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Episode 9.14 - ROI DES ROIS II: LUMIERE INVISIBLE
Par: Zeke (quiproquo@lycos.com)
Version française: André (andduret@hotmail.com)

Note: Star Trek: Voyager, personnages et autres produits dérivés sont des marques déposées de Paramount Pictures. Aucune infraction aux droits d'auteurs de Paramount voulue. La Saison 8 virtuelle de Voyager (Voyager Virtual Season 8, VS8) est une entreprise à but non lucrative. L'histoire est propriété de son auteur. Pas de reproduction sans sa permission.

"Si le Capitaine Janeway et le Voyager ne peuvent l'arrêter, les plans d'Ankin Rotor pourraient bien signifier la fin pour tout le monde."

Secteur 000
Monde d'origine Borg
Date Stellaire 56499.7
 
"Largeur."
"Neuf secondes-lumières."
"Plus large."
Vludro grogna et s'éloigna. Son commandant ne pouvait s'empêcher de sourire légèrement. La plupart des gens s'objecteraient de son style de Commandement brusque, mais pour des Nausicaans comme Vludro, c'était tout naturel.
L'homme traversa en marchant le complexe scientifique et observa le travail de chaque technicien en passant. Le projet avançait bien. D'ici six mois, il serait possible d'activer finalement le dispositif trans-dimensionnel. Et alors ce serait finalement terminé. Un nouveau commencement.
"Coordinateur!" Une autre voix vint de derrière l'homme. Il se tourna et vit Elax, le Bufannsum complètement désassimilé qui organisait actuellement le projet trans-dimensionnel. "Je suis heureux que vous ayez pu venir. Je sais que la guerre vous tient occupé..."
"Cela ne m'occupe pas à ce point", dit l'homme en grognant. "Ceci est plus important. Qu'avez-vous?"
"La stabilité." Sourit Elax. "Le portail de neuf secondes-lumière dont vous a parlé Vludro est totalement stable. Nous pouvons accueillir n'importe quelle quantité de navires et les téléporter en toute sécurité."
Le coordinateur leva les sourcils. "Vous êtes sûr?"
"Absolument."
"Excellent... Mais continuez de travailler pour l'agrandir. La stabilité est vitale, mais le disque le plus stable de la galaxie ne sera pas suffisant si nous ne pouvons pas agir rapidement."
Elax hocha la tête. "Monsieur, il y a une chose de plus. Rox a piraté cela sur les senseurs de la FCB ce matin." Il remit au coordinateur une tablette technique.
"Hum. Il semblerait qu'elle reprenne ses vieilles habitudes."
"Monsieur?"
"Arrêtez de m'appeler comme cela." Le coordinateur simula d'une manière plutôt convaincante un regard sévère.
"Oui. Bien sûr. Je vais, heu, retourner au travail."
"Faites donc."
Elax s'empressa de s'éloigner. Le coordinateur lit le contenu de la tablette technique une autre fois, puis la jeta de côté et s'éloigna. En passant, il marmonna, "exactement ce dont je n'avais pas besoin, la sauver une nouvelle fois..."
 
***
 
A quelques milliers de kilomètres de distance plus loin, le monde d'origine Borg ressemblait à n'importe quelle autre planète, à part la brillance légère qu'il avait acquise récemment. Il y avait peu de nouvelles sur ce qui se passait là-bas.
Si Ankin Rotor l'avait su, il aurait consacré toutes ses forces pour reprendre la planète.
Si Sycorax l'avait su, elle aurait envoyé ses vaisseaux les plus puissants pour la détruire.
Ni l'un ni l'autre ne le savaient, pas plus qu'aucune personne dans le Quadrant Alpha. Seul le coordinateur, le peuple sur la planète et une seule autre personne le savait. Et ils étaient tous près à garder le secret sur leur vie.
Autour de la planète se trouvaient deux cubes Borgs en orbite basse. Huit autres se trouvaient sur l'orbite suivante la plus proche. Puis huit autres. Et d'autres. D'autres. D'autres.
Sur une demie unité astronomique dans toutes les directions, l'espace était couvert de navires borgs.
C'était le plus grand rassemblement de tels vaisseaux de toute l'histoire de la galaxie. Jamais les forces Borgs n'avaient connu une telle concentration. Jamais ils n'avaient été si puissants, ou aussi vulnérables à une attaque soudaine.
Ils étaient venus là pour attendre.
Dans les six mois, leur attente se terminerait.
 
***
 
Vaisseau Stellaire Voyager
Secteur 9382D
Le Docteur vit Paris et Kim se précipiter dans l'infirmerie. Il fit rapidement deux gestes, un pour chacun. Les deux hommes comprirent immédiatement ce qu'il voulait dire. Paris alla aider tandis que Kim recula pour rester hors du chemin des internes.
Les sous-programmes optiques du Docteur firent un rapport préliminaire des blessures de Seven. Elle avait plusieurs brûlures sévères de plasma tout autour du cou, et d'autres plus profondes sur le front et près du noeud cortical. Le peu qui restait de ses cheveux avaient été carbonisés au-delà de toute identification. L'angle d'une de ses jambes montrait qu'elle était cassée. C'était probablement arrivé quand elle avait été lancée contre le mur par la décharge d'énergie. Elle avait perdu beaucoup de sang et était visiblement en état de choc. Dans le centième de seconde qu'il avait fallu au HMU à faire ces observations, il avait déjà décidé exactement comment il procéderait.
"Infirmière", dit-il, "appliquez assez de thorozine pour arrêter l'hémorragie. Nous devons la récupérer avant qu'elle ne sombre dans le coma. Tom, occupez-vous de la jambe cassée et ressoudez l'os. Ordinateur, lève un dôme antisceptique et isole cette section de l'infirmerie. Que quelqu'un m'amène un stimulateur!"
"Ordinateur, programme Kim 14. Energie." Avant que le Docteur réalise que c'était Kim qui avait parlé, un stimulateur se matérialisa dans sa main. Il prit 0,00212 secondes pour observer que Kim, depuis les quelques instants où il était arrivé, avait été en mesure de concevoir si vite un programme sur sa tablette électronique pour téléporter automatiquement n'importe quel outil dont le HMU aurait pu avoir besoin. Mais il n'avait pas le temps de remercier l'homme. Seven était la priorité qui passait par dessus tout pour le moment.
Peut-être pas par dessus tout.
Durant les 0,0044 secondes entre l'application du stimulateur et la nouvelle vérification des signes biologiques de Seven, le Docteur réalisa que lui et Kim avaient au moins une chose en commun.
"Ses signes vitaux baissent rapidement!" dit Paris. "Doc, je vous serais plus utile avec le..."
"Restez, Monsieur Paris!" Le Docteur ramassa un microphaseur scalpel, augmentant l'agrandissement optique de ses processeurs optiques un millier de fois, et se pencha sur la tête de Seven. "La stimulation de donne rien. Mes balayages montrent des petits débris dans son cortex. Je dois opérer."
A son crédit, Paris comprit instantanément le message. Le HMU avait besoin de toute sa concentration, maintenant. Son coeur holographique battait toujours violemment. Le Docteur repoussa tous les sous-programmes qui n'étaient pas utiles aux talents dont il avait besoin. Puis, avec une main plus stable que celle d'aucun docteur humain, il commença le travail délicat.
Au bout de vingt minutes épuisantes, le Docteur se releva. Il fit un nouveau balayage des systèmes de Seven et enregistra les informations, se gardant de montrer toute expression. Puis il leva le regard et adressa à l'ordinateur une apostrophe creuse.
"L'opération est terminée. Le membre d'équipage Seven of Nine est technologiquement morte à 22 heures 13. Ses systèmes biologiques restent fonctionnels, mais à moins que son noeud cortical ne puisse être remplacé, elle restera complètement paralysée pour le reste de sa vie naturelle. Fin de l'enregistrement."
 
***
 
Comment Tuvok peut-il rester aussi calme?
"Nous commencerons à enquêter sur les procédures qu'elle a utilisées dans sa tentative de réparation de la bobine de plasma", dit le Vulcain, assis derrière le bureau. Devant lui, Harry faisait les cents pas, son esprit fonctionnant à un rythme effréné.
"Elle a commencé en faisant un auto-diagnostique de Niveau 5 de la bobine. C'est dans le dossier enregistré", continua Tuvok, remettant une tablette à Harry.
Harry lut son contenu, prétendant être intéressé. "Ca semble être correct", dit-il. Ses pensées étaient partout sauf dans sa lecture. Je ne peux pas le croire! Comment cela a-t-il pu arriver à Seven, maintenant? Après tout ce par quoi nous sommes passés, comment pouvons-nous la perdre à cause d'une maudite bobine à plasma? Comment puis-je la perdre? Ce n'est pas juste!
Tuvok souleva un sourcil. "Monsieur Kim, nous devons nous concentrer. Veuillez focaliser vos pensées."
"C'est facile à dire pour vous."
"Vous n'aidez pas Seven, Lieutenant."
C'est tout ce dont il avait besoin. "Comme OSEZ-vous dire ça? Vous vous foutez complètement de tout ceci! Au moins moi, je m'inquiète pour Seven qui est couchée, paralysée, dans l'infirmerie! Pour vous, ce n'est rien de plus qu'un nouveau casse-tête logique!"
Tuvok leva un regard très froid et calme vers Harry.
"Je suis désolé, Commandeur", dit-il. "J'ai parlé sans aucun respect pour votre rang."
"Vous avez parlé sans aucun respect", dit brusquement Tuvok. "Lieutenant, croyez-vous vraiment que je suis indifférent à la souffrance de Seven?"
"Je... Non, je...."
"Elle a été mon étudiante, puis une partenaire de travail et une associée fiable pendant presque six ans. Je donne une grande valeur à ses contributions au Voyager. Affirmer toute autre chose ne serait ni exact ni juste."
"Je m'excuse, Monsieur."
Le regard de Tuvok retourna sur sa tablette. "Votre évaluation de ce diagnostique est correcte. Nous allons maintenant examiner ses procédures de réparations. Ouvrez le second fichier de rapport."
Harry le fit.
Puis il resta figé trois bonnes secondes.
"Lieutenant?"
"Ce n'est pas possible", dit Harry. "Ca n'a pas de sens. Seven n'aurait pas..." Soudainement l'expression d'Harry changea complètement. "Ce n'est pas elle, Tuvok. Seven n'a pas fait cette réparation."
Tuvok souleva les deux sourcils. "Elle a été enregistrée en train de le faire, Lieutenant."
"Ou quelqu'un qui lui ressemblait. Ou quelqu'un qui la contrôlait. Je ne sais pas comment cela s'est passé, mais ce n'est pas Seven."
Indiquant la section appropriée de code Borg, Harry démontra à Tuvok exactement pourquoi c'était le cas.
 
***
 
A l'intérieur du front de Seven of Nine, les nanosondes s'activaient.
Cinq milles avaient été envoyées sur la région brisée de son noeud cortical. Un autre millier travaillaient à la réparation des blessures structurelles de Seven. Avec l'efficacité typique Borg, aucune autre n'avait été appelée à quitter sa tâche normale: flotter dans le flux sanguin pour détecter et réagir à toute menace microscopique.
A une échelle plus petite que tout ce que les systèmes de scanners médicaux les plus sophistiqués savaient faire, les nanosondes exécutaient leurs fonctions. Ils refusionnaient le métal déchiré. Ils ajustaient les tensions des micro-champs de force. Ils rassemblaient tous les débris qu'ils pouvaient trouver et répliquaient ce qu'ils ne pouvaient pas trouver.
L'unité Seven of Nine était compromise. L'unité Seven of Nine s'adapterait.
 
