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Episode 8.25-26 - 48 HEURES (Final)
Par: Equipe VVS8 (voyagervs8@yahoo.com)
Version française: Collectif André, Christophe, Delphine, Laurent (stvoyager@free.fr)

Note: Star Trek: Voyager, personnages et autres produits dérivés sont des marques déposées de Paramount Pictures. Aucune infraction aux droits d'auteurs de Paramount voulue. La Saison 8 virtuelle de Voyager (Voyager Virtual Season 8, VS8) est une entreprise à but non lucrative. L'histoire est propriété de son auteur. Pas de reproduction sans sa permission.

"Alors que la vie semble finalement vouloir reprendre un cours normal, un cruel revers du destin va tout changer."

Janeway tira sur la manche de son uniforme. Elle devait admettre que le nouveau style de l'uniforme, nouveau pour elle même s'il ne l'était plus pour la Fédération, était agréable à regarder. Tout à fait frappant en fait, avec son pantalon et sa veste noire décorée de brocarts dorés. Et elle le portait plutôt bien, pensait-elle. Mais que la vérité soit rétablie, la sensation familière de l'uniforme qu'elle avait porté tellement de fois sur le Voyager lui manquait. Peu importe qu'elle soit heureuse d'être rentrée à la maison, elle savait qu'une partie d'elle se languirait toujours de ces moments sur cet incroyable vaisseau.
Mais elle n'avait pas le temps pour un examen rétrospectif aujourd'hui, se rappela-t-elle. Elle avait assez de choses à se soucier dans le présent. La vie d'Harry Kim était en jeu, et elle ferait tout, même vendre sa propre âme, pour le sauver. Elle espérait juste ne pas en arriver là.
Elle tenta de refreiner son expression de crainte lorsqu'elle s'approcha du grand hall du quartier général de Starfleet. Peu importait jusqu'où elle était montée en grade, elle savait qu'elle trouverait toujours ce lieu imposant quelque peu intimidant. Après tout, c'était dans ces murs qu'avaient raisonnés les mots de quelques uns des membres légendaires de la Fédération. Le Capitaine James T. Kirk, Spock de Vulcain, les Présidents de la Fédération, remontant plus loin qu'elle ne pouvait s'en souvenir. Et maintenant sa voix allait être ajoutée aux murmures des fantômes présents dans le grand hall.
Elle aurait seulement espéré revenir là dans de meilleures circonstances. Accrochez-vous, Harry, pensa-t-elle. Ceci est un ordre.
Les deux gardes postés à la porte la fixèrent avec attention, voire même d'un air soupçonneux tandis qu'elle s'approchait. Les deux jeunes hommes la regardèrent puis se regardèrent tous les deux. Puis, comme si soudainement il l'avait reconnu, le plus grand des deux lui afficha un sourire chaleureux et hocha rapidement de la tête. "Capitaine Janeway."
Elle hocha la tête et lui sourit en retour, remarquant immédiatement à quel point les deux hommes semblaient jeunes. Leurs beaux visages gardaient l'expression d'un enthousiasme de jeunesse, et ils la regardaient comme s'ils voyaient une célébrité. Ils avaient le même 'look' qu'avait Harry quand il était venu la voir la première fois, les yeux grands ouverts et fraîchement sorti de l'Académie. Son cœur se serra terriblement dans sa poitrine. Il lui tardait de revoir le sourire d'adolescent et les yeux scintillants d'Harry.
Perdue dans sa propre angoisse, Janeway ne remarqua pas le visage familier qui s'approchait jusqu'à ce qu'il la prenne doucement par le coude. "Capitaine, vous avez un instant ?"
Elle se retourna pour voir le visage inquiet du Docteur. Elle lui sourit affectueusement. "A peine,. Je suis attendue à l'intérieur. Qu'y a t-il Docteur ?"
"J'ai essayé de vous contacter."
"Ah ?" Elle commença à marcher en direction de la porte.
Il soupira exagérément et la suivit. "Vous savez que je l'ai fait, et pas seulement moi. La plupart des anciens officiers supérieurs de l'équipage et certains membres de l'équipage ont aussi tenté de vous joindre. Vous n'avez pris aucun appel, retourné aucun message."
Elle fit un geste en direction du grand hall. "Comme vous pouvez le voir, j'ai été quelque peu occupée."
"Nous avons quelques questions, Capitaine."
"Vous devrez adresser vos questions soit à Chakotay, soit à Tuvok ou encore à l'Amiral Paris. Ils sont les seuls à qui je sois autorisée à parler de cette situation."
"C'est là qu'est le problème", dit-il, la frustration faisant s'élever sa voix légèrement. "Ils ne parlent pas non plus. Personne ne parle. Nous ne voulons pas de briefing officiel de Starfleet sur cela, Capitaine. Nous voulons simplement savoir ce que vous comptez faire !"
Elle continua à marcher, montant son doigt effilé comme pour le faire taire. "Ce n'est pas le bon moment, Docteur."
Avant qu'elle puisse passer les portes, l'hologramme la saisit par le haut du bras sans trop de douceur et la fit pivoter pour lui faire face. "Alors quand cela sera-t-il le bon moment ?"
