autre navire, se souvenait?elle. Cela semblait dater d'une éternité.
Kes avait dit au revoir au reste du personnel de commandement. Elle se rapprocha de Janeway et ils s'étreignirent brièvement, aucune d'entre elles ne voulant croire à tout ce qu'elles avaient chacune traversé pour en arriver à ce point.
"Au revoir, Kes", dit Janeway avant de se souvenir de la toute première fois. Quand les pouvoirs de Kes avaient été quelque chose de mystérieux et merveilleux à ses yeux. Quand elle avait été innocente, un peu naïve, mais charmante et affectueuse, un véritable ami pour chacun.
Avant les blessures.
Janeway avait toujours su que Kes surmonterait cela, depuis sa rencontre tragique avec son équivalent Ocampa futur. Mais il avait été si facile de regarder la jeune fille là?bas dans l'espace pour la première fois et d'oublier le destin funeste qu'elle avait vu.
Mais maintenant, c'était une fois pour toutes du passé et Kes était de nouveau elle?même. Elle avait fait ce qu'elle avait toujours espéré faire. Elle était retournée parmi les siens. Elle était sur le droit chemin maintenant, un chemin à la Starfleet. Elle protégeait ceux qui ne pouvaient pas le faire par eux?mêmes.
Kes brisa le silence. "Rappelez?vous ce que j'ai dit, Capitaine. Je vous dois plus que je ne peux le dire. Si vous avez jamais besoin de mon aide, je serai là."
Janeway hocha la tête. "Je m'en souviendrai."
Kes monta sur le plot du téléporteur. Soudain, elle se tourna vers Harry, le regard amusé. "Est?ce que vous étiez sérieux à propos des Krenims ?" demanda?t?elle.
Harry sourit. "Ouaip. Ils se sont révélés relativement pacifiques et ne nous ont causé aucun ennui."
"C'est bon à savoir", dit Kes avec un sourire. Elle jeta un dernier regard à ses vieux amis puis prononça le mot magique. "Energie". Tuvok manipula les commandes et ses atomes spiralèrent en disparaissant.
Le silence s'instaura quelques instants. "Monsieur Paris", demanda Janeway. "Sommes?nous prêts au départ ?"
"Oui, Madame", dit?il d'un ton qui fit se demander Janeway un instant s'il avait quelque chose en tête ou s'il était simplement bouleversé par la façon dont tout cela s'était produit. Elle ne pouvait guère l'en blâmer. Dieu seul savait comme cela lui avait également retourné le coeur.
"Très bien", dit?elle. "Nous quitterons l'orbite dans dix minutes. Tout le personnel sur la passerelle. Et ensuite, je pense que nous pourrons tous profiter d'un peu de sommeil."
 
***
 
B'Elanna s'appuya contre l'embrasure de la porte de la chambre à coucher des quartiers des Paris, silencieuse et immobile. Elle avait perdu toute notion du temps. Elle ne savait même pas si elle était restée debout là pendant quelques minutes ou quelques heures. Ses yeux étaient fixés sur sa fille endormie. Miral était pelotonnée paisiblement dans son berceau, son Targ rembourré serré contre sa poitrine, tenu fermement par un bras.
Tom s'approcha lentement derrière sa femme et posa doucement sa main sur son épaule. Elle se retourna et croisa son regard fixe, ses yeux sombres brillants de larmes et mit sa main sur sa joue. Ils fermèrent les yeux quelques secondes, communiquant l'un avec l'autre en silence, avant que Tom n'avance lentement devant sa femme en direction du berceau de Miral. Il s'arrêta un instant, observant le mouvement de sa poitrine comme elle dormait, puis se pencha pour repositionner sa couverture sur elle, la remontant sur ses épaules. Il se pencha lentement plus avant et l'embrassa doucement sur le front. Miral changea légèrement de position et serra Toby le Targ plus près d'elle, dormant toujours à poings fermés.
B'Elanna rejoignit Tom à côté du lit. Il la tira tout contre lui et glissa ses bras autour de sa taille, posant son menton sur son épaule.
Ils restèrent debout à regarder avec vigilance leur fille pendant encore un long moment.
Après qu'ils se furent couchés, Miral se retourna dans son sommeil. L'animal rembourré lui glissa des bras. Elle se releva avec sa couverture, s'installa dans une position confortable et sourit, les images de rêves de forêts joyeuses flottant dans son esprit.
Toby le Targ resta étendu sur le plancher et la chaleur que le corps de Miral lui avait communiqué disparut lentement.
 
---------------

FIN.

Ecrit par: FatMatDuhRat & Zeke
version française: Delphine
Producteurs: SaRa, MaquisKat et Coral
Remerciements aux différents correcteurs: Kira (version originale), André (version française).

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