***
 
"Cela n'aurait jamais dû arriver", dit Kim. "Elle n'est pas parfaite, mais elle n'aurait pas fait ce genre d'erreur."
Chakotay regarda les données une fois de plus. "Je peux comprendre par quoi vous êtes passé, Lieutenant", dit-il. "Mais vous devez réaliser que ceci ne constitue pas une preuve."
"Je sais, Monsieur."
"Comme j'ai tenté de le rappeler à Monsieur Kim", ajouta Tuvok, "nous ne pouvons pas porter des accusations tant que nous n'aurons pas des preuves concrètes."
"Allons!" dit Harry. "Vous deux savez aussi bien que moi que Seven ne prend pas des risques inutiles, ce n'est pas la manière Borg. Si elle avait réparé une bobine de plasma et avait vu les signes d'une surcharge, elle aurait scellé cette partie de la bobine avant de faire quoi que ce soit d'autre. Vous et moi aurions simplement terminé la réparation parce que les chances d'une explosion étaient faibles, mais Seven? Pas question."
"Seven fait continuellement des progrès pour adopter son humanité", contra Tuvok. "Il est possible qu'elle ait décidé de prendre un risque à cette occasion. Il y a, comme pourrait le dire Monsieur Paris, une première fois à toute chose."
Harry ouvrit la bouche pour rétorquer, mais Chakotay leva une main. "Tuvok marque un bon point", dit-il. "Nous ne sommes pas sûrs et, pour être plus précis, nous ne pouvons espérer que quiconque en arrive à ces mêmes conclusions. Nous ne pouvons pas confronter Rotor avec ceci, pas encore."
Le visage d'Harry fléchit, mais Chakotay se leva et posa une main sur l'épaule du jeune homme. "Lieutenant", dit-il, "regardez-moi dans les yeux. Pouvez-vous dire sans la moindre hésitation que Seven n'aurait pas fait cette erreur? N'y a-t-il pas le moindre doute dans votre esprit?"
"Non", dit le lieutenant, soutenant le regard de Chakotay. "Je la connais mieux que ça. Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais quiconque a fait ça... n'était pas elle."
Chakotay fit le tour du bureau. "Alors j'accepterai cet acte de foi. Nous irons au fond de cette histoire."
Tuvok fronça légèrement les sourcils, mais Harry sourit et dit, "Merci, Monsieur."
Le Premier Officier hocha la tête. "Disposez."
Kim sortit. Tuvok se tourna pour le suivre, mais Chakotay lui fit signe de rester.
"Je sais que cela ne vous plaît pas, Tuvok", dit-il. "Vous pensez que je donne à Harry des espoirs qui ne mèneront peut-être à rien. J'ai deux raisons d'agir ainsi. L'une est qu'il a peut-être raison, et donc qu'il est important que nous menions l'enquête à fond."
"Et l'autre?"
"Nous avons besoin qu'Harry soit à son meilleur niveau en ce moment précis. Le Voyager se trouve dans une situation très dangereuse, nous ne pouvons nous permettre de risquer aucune de nos ressources, humaine ou autre. Si Harry n'a pas de but dans ce genre à poursuivre, quelque espoir que ce qui est arrivé à Seven puisse être vengé, il va être désespéré. Vous savez comment il a réagi aux problèmes amoureux de sa vie."
"En effet", répondit Tuvok. "Il y a eu jusqu'ici trois occasions où Monsieur Kim s'est montré indiscipliné en raison d'attachement romantique."
"Exactement." Soupira Chakotay. "Si vous étiez humain, Tuvok, vous me feriez remarquer ma froideur. Ce n'est pas que je ne comprends pas pourquoi Harry agit ainsi. Mais le Voyager a bien assez de problèmes pour l'instant... Nous n'avons pas besoin d'un autre venant de lui. Pour son bien et le nôtre, Harry doit avoir un but."
Tuvok souleva un sourcil. "Une ligne de conduite des plus logiques, Commandeur."
Il veut me complimenter... J'aimerais prendre cela comme tel, pensa Chakotay un peu triste. Puis il remit la tablette au Vulcain. "Une dernière chose, Monsieur Tuvok. J'aimerais que vous fassiez une liste des préparations stratégiques que nous pouvons faire pour chacun des événements suivants."
"Croyez-vous que l'un d'eux pourrait se produire?"
"Je ne sais pas. Mais je sais que s'ils se produisent... Je veux être prêt."
***
 
".... Et nous y voila, à négocier avec les Borgs. Je te le demande, quel genre d'idée est-ce là?"
"Je ne peux pas dire que j'en sois sûr, Tom", répondit Mike Sullivan derrière le bar. "Je peux t'en verser un autre?"
"Ouais, merci." Tom prit le verre et se tourna vers le client à côté de lui. "Qu'en penses-tu? Suis-je cinglé ou est-ce tous les autres qui le sont?"
"Détruire", répondit le Robot de Satan.
"Ouais. J'peux pas dire le contraire."
Sullivan revint avec la bière de Tom et, pas pour la première fois, fixa longuement celui qui se trouvait à côté de lui. "Tu m'pardonneras, l'ami", dit-il à Tom, "même si je sais qu'tu l'as déjà expliqué une fois, mais... d'où vient ce camarade particulier?"
Tom sourit. "Il vient d'un autre de mes holoprogrammes. Mes fichiers se sont un peu emmêlés ici et là quand je les ai chargés dans les nouveaux holodecks."
"Ah. C'est quoi ce gars, alors... Et est-ce mes yeux, ou est-ce qu'il lui manque un peu de couleur?"
"Parmi autres choses", répondit Tom avec un grand sourire. "C'est un robot. Une sorte de personne mécanique."
"Alors il est... comme moi, et le reste des gens du village?"
Ca n'était pas venu à l'idée de Tom. "Oui, je suppose qu'il l'est. Mais beaucoup moins sophistiqué."
"Il m'semble à moi que nous ne devrions pas rabaisser ce gars", dit Michael dans un froncement. "P't'être qu'il est pour nous ce que nous les gens de Fair Haven sommes pour vous. Vous tous nous avez effectivement très bien traités... J'pense que j'devrais être prêt à faire de même."
"INTRUS!" cria soudainement le Robot de Satan. Il leva les bras et commença à les agiter de haut en bas. L'un d'eux frappa Mike sur le côté de la tête et il sauta vers l'arrière. "Intrus détecté dans la Forteresse du Destin! Rendez-vous! Espion de Proton! Détruire Proton! Détruire! Dét..."
Tom fit basculer l'interrupteur sur le torse du robot en position "ARRET." Il s'arrêta immédiatement de crier. Ses bras tombèrent et se balançant lentement sur un air Irlandais.
Michael regarda vers Tom, frottant son front meurtri. "Beaucoup moins sophistiqué?"
"Beaucoup moins sophistiqué", fit écho Tom, prenant une gorgée de bière.
 
***
 
"Tu penses que c'est ce qui s'est produit?"
"Il y a très peu de doute dans mon esprit."
"Tu réalises que nous ne pouvons prendre le risque d'agir là-dessus, pas tant que nous n'aurons la moindre preuve."
"Je sais."
Janeway et Chakotay entrèrent dans la Salle du Téléporteur 3, où le Lieutenant Baxter était en poste. "Le centre du cube, Walter", dit Janeway. "Vous connaissez la manoeuvre."
"En effet, Madame", dit Baxter en souriant. "Et merci encore pour cette recommandation. Je n'aurais pas obtenu le grade de Lieutenant sans vous."
"J'en suis heureuse", répondit le capitaine, lui rendant son sourire. Elle se sentait bien d'avoir aidé à récompenser les siens. Elle se plaça sur le socle de téléportation et baissa la tête plein de signification vers son Premier Officier. "Chakotay, tu sais que je ne peux pas être impliquée directement en ce moment. Je t'autorise à prendre toutes les lignes de conduites que tu jugeras nécessaires, mais prend ce jugement avec prudence. Nous nous trouvons dans une position très délicate."
"Je comprends", répondit-il sérieusement. "Bonne chance."
Janeway hocha la tête. "Vous de même. Energie."
Elle disparut. Quand Chakotay retourna vers l'ascenseur, Tuvok le rattrapa dans le couloir. "J'ai reçu vos ordres", dit-il. "Commandeur..."
"Tuvok", répondit Chakotay en souriant. "Je sais que vous n'avez pas de preuve. J'ai l'intention d'en trouver."
Le Vulcain leva un sourcil. "Comment?"
"Infirmerie", annonça le Premier Officier une fois dans ascenseur. Il se tourna vers Tuvok. "Le Docteur et moi irons à bord du cube de Rotor. Si nous pouvons parvenir au plexus central et accéder aux registres des émissions, nous serons en mesure de télécharger les preuves dont nous avons besoin."
"Je me dois de vous déconseiller fortement une telle action. Si vous êtes détectés..."
"Nous ne le serons pas."
"Vous ne pouvez en être certain."
"Si, je le peux." Chakotay eut un large sourire. "Les parents de Seven y veilleront."
 
***
 
Janeway et Rotor étaient dans la salle de planification depuis des heures, prenant les décisions finales sur les mouvements de la flotte. Normalement, elle se serait sentie épuisée après une telle séance. Cette fois-ci, néanmoins, il était question de quelque chose de plus compliqué qu'une simple planification stratégique.
"....Et votre vaisseau ici", termina Rotor, "pour parer une avancée Sernaix sur le flanc gauche."
"Le Voyager serait mieux placé ici avec les forces centrales", dit Janeway.
"Je ne suis pas d'accord", répondit l'ancien drone. "Il n'y a personne d'assez puissant sur le flanc gauche. Si j'étais les Sernaix, je concentrerais mon attention à cet endroit."
Janeway soupira. "Peut-être avez-vous raison. Mais cela ne peut être une position permanente. On peut avoir besoin du Voyager ailleurs à tout moment. Nous ne pouvons être restreints à un seul endroit."
Le Sulorien fit une pause et Janeway observa très soigneusement son expression. "Un souhait compréhensible", finit-il par dire. "Vous avez raison. Votre vaisseau est une ressource unique. Nous devons être prudent et le garder mobile au cas où il serait..."
Le badge de Janeway vibra, interrompant Rotor. Elle répondit. "Ici Janeway."
"Ici l'infirmière Cunningham. Capitaine... Seven vient juste de se réveiller. Et vous ne croirez pas ce qu'elle a dit."
Janeway se tourna vers Rotor juste à temps pour voir son poing entrer en contact avec son front. Elle s'effondra sur le sol, inconsciente.
 