Les gardes firent un pas en avant, prêts à se saisir de l'hologramme. Janeway leva la main pour les stopper. "Tout va bien. C'est un ami." Ils reprirent leur place à contrecœur, chacun d'un côté de l'entrée.
Janeway tourna les yeux vers le HMU. "Je comprends que vous soyez contrarié. Mais ce n'est ni le moment ni l'endroit pour une telle discussion."
Il maintint sa prise sur son bras. "Tout ce que nous voulons, c'est être informés. S'il vous plaît, ne faites pas ça. Ce n'est pas le moment pour vous de rendre les choses encore pires que ce qu'elles ne le sont."
Elle le fixa avec son sourcil relevé d'indignation. "Je vous demande pardon."
Imperturbable, il s'enflamma. "Vous avez l'habitude de nous mettre de côté quand les choses vont mal. Vous prenez le poids de la galaxie sur vos épaules. D'habitude, nous attendons juste que vous vous décidiez de nous appeler au secours. Mais pas cette fois."
Janeway rassembla toute sa discipline et son entraînement pour contenir sa colère. Elle savait que son cher ami n'essayait pas de lui faire du mal, bien au contraire. Il voulait aider Harry autant qu'elle, même s'il n'utilisait pas la bonne manière. Elle soupira lourdement, et dit avec une patience forcée. "Docteur, je vous assure que je ne vais pas faire empirer la situation. C'est plutôt le contraire, en fait. J'adorerais m'asseoir avec vous autour d'une tasse de café pour discuter de cela, mais c'est un luxe que je ne peux pas me permettre maintenant."
Elle lui pressa l'épaule pour le rassurer et se déplaça pour le contourner. "Si cela ne vous fait rien, j'ai une réunion à laquelle je dois assister."
Il se plaça devant elle une fois de plus, l'empêchant d'entrer. "En fait si, cela me dérange. Au cas où vous auriez oublié, Capitaine, un de nos amis se trouve avoir disparu. Et un autre de nos amis le prend très mal. Je veux juste savoir ce que vous comptez faire."
C'était bon, elle avait atteint le maximum de sa patience. Ses yeux se plissèrent tandis qu'elle lançait un regard furieux à l'ancien Officier Médical, et sa voix se fit dangereusement calme quand elle parla. "Comment osez-vous vous tenir là et insinuer d'un ton suffisant que la disparition d'Harry puisse être autre chose que ce qui me préoccupe le plus ? Je suis bien plus que consciente que notre ami a disparu, Docteur. Je souffre de la disparition d'Harry à chaque instant."
"Et je sais que vous êtes inquiet concernant Seven. Nous le sommes tous. Elle n'a pas le monopole de la perte. Nous aimons tous et nous soucions tous d'Harry, et nous souffrons tous. Etre le capitaine ne m'épargne pas de ces émotions. Bien au contraire, je ne me sens pas seulement inquiétées par sa vie, mais en quelque sorte responsable aussi."
Le docteur sembla réellement plein de regrets. "Je suis navré, Capitaine. Je n'avais pas l'intention de suggérer que vous étiez indifférente. J'ai simplement…"
Janeway le prit par l'épaule. "Ecoutez-moi. Je sais que vous vous sentez impuissant maintenant, et cela est frustrant. Tout le monde veut aider, et cette attente sans fin nous a tous mis à cran. Mais j'ai besoin que vous ayez foi en moi maintenant. Me faites-vous confiance ?"
"Capitaine…"
"Me faites-vous confiance, Docteur ?"
"Bien sur, mais…"
"Alors ayez confiance en ce que je vais faire", dit-elle. "Je pense avoir trouvé une façon d'aider Harry, mais je ne peux pas vous l'expliquer maintenant. J'ai une chance d'arranger cela. Vous allez juste devoir croire en moi."
Il la regarda, une expression de profond respect et dévotion sur son visage holographique. "Je crois en vous plus que je n'ai jamais cru en quiconque, Capitaine."
Elle ravala la forte émotion qui était montée dans sa gorge. "Alors écartez-vous et laissez-moi faire ce que je dois faire. Cela ne fera pas bon effet si je fais attendre l'Amiral, n'est-ce pas ?"
Son visage sembla vieillir à la pensée du groupe d'Amiraux mentionnés. "Soyez prudente, l'Amirauté semble bien décidée à verser le sang depuis que le Voyager est revenu du Quadrant Alpha. Je ne leur fais pas confiance."
Pour la première fois dans la conversation, Janeway gloussa véritablement à voix haute. "Qui a parlé de leur faire confiance ? Je ne peux pas m'expliquer maintenant, mais je soupçonne que ce ne soit pas aussi clair que cela en a l'air. Ne vous inquiétez pas Docteur. Je sais comment m'y prendre avec l'Amirauté."
Il se retira de son chemin avec grâce. "Bien sur, vous allez vous adresser à eux avec honnêteté et sincérité, n'est-ce pas ?"
Janeway se tourna et le regarda par dessus son épaule juste avant d'entrer dans le Grand Hall, un sourire malicieux mais déterminé sur son visage. "Vous en êtes loin. Je vais faire ce que je fais le mieux, Docteur. Je vais les faire enrager.
Et elle disparut.
Le Docteur sourit fièrement. "Alors que Dieu leur vienne en aide."
 
***
 
Janeway pénétra dans le Hall, son corps tout entier pris de picotements avec un sentiment de détermination et de puissance. En regardant tout autour, elle remarqua les membres du conseil installés de chaque côté de la pièce, séparés par une section entourée de cordes pour les amiraux. Le regard de Janeway balaya la pièce, remarquant les visages familiers. Nechayev, Ross, Warhol, et à sa grande surprise, le président de la FUP en personne, assis au bout de la pièce.
Avec détermination, Janeway s'approcha du podium directement en face du président. "Monsieur le président", commença-t-elle. Elle s'arrêta une seconde. "Je pense que votre présence ici-même atteste de la gravité de notre situation."
Le Président acquiesça. "Tout à fait exact, Capitaine. J'ai eu connaissance de ce qui se passe et malgré les bonnes intentions de mes conseillers de Starfleet..." Le Président lança un regard ironique autour de la pièce, "j'ai pensé qu'il serait mieux que j'assiste moi-même à cette réunion. Je veux entendre ce dont il s'agit, et encore plus important, ce que nous allons faire."
Un soulagement envahit le corps de Janeway. "Je suis heureuse d'entendre cela, Monsieur." Elle se tourna quand une main exerça une pression en douceur sur son épaule.
 
"Capitaine", dit Ross. "Pouvez-vous m'accorder un instant, s'il vous plaît ?"
Janeway descendit du podium et reporta son attention vers Ross, tout a fait consciente que tous les yeux étaient tournés vers elle pour se focaliser sur elle et sur l'amiral.
"J'aurais du vous prévenir", dit Ross à voix basse.
"Qu'y a-t-il ?" demanda Janeway. A dire vrai, elle était infiniment reconnaissante de voir que Ross était dans cette assemblée. Ross, avec Owen Paris, avaient été ses plus fervents partisans durant les jours mouvementés du procès. En plus de cela, Ross avait été une des seules personnes à prendre parti pour les gens du Maquis.
"J'ai pensé que les événements étaient assez sérieux pour nécessiter l'attention personnelle du Président", dit Ross. "Warhol et d'autres membres de l'Amirauté voulaient garder cette affaire aussi privée que possible." Les lèvres de Ross montèrent vers le haut. "J'ai désapprouvé."
Janeway sourit. "J'apprécie votre aide, comme toujours, Amiral."
"Je vous en prie. Cela fut une chose assez simple à arranger. Le Président a toujours été intéressé par le Voyager et son équipage. Quand je l'ai rencontré un peu plus tôt, le convaincre de venir ici n'a pas nécessité beaucoup d'efforts de ma part. Capitaine, vous n'avez pas beaucoup de temps. Exprimez-vous rapidement, mais faîtes le bien."
Janeway acquiesça. "Je comprends. Merci pour l'information."
Ross inclina légèrement sa tête vers elle avant d'aller rejoindre son siège à côté de l'Amiral Warhol. Janeway regarda avec intérêt tandis que Ross et Warhol se lançaient un regard entendu.
"Capitaine Janeway", dit le Président. "Je pense que nous avons l'attention de tout le monde maintenant. Voudriez-vous prendre la parole ?" Sa voix était teintée d'ironie, étant donné les quelques mots que lui et Janeway venaient d'échanger juste quelques instants plus tôt, mais il n'y avait pas de méchanceté dans son ton. Seulement une légère note de bienveillance et de soutien.