***
 
"Il a pris le contrôle de mon corps", dit Seven, toujours au bord de l'essoufflement. "J'étais incapable d'agir par ma volonté. J'observais quand il... quand il..."
"Calmez-vous", la pressa Cunningham. "Ca va aller. Tout ira bien." En fait, je souhaiterais en être sûre, pensa-t-elle. Pour l'instant, tout ce que je peux faire et de calmer la terreur de Seven. Je ne comprends même pas comment elle a pu reprendre conscience. Où est cet hologramme quand j'en ai besoin?
Cunningham essaya une autre fois son communicateur. "Capitaine! Capitaine, que s'est-il passé? Etes-vous toujours là?"
Aucune réponse. Je ferais mieux d'appeler Tuvok, pensa-t-elle... Au moment où un coup brutal lui coupa le souffle. Cunningham s'écroula à terre et vit Ankin Rotor s'approcher de Seven. Son esprit se focalisa immédiatement sur un impératif. Protéger sa patiente. Elle sauta vers l'avant, poussant Rotor de toutes ses forces.
A son étonnement, le grand homme fut pris par surprise et tomba à terre. Elle profita de ce moment de répit pour crier. "Alerte intrusion! Sécurité demandée à l'infirmerie MAINTENANT!" Puis Rotor se remit sur ses pieds et l'infirmière dut agir rapidement. Elle agrippa l'injecteur hypodermique le plus près et l'abattit à deux mains sur Rotor. Cette fois, le Sulorien était prêt. Il accusa le coup sans même réagir. Il asséna un coup de toutes ses forces dans le ventre de Cunningham qui s'écroula, inconsciente.
Rotor se retourna vers Seven et la regarda intensément. Elle se retourna pour courir... mais se figea sur place pendant une seconde. Quand elle se remit à bouger, elle ne courait plus.
L'équipe de sécurité de Tuvok s'engouffra par les portes de l'infirmerie juste à temps pour voir Rotor et Seven disparaître dans un tourbillon d'énergie.
 
***
 
Le Cube Tactique de Classe 6 de Ankin Rotor pivota sur son axe vertical, ouvrit un conduit de transdistorsion et sauta hors du secteur à une vitesse inimaginable pour la plupart des êtres pensants. A bord, il y avait plusieurs centaines de Borgs mais aussi quatre membres d'équipage du Voyager.
L'Alliance du Quadrant Delta paniqua. Que venait-il de se produire au juste? Où étaient Rotor et Janeway? Des dizaines de membres de différents équipages frénétiques examinèrent les données de leurs senseurs et se contactèrent les uns les autres, tentant de déterminer ce qui devait être fait.
L'équipage du Voyager vérifia aussi les données des senseurs, mais sans paniquer. Ils n'avaient pas besoin de déterminer ce qui devait être fait, seulement quand ils devaient le faire.
Jusque-là, ça allait.
 
***
 
Janeway se réveilla et vit Seven of Nine agenouillée sur elle. "Où suis-je?" demanda-t-elle, toujours dans le cirage.
"Ankin Rotor nous a emmenées à bord de son navire", dit Seven d'un ton neutre. "Les données de mon implant oculaire indiquent que nous sommes en espace de transdistorsion."
Janeway se frotta les yeux tandis que Seven l'aidait à se remettre sur ses pieds. "Nous devons trouver un moyen de contacter le Voyager", dit-elle. "Nous ne pouvons pas prendre possession de ce vaisseau par nous-même, mais si nous pouvons leur transmettre nos coordonnées, ils trouveront un moyen de nous sortir d'ici. Sommes-nous enfermées?"
"Non", dit Seven. "En fait, nous semblons être sur le pont de commandement. Peut-être que Monsieur Rotor ne s'attendait pas à ce que nous récupérions si rapidement."
Le Capitaine secoua la tête. "Il ne nous aurait pas laissées ici s'il avait pensé que nous pourrions constituer une menace. Les consoles doivent être verrouillées." Elle s'approcha de l'une d'elles et entra une séquence de commandes. Rien ne se produisit. "Zut. Il va falloir que nous trouvions un autre moyen."
"Peut-être pouvons-nous amplifier le signal de l'un de nos communicateurs."
"Sans aucun équipement? Peu probable", répondit Janeway. "Nous devons trouver Rotor. Il est la clé de tout ceci."
"J'ai déjà tenté de le localiser", dit Seven. "Aucun des senseurs ici ne répond. Peut-être..." Seven fit une pause en remarquant que Janeway la regardait longuement et durement. "Capitaine, quelque chose ne va pas?"
"Non", dit-elle. "Rien du tout. Je ne fais que... regarder."
Seven roula légèrement les yeux. "Nous devons tenter de situer le Directeur par un autre moyen."
"Nous n'avons pas besoin de le faire", dit Janeway. Son expression n'avait pas changé. "Je sais exactement où il est."
"Vraiment?"
"Oui." Le capitaine sourit. "Je vois mon amie ici, mais ce n'est pas elle qui me parle. Bien essayé, Rotor. Maintenant, dispensons-nous de ce jeu."
"Très bien", dit Rotor. Seven se figea et le Sulorien entra sur le pont de commandement, faisant face à Janeway. "Très observatrice, Capitaine. Et moi qui pensais que mon imitation de votre drone était parfaite. Apparemment il y a une qualité que je ne suis pas parvenu à reproduire."
"Connaissez quelqu'un assez bien", répondit-elle, "et l'imitation de quiconque ne pourra pas vous duper."
Rotor pouffa. "Cela à bien fonctionné avec le reste de votre équipage. Même l'homme que votre drone pense aimer ne s'en est pas douté."
"Cessez de lui donner cette étiquette. Seven n'est pas une drone, plus maintenant et plus jamais."
Le visage du Sulorien prit une expression sinistre. "Capitaine... vous êtes tous des drones. Chaque moment de votre existence est passée à attendre le suivant, à se demander quelle nouvelle douleur cet univers a en réserve pour vous. Vous n'avez rien à espérer, aucune vraie joie à attendre. C'est une chute, un pas après un autre. Jusqu'à la fin de votre histoire."
"Et vous êtes différent."
"Oui."
"Alors qu'êtes-vous, exactement?"
Rotor sourit. "Les moyens menant à la fin."
 
***
 
C'était la sixième fois que sa tablette électronique lui glissait magiquement des mains et B'Elanna commençait réellement à s'énerver.
Elle se leva pour la reprendre et fit deux pas avant que Miral ne lui paralyse la jambe. Elle baissa la tête vers la créature qui s'était attachée à son corps et soupira. Elle avait ces yeux de bébé Targ, avec cette expression de supplication désespérée... Tout coeur humain aurait fondu. Mais en même temps, toute circulation sanguine humaine aurait aussi été coupée.
B'Elanna repoussa Miral et tenta une fois de plus de lui expliquer. "Il faut que tu comprennes. Maman doit vraiment travailler pour le moment. Nous devons suivre ce vaisseau et, sans Seven dans les parages, ta mère elle la seule à pouvoir faire les calculs de transdistorsion le plus vite. Mais pas quand sa tablette vole à travers la pièce!"
Miral pleura.
"Super. Ecoute, est-ce que tu veux que le Capitaine Janeway revienne?"
Miral leva la tête, les yeux toujours remplis de larmes. "Totay?"
"Oui, Chakotay aussi", dit B'Elanna, roulant des yeux. "Nous allons les récupérer tous les deux."
Miral sourit.
"Mais pour ça, je dois travailler."
Miral pleura.
B'Elanna était sur le point de lancer des objets quand la porte siffla en s'ouvrant pour laisser entrer Tom. "Je viens juste de finir de travailler", dit-il. "J'ai pensé que tu pourrais avoir besoin d'un coup de main avec..." Il ne termina pas sa phrase, B'Elanna lui poussant Miral dans les bras.
"Sors-là d'ici", dit-elle. "Quelque part où elle pourra... faire quoi que ce soit qu'elle fait."
"D'accord", dit-il. Il se tourna vers Miral. "Tu sais quoi, mon bébé? On va aller au Mess!"
Miral lui offrit la plus pure expression de manque d'enthousiasme qu'il avait jamais vu.
 
***
 
La console d'Harry bipa. "Je l'ai!" cria-t-il. "Nous pouvons ouvrir un conduit de transdistorsion quand vous voulez."
"Alors allez-y", dit Tuvok sans se tourner. "Faites-le."
Harry entra les résultats des calculs et activa le déflecteur. L'écran principal brilla d'une étrange lumière verte et le conduit de transdistorsion d'Ankin Rotor s'ouvrit une deuxième fois. Sans attendre un seul instant, l'Enseigne Jenkins traça un nouveau cap et engagea le Voyager dessus.
Le vaisseau s'étira à travers le secteur et disparut.
 
***
 
Rotor était parti depuis quelque temps. Janeway se tenait seul sur le pont de commandement, frustrée et impuissante. Le Voyager pouvait venir, elle le savait. Mais arriverait-il à temps?
 
***
 
Chakotay se retourna vers le Docteur. "Où sommes-nous?"
"Neuvième niveau inférieur quaternaire", dit à regret l'hologramme. "Toujours."
Chakotay fronça les sourcils. Les brassards amortisseurs biologiques des Hansens fonctionnaient comme un charme, mais ils ne leur permettaient pas de traverser des champs de force. Et même s'ils avaient pu en désactiver un, ils auraient été aussitôt détectés.
Il doit y avoir un moyen d'avancer, pensa-t-il. Nous ne sommes pas arrivés aussi loin...
"Docteur", dit-il soudain. "Seven m'a parlé d'un masqueur de code universel. Savez-vous de quoi il s'agit?"
Le Docteur ferma les yeux un moment. "Elle a dit que chaque cube avait un code d'accès particulier qui permettait à son utilisateur de tout utiliser sur le vaisseau, champs de force ou autre. Apparemment, c'est un défaut inévitable dans les systèmes de sécurité Borgs. Mais elle ne sait pas comment trouver ce code et il ne fonctionne que pour un seul utilisateur."
"Nous ne sommes pas sur un vaisseau du Collectif", lui rappela Chakotay. "Si quelqu'un peut balayer leurs bases de données, ils ne s'en apercevront pas immédiatement. Ce qui veut dire..."
"Je sais, je sais", dit le Docteur, roulant les yeux. "Quelqu'un peut entrer là-dedans pour aller chercher le code. Quelqu'un d'holographique."
Chakotay sourit. "Je suis heureux que nous nous comprenions. Passez-moi un microcâble isolinéaire..."
 
***
 
"Statut", demanda Tuvok.
Au poste de pilotage, Tom Paris débita les informations pertinentes. "Le conduit est toujours stable à 86 pour cent. Nous sommes à trente milliards de kilomètres du vaisseau ennemi, en approche. Vitesse présente, Distorsion 9 + 45i."
"Est-ce que la Manoeuvre Kappa est prête?"
"Oui, Monsieur. Nous serons à portée dans soixante-treize secondes."
Tuvok fit le décompte intégral dans sa tête. Au moment exact où il termina, il donna l'ordre à la manière succincte Vulcaine : "Faites."
Tom ne put retenir une grimace et il tapa la manoeuvre.
 