"Oui", dit Janeway. Une nouvelle fois, elle prit place sur le podium. "Vous savez tous ce qui m'amène aujourd'hui. L'enlèvement du Lieutenant Harry Kim. Vous avez tous lu les journaux de bord du Voyager concernant notre rencontre avec les Sernaix alors que le Voyager était pris dans la 'bulle d'espace-temps'. La question n'est pas de savoir si les Sernaix sont une menace ou non pour la Fédération. Je sais qu'ils le sont. Ce sur quoi il faut débattre, c'est quand ils vont attaquer et non pas s'ils vont attaquer.
Les Sernaix ont pour tradition connue de se connecter avec d'autres esprits dans le but de collecter des informations. Je pense que c'est la raison pour laquelle ils ont pris Kim. Une attaque doit être imminente. Monsieur le Président, je requière votre permission de porter secours à mon homme d'équipage et d'empêcher les Sernaix d'attaquer la Fédération. Etant données nos expériences avec les Sernaix, avec tout le respect que je vous dois, je ne pense pas qu'il y ait un autre équipage et un autre vaisseau dans toute la flotte capables de se battre contre les Sernaix. Janeway s'arrêta pour respirer un grand coup. "Il n'y a pas moyen de connaître l'ampleur que peut prendre cette attaque , Monsieur le Président, mais quand elle arrivera, mon équipage et moi seront en première ligne."
"Avec tout le respect", dit l'Amiral Nechayev en se levant. "Capitaine, nous avons six vaisseaux de classe Sovereign dans les environs. Je pense que cela est plus que suffisant pour contrer n'importe quelle menace des Sernaix."
Janeway secoua la tête. "Je ne suis pas d'accord, Amirale. Le plus petit des vaisseaux Sernaix peut réduire en bouillie un vaisseau de classe Galaxie en vingt minutes. Et cela sans se fatiguer. La seule façon de pouvoir arrêter les Sernaix est d'envoyer là-bas des personnes qui ont survécu huit mois contre les Sernaix. C'est la seule façon."
"Je suis d'accord", dit Ross, ce qui poussa autant Warhold et Nechayev à répondre. Soudain, la pièce entière fut remplie du son des voix rivales. Janeway pouvait entendre des bribes éparses de conversations. Certains débattant de la force des vaisseaux Sernaix contre ceux de Starfleet, d'autres de la probabilité d'une attaque, et il y avait même quelques injures. Janeway resta sur le podium, bien disposée à rester forte dans la tumulte. Ceux qui débattaient des problèmes n'avaient pas vu, ni expérimenté ce qu'elle connaissait. Elle leva les yeux pour voir le Président et nota qu'il regardait les débats attentivement. Son expression était un mélange d'inquiétude et d'amusement. Il regarda vers Janeway et tapota ses doigts légèrement sur le côté, avant de lever son marteau et de rappeler à l'ordre.
"La réunion est suspendue", dit le Président tandis que sa voix s'arrêtait. "Le Capitaine Janeway a fourni un argument convaincant et ses considérations doivent être considérées. Nous nous réunirons à nouveau dans une heure."
L'assemblée se leva et se dispersa. Janeway inspira profondément et quitta la pièce.
 
***
 
Harry grogna en essayant d'ouvrir les yeux. Tout s'était passé si vite. Une minute, il flottait sur un nuage, ses pensées occupées par Seven et par la nouvelle tournure que prenait leur relation. Et ensuite...
 
Il avait du mal à se souvenir de ce qui venait après. Il se souvenait d'un visage, puis de la douleur. Et maintenant, il était ici. Seulement, où était ce 'ici' ?
Aussitôt qu'il eut frotté ses yeux pour en chasser l'épuisement, il regarda autour de la pièce, essayant de voir où ses assaillants l'avaient conduit. Mais ce qu'il voyait était… sa chambre d'enfant. Il était assis sur son vieux lit, portant son vieux pyjama.
Puis la porte fêlée s'ouvrit doucement, et un visage familier jeta un coup d'œil à l'intérieur. "Eh bien ! Bonjour paresseux", dit la mère d'Harry. Nous étions tous inquiets à ton sujet."
"M...Maman ? Que s'est-il passé ?"
"Oh, tu as juste eu une vilaine bosse sur la tête. Mais tout va bien maintenant. Tu es en sécurité ici. Tu te sens en sécurité, n'est-ce pas ?"
Harry regarda tout ce qui l'entourait. La vérité était qu'il se sentait vraiment en sécurité ici. Il l'avait toujours été. Tout ici ressemblait exactement à ce dont il se souvenait à l'époque où il était à l'école, juste avant de partir pour l'Académie. Il vit les photos de ses équipes favorites au mur, ses trophées d'école, la clarinette installée sur le bureau dans son étui de bois précieux. Tout était pareil, comme dans ses souvenirs.
Seulement, cela ne pouvait plus être réel. La plupart de ses vieilles affaires avaient été rangées par ses parents après qu'il ait été porté disparu à bord du Voyager. La plupart d'entre elles, il les avait prises avec lui lorsqu'il avait été réaffecté. Les autres étaient toujours dans des boîtes dans la maison de ses parents. C'était le fruit de sa mémoire, pas la réalité. Cela ne pouvait pas être réel. C'est alors qu'il se souvint de l'attaque près de la maison de la tante de Seven. Seven !
"Que se passe-t-il, maman ? J'ai été... quelqu'un m'a frappé ! Pourquoi ?"
"Tout va bien, mon chéri", le rassura sa mère en s'asseyant sur le lit, posant son bras sur son épaule. "Rien ne peut te blesser ici. Tout va bien. Tu peux te détendre."
"Je ne sais pas si je peux, Maman. Comment as-tu pu préparer ma chambre si vite ? La dernière fois qu'on en a parlé, papa et toi étiez en train de la transformer en chambre d'amis. Que s'est-il passé ?"
"Harry, est-ce que cela a de l'importance ?" dit sa mère, souriant un petit peu trop largement. "Ce qui est important, c'est que tu peux te reposer et être à l'aise ici. Maintenant, pourquoi ne parles-tu pas à maman des rêves que tu fais. Tu fais confiance à maman, n'est-ce pas ?"
Harry bondit de son lit et regarda la femme en face de lui avec inquiétude. Il n'était pas possible que sa mère soit au courant de ses rêves. "Je ne sais pas ce qu'il se passe ici, mais ce n'est pas ma chambre. Et vous n'êtes pas ma mère ! Quel est cet endroit ? Suis-je sur un holodeck quelque part ?"
La fausse Madame Kim se releva. Son expression changea alors en une expression malveillante qu'Harry n'avait jamais vu sur le visage de sa véritable mère. La transition était terriblement brusque. "Un holodeck ? Oh, non. Notre technologie va bien au-delà de votre propre environnement imaginaire primitif."
"Vous... Vous êtes un Sernaix, n'est-ce pas ?" demanda t-il, essayant de garder son sang-froid.
"Un Sernaix ?" ria la femme ? Monsieur Kim, je SUIS les Sernaix. Et vous gardez des secrets, n'est-ce pas ?"
Harry se leva d'un air défiant, irrité par son propre mauvais traitement et l'utilisation occasionnelle du visage de sa mère. "Je ne comprend pas de quoi vous parler, mais je refuse de vous dire quoi que ce soit." Il se tint alors droit comme un piquet, comme le bon soldat qu'il était. "Harry Kim, Lieutenant, Starfleet numéro d'identification."