***
 
Rotor se retourna et trouva Janeway exactement là où il l'avait laissée. D'un signal mental, il fit matérialiser un bol de ragoût devant sa captive. "Vous avez faim?" demanda-t-il.
Janeway baissa la tête vers le ragoût, puis retourna un regard froid à Rotor. "Non merci."
Le ragoût disparut. "Je peux faire apparaître du café à la place, si vous le préférez", dit Rotor en souriant.
Janeway l'ignora. "Quelle est la raison de tout ceci? Pourquoi me gardez-vous en vie?"
"Vous vous opposez à cela?"
"Répondez à ma question."
Rotor gloussa. "Je ne pense pas que vous soyez en position d'exiger quoi que ce soit. Mais je suppose que je peux utiliser un peu d'énergie pour vous répondre... pour le dire simplement, vous pourriez encore m'être utile."
"'Encore'? Je l'ai été avant?" demanda Janeway, l'air de dire 'd'accord, nous jouerons le jeu des expressions'.
"Réfléchissez, Capitaine. Je sais que vous pouvez comprendre. Qu'obtiendrais-je de votre alliance?"
"La rédemption aux yeux du Quadrant Delta", répondit Janeway. "Ce qui ne vous intéresse évidemment plus."
Rotor sourit. "Ca ne m'a jamais intéressé. Vous devez admettre que ma performance était convaincante."
"Vous ne m'avez pas dupée une seconde."
"Menteuse. Oh, je sais que vous ne m'avez jamais vraiment fait confiance. Mais ne niez pas que vous avez cru à au moins certaines des choses que j'ai dit."
Janeway se contenta de le fixer du regard.
"Revenons à notre sujet, alors. Votre alliance existe pour combattre les Sernaix, ce que je dois faire moi-même. Mais je dois faire plus que de les détruire."
"Les assimiler?"
"Pas exactement", dit Rotor avec un sourire sournois. "Je ne vais pas tout de suite vous dévoiler toutes mes surprises. Le point important, cependant, est que j'ai besoin des Sernaix vaincus, mais vivants, dans cette galaxie."
Janeway prit une expression intriguée. "Vous allez nous surveiller. Nous aider à survivre à la guerre, mais vous assurez que nous ne la gagnerons pas."
"Enfin, vous commencez à comprendre."
Soudainement, Janeway se mit à rire. "Je ne le crois pas! Vous êtes inquiet que mon Alliance, qui n'a pas encore gagné un seul engagement majeur contre les Sernaix, ne les écrase soudainement sous son talon?"
"Tout est possible, Capitaine."
Avant qu'elle puisse répondre, le cube vacilla violemment. Des consoles de la salle explosèrent dans une pluie d'étincelles. L'image sur l'écran principal changea pour une vue des senseurs arrière et révéla le Voyager en approche rapide, toutes armes dehors.
Rotor feignit l'étonnement, provoquant la remarque triomphante de Janeway. "Vous aviez raison, Directeur. Tout est possible." Il lui permit de garder ses illusions.
 
***
 
Le vaisseau stellaire de la Fédération Voyager ne s'était jamais servi de tout son arsenal... Jusqu'à maintenant. Chaque tube lance-torpille était ouvert, chaque réseau de phaseurs était embrasé. Les coups s'écrasaient l'un après l'autre sur la surface du Cube Tactique Borg de Classe 6 avec une force destructive incalculable. 95 pour cent du côté bâbord du cube fut endommagé ou détruit en moins de dix secondes.
L'attaque s'intensifia, déchirant les ponts l'un après l'autre. Le bouclier du périmètre interne faiblit, scintilla, puis mourut. Alors...
...L'avantage de la surprise disparut et le puissant navire de Rotor rassembla ses forces. Tous les boucliers se levèrent. Toutes les armes firent feu. Les rayons tracteurs s'élancèrent contre le Voyager. Les faisceaux destructeurs brillèrent contre les boucliers. Maintenant que le cube était en mode de combat, même les torpilles transphasiques ne pouvaient l'érafler.
Le Voyager pivota selon un axe normalement impossible, tordant les tracteurs, puis disparut à nouveau très loin à l'intérieur du conduit que le cube avait créé pour aller réparer ses systèmes endommagés.
Les boucliers internes du cube avaient été désactivés pendant 0,92 secondes. Ce qui avait été presque suffisant.
 
***
 
"Nous l'avons", dit le Lieutenant Baxter par le système de communication. Tuvok vit le visage d'Harry Kim s'éclairer de soulagement. "Mais nous n'avons pas eu assez de temps pour nous verrouiller sur les autres. Je ne suis pas arrivé à avoir un signal assez clair."
"Compris", dit Tuvok. "Quelle est la condition de Seven?"
"Elle est inconsciente. Je ne vois aucun dommage physique... Les infirmiers viennent d'arriver. Ils vont la transporter à l'infirmerie."
"Merci, Lieutenant." Tuvok tapa sur son communicateur et se tourna vers Kim. "Rapport des dégâts."
"Hein? Oh." Kim baissa la tête sur sa console, repoussant la distraction. "Nos boucliers sont à trois pour cent et les armes auront besoin d'au moins deux heures pour se recharger. Rien n'a traversé les déflecteurs. Nous nous sommes dégagés à temps."
Tuvok entendit Paris dire tout bas, "Ouais, c'est pas ça qui inquiéterait le capitaine." Il l'ignora. "Lieutenant Kim", dit-il, "aidez le Lieutenant Torres dans l'Ingénierie. Tentez de diminuer notre période de réparation."
"Oui, Monsieur." Harry partit, soulagé, et le membre d'équipage Paterson prit sa place aux Opérations.
Tuvok se tourna vers Paris. "Quelle est votre estimation de notre moment de sortie du conduit?"
Paris parcourut les chiffres et répondit. "Il semblerait que le conduit perdra sa stabilité dans cent quatre-vingt-douze minutes. Nous devrons alors sortir du conduit si nous ne l'avons pas déjà fait."
"Les armes ont besoin de deux heures", dit Ayala inquiet. "Si nous sortons avant, nous serons vulnérables."
"En effet." Tuvok se dirigea de la rampe de la passerelle vers l'ascenseur. "Que tout le personnel disponible aide aux réparations de nos systèmes offensifs et défensifs. Monsieur Paris, vous avez la passerelle."
"Où allez-vous?" demanda Paris.
"A l'infirmerie", dit-il. "Je désire confirmer une hypothèse."
Les portes se fermèrent derrière Tuvok et Paris prit avec réticence le siège central. Il se pencha de côté et commença à travailler sur la console de l'accoudoir. Ayala, le remarquant, demanda ce qu'il faisait. "Je teste moi aussi une hypothèse", répondit-il. "Je parie que je sais où nous allons aboutir en sortant de ce conduit."
 
***
 
Quand les bruits et les secousses cessèrent finalement, Chakotay déclara dans un souffle. "Le Voyager vient juste de faire une attaque éclair... ils n'ont pas dû avoir le temps de tous nous récupérer."
Le Premier Officier se sentit immédiatement idiot d'avoir dit cela tout haut. Le Docteur était là, mais seulement physiquement. Son programme était occupé à parcourir les bases de données du cube à la recherche du code d'accès secret. Au moment où Chakotay se demandait si ce serait une bonne idée de vérifier comment il allait, l'hologramme cligna des yeux et débrancha son émetteur du mur. "Je l'ai, Commandeur", dit-il. "Je peux programmer l'un des brassards pour faire passer l'un de nous à travers les champs de force."
"Les champs de force ne m'empêcheront pas de faire passer des équipements", songea tout haut Chakotay pendant que le Docteur travaillait sur son brassard. "Je vais transporter votre émetteur avec moi."
L'hologramme soupira. "Une gentille sieste d'après-midi. Je suppose que je vais me réveiller sur le Voyager, ou peut-être jamais."
"Ne vous en faîtes pas, Docteur", dit Chakotay en gloussant. "Aussitôt que nous aurons traversé les champs de force, je vous réactiverai. Rappelez-vous, j'avais une raison de vous emmener avec moi."
"Oh, oui. Cette raison." Le Docteur en termina avec le brassard et, résigné, posa la main sur son émetteur. "Je me sens beaucoup mieux maintenant que je sais que j'ai encore une 'raison d'être'..." Il pressa le bouton approprié et transféra son programme vers l'émetteur mobile. Son froncement de sourcils fut la dernière chose à disparaître.
D'un geste rapide, Chakotay attrapa l'émetteur et le brassard du Docteur avant qu'ils ne tombent hors du champ d'influence de son propre brassard. Plaçant les objets dans sa poche, il prit une profonde respiration et traversa le champ de force devant lui. Il s'était attendu à une étrange sensation de craquement. Au lieu de cela, il ne put même pas sentir la différence.
Etait-ce cela, être un drone? Toutes les sensations semblables, toutes les actions sans aucun sens ou intérêt?
Tout en se déplaçant dans les couloirs pour sauver ses deux amies qui connaissaient la réponse à sa question, Chakotay pria ses Esprits du Ciel de ne jamais le découvrir par lui-même.
 
***
 
Ankin Rotor connaissait l'existence du transpondeur de Seven dans sa circulation sanguine, naturellement. Très peu de choses échappaient aux scanners Borgs. Heureusement, c'était une captive dont il pouvait facilement se passer. La drone à moitié humaine ne lui était plus d'aucune utilité. Sa survie à l'explosion de la bobine de plasma n'avait pas été planifiée, mais ce n'était qu'un inconvénient mineur. De toute façon, il en terminerait avec elle en même temps qu'il détruirait le Voyager.
Il y avait encore des choses à apprendre de Janeway, mais cela pouvait attendre. Maintenant il était temps de se régénérer, de reprendre des forces. Rotor s'installa dans la seule alcôve encore active de son vaisseau et lança le cycle.
Sa dernière pensée consciente fut que le Voyager avait probablement encore quelques autres tours cachés dans ses manches.
Puis son esprit s'ouvrit et il se régénéra.
Et il rêva...
 
***
 
Ankin Rotor, n'est-ce pas? Tu es le fils de Zelbar? C'est ce que le Conseil des Titans a dit quand ils t'ont envoyé ici. Viens, prends un siège.
Tu te sentiras comme chez toi. Les autres enfants sont très amicaux et je suis sûr qu'ils vont t'accueillir dès maintenant. N'est-ce pas, les enfants? Bien sûr que vous le ferez. Bons garçons.
Commençons. Qui peut me dire quelle est la première racine de A3?
Non, pas toi, Mek. C'est toujours toi. Ecoutons quelqu'un d'autre. Ankin, essayons avec toi? Connais-tu la réponse?
Très bien. Mais tu dois cerner l'esperluète avant d'ajouter l'indice?2. Autrement tu te retrouves avec une valeur légèrement inférieure. Quoi? Ne me regarde pas de cette manière. Je suis ton professeur, c'est mon travail de t'aider avec ces choses.
Oui, je sais que ta manière est plus facile. Ce n'est pas ce qui est important. Regarde... laisse-moi te l'expliquer d'une autre manière, d'accord? Tu as écouté le conteur d'histoires dans la Cité Principale... tu dois avoir entendu les Chroniques de Lekin Tquruth avant. A la fin des chroniques, quand Lekin a à choisir entre Yreu et Weysi qui sont toutes les deux amoureuses de lui, l'histoire serait-elle la même s'il choisissait Weysi à la place? Cela peut arriver dans un sens ou dans l'autre dans la vraie vie, mais pas de la même manière, n'est-ce pas? Une histoire ou un calcul ne peuvent simplement se terminer. Ils doivent aussi avoir la bonne fin.
Bon, je suis heureux de voir que tu as finalement compris. Prends un siège et nous aurons d'autres questions. Qui peut trouver la nième puissance de 77Q?
 
***
 
Nous les avons découverts, il y a de cela seulement quelques rotations lumière. Nous ne savons pas qui ils sont ou ce qu'ils veulent, mais leur vaisseau... nous n'avons jamais rêvé qu'il pourrait être aussi énorme durant toutes nos années d'étude de la galaxie. Ankin, tu ne dois en parler à personne, ni à tes amis, ni à tes professeurs. A personne.
Je sais que c'est excitant, mais tu dois comprendre le danger. Il y a plein de gens qui voudront retrouver ce vaisseau et le contacter. Ils cherchent désespérément un signe prouvant qu'ils ne sont pas l'unique race intelligente. Les gens désespérés feront des choses stupides.
Oui, ce serait stupide. Je ne peux pas expliquer pourquoi je le ressens. Il y a quelque chose au sujet de ce vaisseau... Je ne sais pas, fiston. Ca me trouble. Je ne veux pas qu'il nous approche. Aussi longtemps que nous garderons cette information pour nous, tout ira bien. Les choses ne vont pas si mal, n'est-ce pas? Nous avons une bonne vie. Nous sommes assez heureux. Un peu de solitude est un petit prix à payer en comparaison.
Merci, fiston. Je sais que tu tiendras ta parole. Allons chercher ta mère puis nous irons au parc xrinx pendant un moment. C'est moi qui régalerai.
 
***
 
Ankin!
S'il te plaît, reviens ici juste un instant! Nous devons parler. Pourquoi ne veux-tu pas m'écouter?
Ce fut difficile pour moi d'admettre que je tenais à toi devant tout le monde comme ça. Certaines fois, je souhaiterais qu'il n'y eût jamais de Journée du Choix. Mais maintenant que tu sais ce que je ressens, est-ce que cela ne signifie rien pour toi? Si tu ne m'aimes pas, alors dis-le. Pourquoi agis-tu comme si cela te laissait indifférent?
Bien sûr que tu as une destinée. Tout le monde en a une. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de place pour l'amour de quelqu'un. Comment la destinée de quelqu'un pourrait être aussi cruelle? Ankin, regarde moi!
Je ne le crois pas. Et si tu es destiné à faire ça, comment l'aurais-tu su? C'est ridicule. Une personne ne peut simplement pas mettre fin à tout l'univers, de toute façon. Et si c'était possible, pourquoi faudrait-il que ce soit toi? Ankin, tu es jeune! Nous devons vivre, avoir des sentiments... Pas faire une chose aussi terrible.
Non... non, je ne le dirai à personne. Mais je pense que tu devrais en parler à tes parents ou... ou quelque chose. Ce côté de toi me fait un peu peur.
Ankin... Sais-tu que tu pourrais te soucier de moi? Je sais que tu ne le sais pas dès maintenant, mais un jour?
Je suppose que c'est un adieu, alors. Je n'irai pas à la Cité Principale avec toi et les autres. J'ai décidé de rester ici. Travailler pour le Conseil des Titans est simplement une trop grande responsabilité... Il n'y a pas de place pour la vie là-bas.
Bonne chance, Ankin. J'espère que toi et ta destinée viendrez à terme.
 
***
 
Travailler avec moi ne sera pas facile, mon ami. Je m'occupe de presque tous les cas les plus sérieux. Il est de ma responsabilité de décider ce qui arrivera à ceux qui vont à l'encontre de l'autorité, de ceux qui pensent qu'ils savent mieux que les autres ce qu'ils doivent faire.
J'ai regardé votre dossier et je pense que vous pouvez vous occuper de ce travail. Mais vous devez être au courant de ce que cela risque de vous demander. Etre le fils d'un astronome reconnu ne vous donnera aucun avantage ici. En tant qu'aide du Chef de la Justice, vous aurez plus de responsabilités, et plus de pouvoir, que la plupart des autres officiers responsables, sans mentionner les autres aides. Pensez-vous que vous pourrez le supporter?
Alors félicitation et bienvenue à bord. Je ne doute pas que vous et moi nous entendrons bien. Passons sur quelques règlements de base. Ici dans le bureau, vous pouvez m'appeler simplement Pavriqur, mais en public je suis le Chef de la Justice ou Commandant. Vous serez interviewé, mais faites entendre clairement que je prends les décisions finales et ne faites jamais aucune déclaration ou exprimez votre opinion en mon nom à moins que je vous ai dit de le faire. Portez votre uniforme en permanence, même pour dormir. Vous ne savez jamais où se trouvent les scanners. Gardez vos cheveux courts, vous pouvez les laisser pousser quand vous serez en vacances, mais pas ici. Et ne parlez jamais avec les femmes, parce que c'est tout ce qu'il faut pour lancer une rumeur. Nous comprenons-nous?
Bien. Le manteau d'un gardien de la justice n'est pas facile à porter, Ankin, mais il n'y a aucune destinée plus satisfaisante dans ce monde. Commençons le travail.
 
***
 
Monsieur Rotor! Monsieur Rotor! Vous avez été l'aide du Chef de la Justice depuis maintenant huit ans, comment vous sentez-vous?
Attendez! Ne partez pas! Nous avons d'autres questions! De meilleures questions!
Merci. Et maintenant, si vous voulez bien prendre un moment pour signer les formules d'authenticités... Bien. Commençons. Première question, quelle est la position du Bureau de la Justice par rapport à l'appel des criminels?
Très bien. Deuxième, ne vous êtes-vous jamais demandé si ce que vous faisiez était important à ce point? Je veux dire, est-ce que la justice est réellement nécessaire?
Hé, revenez!
 
***
 
Mon fils... Te rappelles-tu ce que je t'ai dit, il y a de cela des années, le vaisseau que j'ai détecté? Et comme je disais qu'il devait rester un secret? Il semblerait que mon assistant ne l'avait pas à coeur. Il en a parlé au gouvernement... leur a vendu mes informations. Ils sont venus ce matin.
Non, ça va. Je peux marcher. Ma jambe est juste meurtrie, pas brisée. J'ai tenté de les retenir, mais ce fut inutile. Ils ont pris mes notes. Ils disent qu'ils vont envoyer un message dans cette direction... cela pourrait se faire dès demain soir.
Oui, leurs uniformes étaient violets. Pourquoi le demandes-tu? Tu ne penses pas...?
Ankin, soit prudent.
 
***
 
Très bien, baissez votre plaseur. Je ne tiens vraiment pas à appeler les gardes pour vous, Ankin. Je ne vous blâme pas. Hé! J'ai dit baissez-le! Un centimètre de plus et vous m'auriez fait sauter la tête! Tentez-vous de mettre fin à votre vie?
Ecoutez-moi. Zelbar n'avait aucun droit de retenir ces informations du gouvernement. Rapporter ses découvertes était ce pour quoi nous l'avions payé. Est-ce que toute une planète est supposée souffrir parce qu'il a un "mauvais pressentiment" au sujet du vaisseau qu'il a vu? C'est un jour mémorable pour Sulor, Ankin! Nous avons la preuve que nous ne sommes pas seuls! Et demain soir, nous
Baissez le... plaseur... MAINTENANT. C'est votre dernier avertissement. En quoi serez-vous utile pour Zelbar si vous êtes mort?
Bon. Maintenant, écoutez ce que j'ai à dire. Nous allons contacter ce vaisseau s'il est toujours là. Il se pourrait qu'il n'y soit plus, cela fait des années. Mais s'il est là, qui sait quelles avancées technologiques il pourrait apporter? Plus que ça, nous pourrions avoir trouvé notre première espèce amicale. C'est un grand univers froid que nous avons là. Deux espèces se tenant ensemble ont plus de chances de prospérer et de survivre que deux races seules.
Regardez la manière dont vous laissez ce qui pourrait arriver à Zelbar vous assombrir le jugement. Par Frixx, Ankin, ce n'est même pas votre vrai père.
C'est exact. Je le sais. Pensez-vous que je prendrais un aide sans connaître exactement son passé? J'en connais chaque détail. Je sais qui vous a vraiment élevé. Je connais les idées qu'il vous a mises dans la tête. Je sais ce que vous pensez être votre destinée.
Et j'ai des nouvelles pour vous. Ce ne sont que des mensonges. Rwathorn Qum était un fou, rejeté par la société pour ses obsessions. Vous étiez son moyen de retourner vers Sulor. Il savait qu'il était trop vieux et faible pour le faire lui-même, alors il vous a volé quand vous étiez enfant et vous a endoctriné pour que vous finissiez vraiment à croire à ses illusions de folie. Je le connaissais et je sais que vous valez plus que ça. Vous ne partagez pas sa folie.
Nous en reparlerons plus tard. Je dois faire les préparations pour demain soir. Je voudrais que vous y pensiez, Ankin. Pensez à la manière dont vous devez vivre votre vie. Si vous devez la gaspiller en chassant le rêve d'un illuminé de détruire l'univers, ou de la passer à tenter de faire de l'univers un meilleur endroit. Je sais que vous prendrez la bonne décision.
Demain, Ankin... Demain, tout changera.
 
***
 
Nous sommes les Borgs. Désarmez vos satellites et livrez-nous votre population. Nous ajouterons vos particularités technologiques et biologiques aux nôtres. Votre culture s'adaptera pour nous servir. Toute résistance est futile.
 
***
 
Bienvenue dans l'Unimatrice Zéro. Détendez-vous. Ne paniquez pas. Tout ira bien.
Je vois que vous êtes un Sulorien. D'après le nombre d'entre vous que nous avons vu, je suppose que tous les drones Suloriens ont le dysfonctionnement qui envoie les Borgs ici. Ceci est l'endroit où vous irez à partir de maintenant quand vous serez en régénération... Cela peut être tout ce que vous voudrez et j'espère que vous vous sentirez chez vous. La Reine ne peut nous atteindre ici. Dites-moi, quel est votre nom?
Ankin Rotor... Intéressant. Mon nom est Axum et voici certains de mes amis, Iriken Ref, le Capitaine Korok, Uzu et Annika. Ils vous souhaiteront tous la bienvenue. Mais ne vous approchez pas trop de Korok. Il mord. Et regardez, voici venir Pavriqur. Il fait aussi partie de ceux de votre espèce qui sont apparus récemment.
Oh, vous vous connaissez?
 
***
 
Je me rappelle quand vous étiez mon aide, quand nous avons apporté la paix sur Sulor. Cela semble être arrivé, il y a longtemps, maintenant. Nous nous sommes réveillés de quelque chose de plus terrible que tout cauchemar, Ankin. Nous nous sommes réveillés avec une puissance dont nous n'aurions jamais pu rêver dans notre ancienne vie. Nous ne pouvons tout simplement pas l'ignorer.
L'Unimatrice Zéro, le Collectif, la Reine... ils font tous partie du passé. Le peu d'entre nous qui ont survécu ont hérité de milliers de vaisseaux Borgs et de toute l'étendue de leur technologie. Nous sommes toujours la plus grande puissance de ce Quadrant. Nous avons deux choix maintenant. Nous pouvons rester assis à pleurer ce que nous avons perdu, ou nous pouvons aller de l'avant. Nous pouvons reprendre l'espace Borg et l'étendre. Nous pouvons être les meilleurs d'une ère!
Le Complexe est un début, mais il est retenu par son maillon le plus faible. Je ne sais pas si Axum est fou ou simplement faible. Il pense qu'il est, je ne sais pas, une sorte de "drone ayant une âme" tentant de racheter les injustices commises quand il était Borg. Repensez-y, Ankin. Vous avez été un drone pendant onze ans... Vous rappelez-vous de ce que vous avez fait. Vous ne pourrez jamais, jamais réparer autant de mal. La même chose est vraie pour chacun d'entre nous. J'étais juge d'un monde, mais je n'aurais jamais rêvé qu'il pourrait y avoir un poids aussi écrasant de méchanceté commise par une seule personne... Encore moins par des milliers. Nous devons réaliser que nous sommes au-delà de toute rédemption.
Et cela nous libère.
Je vais me séparer d'Axum. Je l'ai mis en confiance, il ne s'y attendra pas. Korok m'a dit qu'il m'appuiera et je peux compter sur le Premier Wesfin, Uzu et Xale pour qu'ils en fassent autant. Le ferez-vous?
Bien. Bien! Ensemble, Ankin, nous construirons une toute nouvelle galaxie. Tout ce que nous avons besoin de faire, c'est balayer l'ancienne.
 