"Ne vous embétez pas avec vos rituels militaires", dit la fausse Madame Kim. "Nous connaissons déjà tout cela. C'était aussi facile à extraire de vous que vos mémoires de votre chambre d'enfant. Ce que nous voulons de vous, ce sont les choses que vous ne vous rappelez pas, les choses qui sont cachées en vous. Je pense que vous savez ce que je veux dire, Harry."
Harry ne s'adouciçait pas, maintenant une distance relative avec la femme. "Si vous pouvez lire dans mon esprit, alors vous savez que mes amis viendront me chercher. Et Dieu vous aide quand ils vous trouveront."
L'image de sa mère lui rit cruellement à la figure. "Croyez-moi, Harry, vous êtes bien au-delà de la portée de vos amis. Il n'y a rien qu'ils puissent faire pour vous. Et c'est justement de Dieu dont je voudrais vous parler."
"Qui êtes-vous ?" réclama-t-il.
Sa mère lui sourit. Pas le chaud sourire affectueux dont il se rappelait, mais un sourire impitoyable de satisfaction, de celui qu'un chasseur montrerait une fois sa proie attrapée. "Vous me connaissez déjà, Harry. Je suis Sycorax, Adimha du Cadre de la Direction. Pourvoyeur du Royaume."
Harry la regarda curieusement, tandis que Sycorax se déplaçait dans la pièce à grands pas aisés, presque comme si elle flottait. "Vous voyez, Harry, j'ai attendu longtemps pour finalement avoir une chance de parler avec vous. Je vous ai étudié à distance, mais je devais attendre le moment favorable pour pouvoir vous ammener à moi. Et maintenant que je vous ai, vous me direz tout que je veux savoir."
"Je ne sais ce que vous vous attendez à m'entendre vous dire", répliqua Harry sur la défensive, "mais si vous êtes un Sernaix, alors vous n'avez pas besoin de ma coopération pour découvrir ce que je pense." Il fit alors un geste de la main vers la pièce, pour montrer ce qu'ils avaient déjà été capables d'extraire de ses pensées.
"Mais cela ne peut pas me dire ce dont vous rêvez, Harry", dit l'image de sa mère, le regard encore plus désespéré et plus effrayant. "Vous êtes spécial, Harry. Peut-être plus spécial que vous ne pouvez probablement l'imaginer. Je connais ce genre de rêves. Je sais que vous avez réussi à communiquer avec l'Abomination, la créature que vous appelez Ozymandias. Il vous a dit la vérité, n'est-ce pas ? Il vous a dit que les dieux vous ont Touchés."
"Je ne sais pas du tout de quoi vous parlez", dit Harry, essayant de paraître courageux, bien qu'il soit effrayé à mort.
"Vous allez le savoir", lui dit Sycorax. L'image de sa mère avait disparu, remplacée par l'écho impersonnel de la voix du Sernaix. "Une fois perdue la notion de la réalité de la situation, votre résistance s'effacera. Alors, tous vos secrets me seront accessibles."
"Je n'ai pas de secrets!" cria-t-il à la pièce vide.
"Je soupçonne le contraire", dit la voix de Sycorax. "Et si ce n'est pas le cas, alors vous me serez inutile. Encore une autre raison pour vous de coopérer."
Harry regarda autour de lui sa chambre. Non, ce n'était pas sa chambre, mais juste une illusion. Il alla jusqu'à la porte voir jusqu'où allait cette fantaisie. Mais la porte ne s'ouvrit pas, ni ne céda quand il essaya d'y claquer son épaule. Il était clair qu'il n'irait nulle part tant que ses ravisseurs ne le voudraient pas.
Il entendit alors à nouveau le rire sadique de Sycorax. "N'y pensez pas comme à un emprisonnement, Harry. Pensez-y comme si vous aviez été envoyé vous coucher sans dîner."
 