***
Tout marche enfin. Le Constructif ne s'est jamais mieux porté. Le Nouveau Collectif et le Complexe ne sont pas parvenu à nous détruire et nous en sommes sortis plus fort que jamais. Et je dois vous en remercier, Ankin. Votre stratégie de combat nous a gardés vivants.
Nous gagnerons la guerre maintenant, nous ne ferons pas qu'y survivre. Nous la perdions depuis que ce dsokdpach de Korok s'était révélé travailler pour Axum. Je....
Ankin? Est-ce...
AAAAAARRRRRGH!
Non! NON! Pas après toutes ses années! Frixx du Ciel... Croyez-vous TOUJOURS aux mensonges de Qum?
Ne faites pas ça! NON!
N...
 
***
 
Rotor se réveilla. Son cycle de régénération était terminé. Sa mission pouvait continuer.
 
***
 
"Elle est dans un état catatonique", dit l'Infirmière Cunningham. "Je ne peux pas la rétablir. Quoi que lui ait fait Rotor, ça l'a... complètement déstabilisé."
Tuvok souleva un sourcil.
"Je ne sais plus quoi dire." L'infirmière se tut, embarrassée.
"Il existe trente-huit mots", dit le Vulcain. "Néanmoins, je comprends ce que vous voulez dire et je crois connaître le problème et la solution."
Cunningham fut un peu surprise de ses paroles. "Quel est le problème?"
"Le Directeur Rotor a possédé l'esprit de Seven à deux occasions différentes sur une période de plusieurs jours. La deuxième possession a été coupée quand nous l'avons téléportée à bord du Voyager et cela s'est produit à l'intérieur d'un conduit de transdistorsion, donc dans des conditions à haut risque. Je crois que ces effets extraordinaires de stress ont affaibli la stabilité mentale de Seven."
"Alors c'est ce que j'ai dit, mais en plus de mots."
Tuvok lui jeta un regard lassé et dit, "Précisément. Ce qui suggère qu'une solution est possible."
"C'est vrai? Je pensais avoir épuisé les options médicales."
"Vous l'avez fait. Le moyen d'action que je propose est télépathique. Je vais tenter une fusion mentale avec Seven. En le faisant, je pense que je serai en mesure de la guider à travers les difficultés mentales auxquelles elle fait face."
"Avez-vous perdu l'esprit?" Tuvok se tourna vers elle, visiblement surpris. Cunningham rougit et dit, "Désolée. Le Docteur m'a dit de vous dire cela s'il advenait que vous suggériez une fusion mentale en son absence."
A quelques pas de là, Harry Kim laissa finalement sortir le rire qu'il retenait.
Le visage de Tuvok parlait plus fort qu'une centaine de démonstrations. Il se tourna vers l'infirmière. "Je vais avoir besoin d'une heure pour préparer la fusion mentale. Veuillez assembler l'équipement nécess..."
"Passerelle à Tuvok!" La voix d'Ayala arrivait du badge du Vulcain. "Le cube de Rotor vient juste de sortir du conduit de transdistorsion. Est-ce que nous le poursuivons?"
"Affirmatif", dit-il fermement. "Je transfère le commandement du Voyager au Lieutenant Kim. Il sera sur la passerelle dans un moment. Tuvok terminé."
Kim fit un pas vers l'avant. "Tuvok..."
"Lieutenant, je vous donne le commandement. Il est impératif que vous vous occupiez de la situation au mieux de vos capacités. Pouvez-vous le faire?"
Lentement, Kim hocha la tête. "Vous pouvez compter sur moi, Monsieur."
"Je n'en attends pas moins. Nous ne savons pas où mène ce conduit. Votre priorité, où que le Voyager se retrouve, est de récupérer le Capitaine Janeway et l'équipe d'exploration."
"Compris."
"Allez." Sans hésitation, Kim se dirigea vers la passerelle. Tuvok se tourna vers Cunningham et dit, "Nous n'avons plus le luxe du temps de préparation. Amenez l'équipement de surveillance, je vais commencer la fusion."
Pendant que l'infirmière était partie pour prendre l'équipement nécessaire, Tuvok s'assit sur le lit médical de Seven et la mit en position assise. Puis il plaça soigneusement ses doigts sur les points de contacts clés de son visage et débuta l'incantation d'introduction à la fusion honorée depuis des siècles.
"Mon esprit dans votre esprit. Mes pensés dans vos pensées..."
 
***
 
Le Voyager sortit de transdistorsion dans un éclair brillant d'énergie. Les senseurs partirent immédiatement à la recherche du cube de Rotor et le trouvèrent à dix-huit secondes-lumière de là.
Entre les deux vaisseaux se trouvaient près de soixante cubes Borgs.
 
***
 
Rotor retourna sur le pont de commande. Là se trouvait Janeway, toujours à la même place. Rotor sourit, sachant ce qu'elle planifiait.
"Nous avons quitté la transdistorsion", dit le capitaine. "Les écrans montrent l'espace normal. Où sommes-nous?"
"Ceci est l'Espace du Constructif. Nous approchons des secteurs centraux."
"Alors quel est votre plan, maintenant? Avez-vous enfin trouvé ce que vous vouliez faire de moi?"
Rotor sourit. "Vous êtes supposée le découvrir. Vous êtes une femme intelligente. Je parierais que vous l'avez déjà découvert."
"Je ne vais pas commencer ce petit jeu."
"Désolé. C'est à votre tour."
"Qu'est-ce que c'est que tout cela, Rotor? Que voulez-vous? Est-ce le pouvoir? Du territoire? Ou est-ce que vous prenez simplement du plaisir dans la destruction?"
"Vous savez ce que je veux", dit Rotor, vous approchez.
Janeway soupira. "Vous voulez détruire l'Univers."
"Perspicace."
"Vous me l'aviez déjà dit. 'Les moyens menant à la fin'? Vous n'êtes pas un homme subtil, n'est-ce pas?"
"Vous seriez surprise."
Rotor fit un autre pas en avant. Et soudainement Janeway sortit en coup de vent un petit engin et l'activa. Un faisceau d'énergie intense s'écrasa contre la poitrine de Rotor. Les yeux de Janeway s'élargirent en regardant le Directeur absorber l'impact sans bouger. "Voyons, Capitaine!" dit-il. "Pensiez-vous qu'un petit gadget que vous avez assemblé pendant mon absence pourrait me blesser? Il ne vous est pas venu à l'idée que je le détecterais au moment où je suis entré dans la salle?"
Janeway baissa l'engin. "Je savais que vous le détecteriez, mais ce que vous venez de faire pourtant..."
"Est impossible? J'ai l'énergie combinée de milliers de drones. Aucune arme de votre arsenal ne peut me toucher."
"L'énergie combinée?"
Rotor se mit à rire. "S'il vous plaît! Ne me dites pas que vous n'avez pas déjà assemblé le casse-tête."
"J'avais des doutes." Janeway croisa le bras. "Vous trahissez votre peuple. Ce que vous avez fait de Seven... Vous l'avez aussi fait aux autres."
"J'ai réalisé, il y a longtemps, que je ne pourrais pas donner à cet univers une fin qui lui convenait en le détruisant morceau par morceau", dit Rotor, se tournant vers les écrans. "Tuer un seul être à la fois, ou même seulement des milliers à la fois, n'est pas le moyen. Ceux qui resteraient m'arrêteraient."
"Vous devez tuer tout le monde en une fois."
"Et pour le faire", poursuivit le Sulorien, "j'ai besoin de les contrôler. J'étais sur le point d'abandonner ma mission avant d'être assimilé. Les Borgs, Capitaine. Les Borgs sont la clé. Je peux utiliser leur malveillance pour accomplir le plus grand bien possible."
"C'est pourquoi vous ne pouviez pas prendre le risque que nous vainquions les Sernaix", réalisa Janeway. "Si vous pouviez les assimiler... Alors vous les posséderiez comme vous l'avez fait avec Seven et avec leur puissance, plus rien ne pourrait plus vous arrêter."
"Ca arrivera", dit Rotor. "Je vais assimiler la galaxie, et quand la tâche sera accomplie, j'assimilerai toutes les autres galaxies. Tôt ou tard, tout sera réalisé. Il n'y aura plus qu'une histoire à terminer. Et ce jour-là...."
"L'ordre d'autodestruction."
"Ce n'est pas la méthode la plus rapide, peut-être, mais c'est la seule dont je sois sûr."
"Cela n'arrivera pas", dit fermement Janeway.
"Pourquoi pas?"
"Je vous arrêterai."
Rotor eut un sourire grimaçant. "Ah oui? Alors vous ne connaissez toujours pas votre rôle dans tout ceci, n'est-ce pas?"
"Non. Quelle est-elle? Validation? Suis-je supposée me convertir à votre cause après avoir entendu votre explication?"
"J'essaie d'être réaliste. Gagner à ma cause le Fléau des Borgs est au-delà de mes capacités. Mais vous pouvez toujours m'être utile."
Janeway roula des yeux. "Je suppose que vous planifiez de me renvoyer, puis, d'une manière ou d'une autre, de me faire chanter ou me contrôler pour que je guide l'Alliance comme il vous plaira. Ou alors, peut-être envisagez-vous de renvoyer une... réplique Borg, ou quelque chose comme ça."
Rotor rit à gorge déployée. "Votre présomption est vraiment étonnante. Vous n'êtes pas à ce point importante pour moi, Capitaine. Pas dans votre état actuel. Mais le drone que vous avez déjà été me donnera une dose utile d'énergie...."
 
***
 
"Lieutenant? Que faisons-nous?"
Laissant la question de Tal Celes sans réponse, Kim regarda la formation d'encerclement des cubes Borgs à l'écran et tenta, sans succès, de ne pas désespérer. Nous n'y arriverons pas, pensa-t-il. Ce vaisseau peut faire face à un cube Borg ou peut-être deux, mais soixante?
"Les cubes chargent leurs armes!" annonça Ayala.
Il n'y avait pas de défense, pas d'échappatoire. Ils y étaient. La fin de la route du Voyager. Et je suis celui qui était aux commandes quand c'est arrivé.
"Harry!" cria Celes. "Ils sont sur le point d'attaquer! Comment allons-nous... Qu'allons-nous...." La voix de la Bajoranne traîna.
C'est ma faute. Si le Capitaine Janeway était ici....
....Elle serait le capitaine de son équipage. Jusqu'à la fin.
Harry se leva, une nouvelle détermination sur le visage. "Alerte Rouge. Ayala, activez tous les systèmes offensifs et défensifs. Paris, manoeuvres d'évasion. Si vous voyez la moindre ouverture, engagez-nous y. Celes, gardez ces téléporteurs prêts. Nous devons au Capitaine Janeway d'agir de la manière qu'elle aurait voulu que nous fassions. Si nous sommes détruits... nous serons détruits en combattant."
 
***
 
"Votre vaisseau est impuissant, Capitaine. Ma flotte l'a complètement encerclé."
"Le Voyager s'est sorti de situations pires que ça."
Rotor se contenta de glousser. "Pire que de faire face à soixante des vaisseaux les plus puissants de la galaxie? Difficile à croire. Vous avez été très chanceuse dans vos affrontements avec les Borgs, Capitaine, mais tout joueur finit par perdre. C'est une histoire qui se termine toujours de la même manière."
Janeway était silencieuse, alors Rotor continua. "Aujourd'hui marque le vrai début de la fin. Ma puissance se multipliera et l'ennemi le plus mortel des Borgs deviendra finalement... inconséquent. Je ne m'attends pas à ce que vous en appréciez toute l'ironie, bien sûr, mais cela n'a pas d'importance. Vous serez bientôt un pion parmi le grand nombre qui m'aidera à mener cette galaxie à la fin de son histoire."
"Vous êtes complètement cinglé", dit froidement Janeway.
"Merci", dit Rotor. "Vous de même. Mais lequel de nous est le plus sain? Celle qui embrasse ce chaos que sont nos vies, ou celui qui cherche finalement à apporter l'ordre dans tout ceci?"
"Voulez-vous vraiment que je réponde à cela?"
"Bien sûr que non, Capitaine. Vous êtes un être libre." Rotor sourit. "Pour encore environ trois heures."
Janeway refusa de se laisser intimider pas la bravade de Rotor. Sain ou non, c'était un monstre qui avait simplement eu la chance de posséder son pouvoir.
Son pouvoir...
"Mon Dieu", dit Janeway. "Ce n'est pas qu'un piège pour le Voyager. C'est un piège pour votre peuple!"
Rotor tapa une fois des mains. "Ca y est! Je savais que vous y arriveriez! Pourquoi aurais-je appelé autant de vaisseaux quand j'aurais pu m'occuper seul de votre navire? Cinq de ces cubes sont déjà sous mon contrôle. J'ai accumulé assez d'énergie maintenant pour inclure les soixante-trois autres d'un seul coup."
"Et quand ce sera fait, vous serez douze fois plus puissant. Vous aurez l'énergie combinée, la connaissance, et la capacité multitâche de tous ces milliers de gens innocents."
"Le genre de puissance dont j'ai besoin..."
"...Pour découvrir le moyen d'assimiler les Sernaix."
Rotor grimaça. "Tout s'assemble maintenant. Ma mission s'approche de plus en plus de son accomplissement."
Lentement, Janeway s'approcha jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'à quelques centimètres de Rotor. Elle le regarda droit dans les yeux, les siens étant enflammé. "Vous êtes un bâtard malade", dit-elle. "Je fais le serment en tant qu'officier de Starfleet que je n'aurai pas de repos tant que je n'aurai pas libéré chacune de vos victimes et vous aurai fait payer ce que vous leur avez fait."
Sans avertissement, la main de Rotor agrippa d'un coup la gorge de Janeway. Il la souleva à trente centimètres du sol, serrant aussi fort qu'il le pouvait pour la tuer, pour finalement la lancer comme un tas de chiffons de l'autre côté du pont de commandement. Janeway tomba sur le sol et se recroquevilla, se tenant le cou et haletant pour reprendre son souffle.
"Ne faites pas une promesse que vous ne pourrez pas tenir, Capitaine", dit le Sulorien.
Pendant que Janeway luttait désespérément pour reprendre son souffle, Rotor activa le système de communication. "A tous les vaisseaux du Constructif, ici le Directeur", dit-il. "Le Voyager ne nous est plus d'aucune utilité. Détruisez-le immédiatement."
Les cubes se mirent à la tâche et ouvrirent le feu. Sur l'écran, Janeway pouvait voir la danse des manoeuvres d'évasion du Voyager, parvenant d'une manière ou d'une autre à éviter la plupart des tirs. Mais elle savait que les boucliers ne pourraient durer que quelques instants de plus. Si seulement...
"Retenez vos tirs!" fit subitement une voix, ressemblant à celle de Rotor. "A tous les vaisseaux, cessez immédiatement le feu!"
 
***
 
"Les boucliers sont à vingt-sept pour cent! Nous ne pourrons pas en supporter plus, Monsieur!"
"Je sais!" cria le Lieutenant Kim. "Tom, où sont ces..." La voix de Kim s'éteignit.
Les cubes s'étaient arrêtés de tirer.
"Ayala! Que s'est-il passé? Avez-vous fait quelque chose?"
"Je... Je ne sais pas", dit l'homme à la console tactique, clairement aussi perplexe que Kim. "Ils se sont simplement... arrêtés."
 
***
 
Rotor se retourna et, pour la première fois, Janeway le vit en complet état de choc. Un regard qui reflétait le sien, en fait. Un deuxième Rotor venait juste d'entrer sur le pont de commandement. Et était-ce Chakotay derrière lui?
"Qui êtes-vous?" demanda Rotor. "Où avez-vous..." Il devint silencieux et fixa simplement l'intrus qui avait son visage. Les deux Borgs Suloriens se tenaient face à face, sans bouger. Rotor, "l'original", en avait toujours le souffle coupé. Janeway tenta de tourner la tête pour regarder l'autre, mais elle était toujours trop sonnée pour bouger et avait des difficultés à différencier les deux êtres.
Le moment sembla s'étirer, jusqu'à...
"J'ai attiré votre attention", dit le nouveau Rotor avec un large sourire, avant de frapper son double au visage.
Le premier Rotor tomba comme une balle de plomb. Chakotay et de deuxième Rotor sortirent rapidement des phaseurs de Type II et ouvrirent le feu à pleine puissance. Immobilisé, le Sulorien se débattit un instant... Jusqu'à ce que ses yeux finissent par se fermer.
Le cube perdit immédiatement toute sa puissance et le pont de commandement fut plongé dans le noir.
 
***
 
"Cinq des cubes ont perdu toute puissance!"
"Quoi?"
Ayala pointa l'écran principal. "Vous voyez ces cinq-là? Toutes les signatures énergétiques viennent juste de disparaître. Ils ne se contentent pas de juste ne plus tirer, comme les autres cubes, ils sont devenus des épaves."
Tal Celes leva le regard de la console des Opérations, les yeux grand ouverts. "Y compris le cube de Rotor!"
Kim n'eut pas à se le faire dire deux fois. "Si leur puissance est coupée, il en est de même pour leur bouclier. Tom, approchez-nous d'eux. Nous avons une équipe à secourir!"
 
***
 
Sous la lueur des lumières de secours, le Docteur souriait comme une hyène. "Commandeur, je l'admets. J'avais tort. C'était une excellente idée!"
"Chut", dit Chakotay en aidant Janeway se relever. "Nous aurons tout le temps de célébrer cette victoire plus tard. Pour l'instant, nous devons quitter ce vaisseau. Trouvons une capsule de secours."
Le Docteur grogna légèrement et se tourna vers la console. Tranquillement, voyant à quel point ses blessures semblaient sérieuses, Chakotay demanda, "Peux-tu marcher, Catherine?"
"Je le pense", dit le Capitaine. Elle pointa énergiquement Rotor du doigt. "Chakotay, tu l'as pris par surprise, mais il peut reprendre connaissance à tout moment. Il est trop puissant pour être vaincu de cette manière. Nous devons nous enfuir... et revenir avec un moyen de briser la prise qu'il a sur les autres drones."
"Capitaine?"
Toujours chancelante, Janeway réalisa qu'elle parlait trop vite. "C'est une longue histoire", dit elle. "Juste...."
Le rayon téléporteur l'arracha avant qu'elle puisse terminer sa phrase. Les trois officiers de Starfleet disparurent, laissant le cube dans un silence de mort.
Quatre virgule sept secondes plus tard, Ankin Rotor se réveilla. Il ne gaspilla pas un seul instant. "A tous les vaisseaux", cria-t-il furieusement. "Ouvrez le feu. Détruisez le Voyager. MAINTENANT!"
 
***
 
"Les cubes réactivent leurs armes!" dit Ayala. "Et les cinq qui étaient inactifs se sont remis en marche!"
"Nous devons fuir et vite", dit le Lieutenant Kim. "Pouvons-nous utiliser le courant de glisse?"
"Non", dit Celes. "C'est le premier système qui est Aouuuch!" Kim pivota sur lui-même pour voir quel était le problème. Celes s'était jetée contre le mur opposé, mais elle semblait aller bien. Elle leva un sourcil. "Désolé, Monsieur", dit-elle. "Ma console est devenue un peu chaude et j'ai cru qu'elle allait exploser."
Kim roula les yeux. Et moi qui pensais que j'étais nerveux, pensa-t-il. Qui avait laissé Reg Barclay monter à bord? Il rejeta cette pensée et se précipita vers la console de navigation. "Tom, sans le courant de glisse, notre meilleure chance de nous en tirer est..."
"...Le même conduit de transdistorsion par lequel nous sommes venus", dit Tom en souriant. "J'ai déjà programmé le cap."
Kim jeta un oeil sur le panneau. "Ce cap nous amène directement sur la flotte Borg!"
"Le plus court chemin. Si nous le faisons bien pendant qu'ils sont toujours désorganisés, nous pourrions bien y parvenir."
"Mais pourtant..."
Tom lui lança un regard irrité. "Regarde, Harry, me fais-tu confiance pour faire voler cet engin ou non?"
"Très bien", dit Kim d'un regard grimaçant. "En avant."
 
***
L'infirmière Cunningham se déplaçait frénétiquement entre Seven et Tuvok, vérifiant continuellement les senseurs. La fusion mentale durait depuis des heures sans qu'aucun des deux officiers n'ait bougé. Si cela ne fonctionnait pas, est-ce que je m'en apercevrais? paniqua-t-elle. Comment saurais-je qu'il faut le sortir de la fusion?
L'air scintilla derrière Cunningham quand l'officier médical en chef du Voyager se matérialisa. Il prit conscience de la situation et grogna. "Oh, pas encore..."
 
***
 
Un cube Borg massif apparut soudainement à l'écran. "TOM!" cria Kim.
"Relax", dit doucement Paris. "Il est sur le plan de vol." Pendant qu'il disait cela, le Voyager fit un virage à leur retourner l'estomac pour s'éloigner du cube, puis une boucle à travers une trouée dans la formation ennemie.
Ayala leva le regard. "Ils ouvrent le feu!"
La passerelle vacilla et fut secouée. Kim agrippa les bras de son fauteuil, heureux d'en avoir pour une fois. La secousse passa, les lumières revinrent et l'écran principal se clarifia. "Nous sommes passés", dit Paris. "Conduit de transdistorsion dans vingt-cinq secondes!"
"Monsieur", dit Ayala, "les cubes nous poursuivent. Au moins l'un d'entre eux arrivera à temps pour nous suivre à l'intérieur et..." L'ancien Maquis s'arrêta au milieu de la phrase lorsque les données de sa console devinrent soudainement folles. "Je ne le crois pas! Je lis dix-neuf conduits de transdistorsion directement devant nous!"
"Sur écran!" cria Kim.
Les conduits s'ouvrirent. De chacun d'eux sortit un cube Borg, suivi d'un autre. Et d'un autre... "Soixante et onze nouveaux cubes entrent dans le système", dit Ayala, répondant à la question non formulée de Kim. "Et ils ouvrent le feu... Sur les autres cubes!"
Paris prononça les mots qui étaient sur la bouche de tous les autres : "Que Diable?"
 
***
 
Depuis son cube, Rotor vit la nouvelle flotte arriver. Il n'avait pas besoin de son système de différenciation amis-ennemis pour lui dire qui arrivait... ni en quel nombre.
Le Voyager devrait attendre. Une seule chose à la fois. Rotor puisa profondément dans ses réserves, concentrant son énergie, et envoya une grande vague d'énergie qui s'étendit à travers les liens de communications de tous les autres vaisseaux du Constructif.
Pendant un moment, la douleur fut aveuglante, insupportable. Rotor tomba au sol et faillit hurler. Son esprit était enflammé. Puis...
Puis il fut douze fois l'homme qu'il avait été le moment d'avant.
La puissance courrait en Rotor quand il se leva sur le pont de commandement, la sensation d'énergie de milliers de nouveaux drones le submergeant. D'une simple pensée, il ouvrit douze conduits gigantesques et y engagea sa flotte. Les forces du Constructif parvinrent à s'échapper.
La bataille de Rotor s'était terminée sur un échec mineur et une victoire majeur.
La mission continuait.
 
***
 
"Tom, fais demi-tour."
"Nous y sommes presque..."
"Maintenant. Les vaisseaux du Constructif sont partis et ceux-là semblent être de notre côté. Nous ne partirons pas sans savoir pourquoi." Kim se tourna vers Ayala. "Contactez le cube de tête sur toutes les fréquences."
"Toutes les fréquences. Oui, Monsieur."
Kim s'éclaircit la gorge. "Ici le Lieutenant Harry Kim du vaisseau stellaire de la Fédération Voyager. Veuillez vous identifier..."
L'écran principal clignota, interrompant Kim. "Ha!" dit un grand Klingon pâle sur l'écran. "Je vois que vous avez été promu. Une bonne chose."
Kim cligna des yeux. "Attendez. Vous n'êtes pas..."
Le Klingon sourit. "Vous vous rappelez! Bon garçon. Coordinateur Korok du Complexe des Borgs Libres, à votre service."
 
***
 
Journal de bord du Capitaine, Date Stellaire 56501.3. La plupart des vaisseaux du Complexe sont repartis dans leur espace. Le Coordinateur Korok a offert d'escorter le Voyager vers la flotte de l'AQD et nous avons accepté l'offre. Nous nous sommes fait précéder par un message à l'Alliance. J'ai eu le regret de les informer que le Constructif complotait contre nous, ou plutôt que Rotor le faisait, mais au moins maintenant nous connaissons ses plans.
J'ai fermement l'intention de respecter mon serment. La Guerre des Sernaix requiert toute l'attention du Voyager dès maintenant, mais Je libérerai les prisonniers d'Ankin Rotor et l'amènerai devant la justice. J'espère seulement pouvoir le faire avant qu'il réduise en esclavage encore plus d'êtres innocents.
Tuvok et Seven sont sortis de la fusion mentale en toute sécurité. Tuvok n'a subi aucun traumatisme de l'expérience et Seven récupère rapidement. Les autres membres de l'équipage blessés devraient tous aller bien. Même Harry semble à nouveau plus ou moins satisfait. Il est difficile de dire en quoi constitue une vie normale sur le Voyager, mais quoi que ce soit, nous y sommes revenus.
 
***
 
"...Et s'il vous plaît, permettez-moi de vous remercier une fois de plus pour votre aide, Coordinateur."
Korok toussa. "Vous alliez vous échapper, de toute façon."
"C'est l'intention qui compte", répondit Janeway avec un large sourire. "Vers où partez-vous?"
"Nous retournons vers la planète mère. Il y a toujours beaucoup à faire si nous voulons que notre plan fonctionne."
"Votre plan?"
Le Klingon montra une expression de frustration, presque de tristesse. "Nous... Ce qui reste du Collectif Borg... n'avons plus notre place ici, Capitaine Janeway. Les cicatrices sont trop profondes. Peu importe ce que nous disons ou faisons, les autres races ne pourront jamais nous pardonner. Nous avons besoin d'un nouveau commencement."
"Je ne comprends pas. Quel nouveau commencement?"
Korok eut un sourire mystérieux. "Vous le découvrirez bien assez tôt, Capitaine. Vous me devez une faveur et dans six mois d'ici, j'ai l'intention de vous le rappeler. Vous ne nous verrez, ni moi ni aucun des miens, jusque-là."
"Très bien", dit Janeway, fronçant légèrement les sourcils. "Si le Voyager peut aider le Complexe, nous le ferons. Mais je vous avertis que nous pourrions ne pas avoir cette chance. Les Sernaix doivent être arrêtés avant que nous puissions reporter notre attention vers quelqu'un d'autre."
"Je comprends. N'en parlez pas jusqu'à ce que je reprenne contact. Au revoir, Capitaine, et..." Korok présenta une tablette technique. "Donnez ceci à Annika."
Janeway regarda la tablette, soupçonneuse. "Qu'est-ce que c'est?"
"Un message, codé en utilisant les algorithmes Borgs. Elle saura comment les décoder. Dites-lui que le message est uniquement pour elle et qu'il vient d'un ami."
Korok parla, apparemment à l'attention d'un interlocuteur invisible. "J'en ai terminé ici, Vludro. Ramenez-moi." Il y eut un grognement dans la réponse, puis Korok commença à disparaître. "Six mois", dit-il une dernière fois à Janeway pendant que ses atomes disparaissaient. Puis il fut parti.
 
***
 
Tom martelait et bourrait de coup de poings le punching bag lorsque Janeway et B'Elanna entrèrent dans le holodeck. L'ingénieur grimaça. "Tu utilises le programme de Chakotay, à ce que je vois?"
"Juste cette fois", répondit Tom sans se retourner. "Vous savez, vous devriez l'essayer aussi, toutes les deux. C'est étonnant comme ça peut faire sortir le stress."
Janeway s'approcha du punching bag et présenta à Tom une tablette électronique. "Je suis venue vous dire que je vais mettre une note d'éloge sur votre dossier pour cette mission. Vos talents de pilote ont été la seule chose ayant gardé intact le Voyager."
Tom repoussa la tablette électronique sans la regarder. "Merci, Capitaine, mais vous pouvez garder vos médailles en chocolat pour quelqu'un d'autre."
Le capitaine sourcilla. "Vous êtes toujours..."
"Oui. Je suis toujours", dit Tom, se tournant pour lui faire face. "Vous avez fait un arrangement avec les Borgs et cela nous a presque coûté la vie, encore une fois. Est-ce que notre batterie de juges a pu tirer une morale à cette histoire?"
"C'était une erreur de croire en ce que disait Rotor", admit Janeway. "Et..."
"...Et qu'avez-vous appris, hein? Voyons voir... Rien. Les vaisseaux du Constructif étaient à peine sortis du secteur que vous faisiez une entente avec cette chose du Complexe."
Janeway fronça les sourcils. "Monsieur Paris, j'ai été plus que patiente. Mais j'en ai assez de votre insolence en cette matière."
"Et j'en ai assez de cette matière, point à la ligne." Paris recommença à frapper dans le sac, levant la voix pour se faire entendre. "Les preuves sont toutes là. L'univers vous donne une autre leçon de 'Les Borgs Sont le Mal Numéro Un', et je ne vais plus risquer la vie de mon bébé. Vous voulez négocier avec les Borgs? Ne comptez plus sur moi, parce que la prochaine fois, vous n'arriverez pas à me faire changer d'idée."
L'expression du Capitaine était insondable. Janeway se retourna et sortit du holodeck. Une fois les portes refermées, Tom s'effondra vers l'avant, reposant sa tête sur le punching bag. "Je déteste faire cela", dit-il, à moitié pour B'Elanna et à moitié pour lui-même. "Il n'y a personne que je sois autant prêt à suivre, mais ça... Cet angle mort en elle... Je n'arrive pas à le comprendre."
"Je n'arrive pas à le comprendre non plus", dit B'Elanna, la colère s'entendant dans sa voix. "Je n'arrive pas à comprendre pourquoi quelqu'un pour lequel Janeway se soucie tellement, quelqu'un qui lui doit tant, fait tout son possible pour rendre son travail encore plus difficile."
Blessé, Tom se retourna vers B'Elanna. "Penses-tu que cela me fasse plaisir? Je préférerais mieux m'arracher les yeux avec un Bat'leth, mais je n'ai pas le choix. Je ne laisserai personne mettre ma famille en danger... pas même elle."
"Vraiment." Elle s'avança, les bras croisés. "T'es-il jamais venu à l'idée que j'ai un droit de décision, moi aussi?"
"B'Elanna, où veux-tu en venir?"
"Contrairement à une certaine personne", dit la Klingonne. "Je sais exactement ce que je dois à Janeway. Et si cela veut dire que je doive la suivre sur le même chemin de Gre'thor un millier de fois, c'est ce que je ferai. Que mon mari veuille venir avec moi ou non." Sans un autre mot, B'Elanna prit la direction de la porte.
Tom resta seul un long moment à regarder le plancher. Puis, avec une surcharge d'énergie, il pivota sur lui-même et écrasa son poing sur le punching bag une dernière fois. Une couture éclata et le rembourrage du sac commença à se vider sur le sol. Dans un geste de dégoût, Tom jeta par terre ses gants de boxe et quitta le holodeck.
 
***
 
Profondément secouée, Seven of Nine posa la tablette technique. Elle se leva et tenta de se concentrer.
De l'autre côté de la salle, Harry vit son expression et s'approcha d'elle. "Qu'est-ce qui ne va pas, Seven? Etait-ce une mauvaise nouvelle?"
"Non."
"Quelque chose sur quoi je peux t'aider?"
"Non."
"Seven, regarde moi." Harry plaça sa main sous le menton de Seven et souleva sa tête. "Je sais que cela a été l'enfer pour toi, ses derniers jours. Peu importe ce qui te perturbe... Je veux t'aider à le traverser. Nous traverserons ce problème ensemble, exactement comme tous les autres."
Seven se dégagea de la poigne. "Tu ne comprendrais pas."
Voyant qu'il n'arriverait pas à l'aider pour l'instant, Harry se dirigea vers la porte. Juste avant qu'elle ne s'ouvre, il se retourna vers elle et dit doucement, "Je t'aime, Seven."
Seven resta silencieuse quelques secondes. "Je... t'aime aussi. Mais je requiers un moment de solitude."
Harry partit sans faire d'autre commentaire. Seven resta à la fenêtre un long moment, regardant à l'extérieur le vide infini de l'espace.
 
***
 
"Il était cinglé", dit Janeway sur le divan dans son bureau. "Il faut qu'il le soit. Rotor croyait clairement chaque mot qu'il a dit au sujet de détruire l'univers."
"Etes-vous vraiment surprise?" demanda Ozymandias. "Ce n'est pas une idée si étrange. Tout a son début, son milieu, et sa fin."
"Mais tenter de l'imposer à tous?"
"L'histoire de l'univers est un récit comme tous les autres."
Janeway lança au Sernaix holographique un regard moqueur et soupçonneux. "Vous semblez être d'accord avec lui."
"Bien sûr que non", dit Oz en souriant. "Mais je comprends ce qu'il ressent. Pour certains, la plus grande peur n'est pas la mort, c'est l'attrition. Une histoire qui continue sans cesse perd tout intérêt. Un univers plein de vie qui prend soudainement fin dans un claquement de tonnerre, ou qui peut finir morceau par morceau, une vie à la fois, pendant que les galaxies et les êtres qui les habitent se séparent plus rapidement que la vitesse de la lumière."
"Est-il mieux de mourir ensemble que seul?"
"Il n'y a rien de mal à mourir dans la solitude."
"Et mourir oublié?" demanda doucement Janeway.
Oz fronça les sourcils. "Croyez-vous...?"
"Je crois que vous n'êtes pas le seul à partager l'état d'esprit de Percy Bysshe Shelley", dit Janeway en se levant pour s'approcher lentement de la fenêtre. "'Mon nom est Ozymandias, le Roi des Rois....'"
"'Regardez mes oeuvres, vous les grands, et désespérez'", termina Oz.
L'Humaine et le Sernaix restèrent silencieux pendant un long moment.
A l'extérieur du Voyager, sans limite et vide, la solitude et l'étendue stellaire s'étendaient à l'infini.
 
---------------

FIN.

Ecrit par: Zeke
version française: André
Producteurs: SaRa, MaquisKat et Coral
Remerciements aux différents correcteurs: SaRa (version originale), Laurent (version française).

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