***
 
Quand Janeway entra dans la salle de conférence, elle fut saluée des regards d'attente de chacun.
"Et bien ?" dit Tom. "Comment cela s'est-il passé ?"
S'approchant de la table, elle répondit. "A l'heure actuelle, ils sont en délibérations, mais j'ai parlé directement au Président. L'Amiral Ross a pensé qu'il voudrait entendre ce que j'avais à dire à cause de son intérêt pour le Voyager. Je l'ai informé à propos d'Harry et j'ai ensuite exprimé mes craintes à propos de ce que feraient les Sernaix.
"Je lui ai dit qu'il n'y avait aucun autre capitaine, aucun autre équipage mieux préparer à arrêter une telle menace, que ce devait être à nous d'aller là-bas, sur les lignes avants."
"Vous ne pensez pas que vous avez été peut-être un peu trop hardie ?" demanda le Docteur. "Sachant à qui vous avez demandé de prendre une telle décision ?"
Janeway se pencha en avant, s'appuyant des deux mains sur la table et examinant leurs visages empreints de doute. "Nous leur avons échappé pendant huit mois. Nous connaissons leur tactique et savons de quoi ils sont capables." Elle fit une pause, regardant autour d'elle tous les visages passionnés et familiers qu'elle avait observés pendant les sept dernières années. "Au cours des années, j'en suis arrivée à tous vous respecter et vous admirer. Le courage et la force que vous avez montrés ont été remarquables et je n'aurais pas pu espérer trouver de meilleures personnes avec qui me retrouver isolée. Nous sommes devenus une famille là-bas, nous épaulant. Et maintenant, un membre de cette famille a des ennuis et je refuse absolument de me tenir ici debout sans rien faire. Si Harry a une chance de survie, ce sera grâce à nous. "Utilisant l'index de sa main droite, elle tappa sur la table une fois devant elle pour souligner ce point." Il n' y a personne de plus qualifié que nous pour s'occuper de cette menace. Je sais que nous pouvons le faire."
Les visages autour d'elle changèrent. Le doute avait disparu. Pour la première fois depuis que cela leur avait sauté aux visages, ils sentaient la fierté dans ses mots, et le fait que peut-être, ils pourraient surmonter cette épreuve ensemble. Cependant, Chakotay n'était pas convaincu et fit un geste vers Janeway pour lui signifier de le rejoindre de l'autre côté de la pièce. Elle obéit.
"Vous n'oubliez pas quelque chose ?" demanda-t-il doucement.
"Quoi ?" répondit-elle, incertaine de ce à quoi il faisait référence.
"Le Maquis n'est plus dans Starfleet. Comment sommes-nous supposés faire cela sans unir toutes nos ressources ?"
"Le Président nous a à la bonne. S'il est d'accord avec ma suggestion, alors je suis sûre que quelque chose peut être arrangé."
"Qu'est ce qui vous rend si sûre qu'ils désirent revenir ?" demanda-t-il sérieusement.
Son expression changea en un choc et une crainte. Quand elle pensait à son équipage, elle voyait le Maquis dedans. La ligne qui les séparait au commencement avait été effacée depuis beaucoup d'années maintenant, malgré ce que les autres gens pensaient. Et pour la première fois, ils se demandaient s'ils pourraient réussir sans eux.
La prenant par les épaules, il la fixa des yeux. "Je n'essaye pas de vous effrayer, Catherine, je voulais juste que vous envisagiez cette possibilité."
Elle inclina la tête, comprenant.
"Je vous ai juré il y a des années que je serais debout à votre côté, et cela n'a pas changé." dit-il avec un sourire.
Elle lui sourit en retour, la crainte reculant, et posa une main sur sa poitrine. "Et en ce qui concerne le reste d'entre eux ?"
"Ils suivront, juste parce que c'est vous." Son sourire s'élargit.
 
***
 
Sycorax, Adimha du Cadre de la Direction, avait fini de jouer avec le Touché, l'humain, du moins pour le moment. Harry Kim n'avait encore rien révélé de la nature du cadeau que les Dieux lui avaient fait, mais ce n'était qu'une question de temps. Si les rapports de ses contacts humains sur Terre disaient vrai, alors la connaissance des dieux commençait déjà à apparaître en lui. Avec le bon dosage d'exhortations et d'étude, elle apprendrait bientôt ce que les divinités avaient donné à cet homme, et alors, ces connaissances seraient sienne.
Alors, elle serait plus qu'une Adimha. Elle ressemblerait à une Déesse elle-même.
Elle dériva paresseusement parmi les courants de l'océan virtuel énorme que représentait son espace virtuel privé. Sycorax avait adopté la forme de son avatar préféré, celle du poisson kiutre des mers de la planète Nesaqa. Ses nerfs las sentaient les sensations simulées des courants océaniques contre son flanc, tandis qu'elle était précipitée contre les bancs de rewesa bioluminescents, que le kiutre attaqua au même moment. Elle avait choisi le kiutre comme avatar car elle estimait qu'il la représentait parfaitement. C'était une bête trompeuse, grande et lourde dans ses mouvements quotidiens. Mais quand il chassait ou était menacé, le kiutre pouvait frapper avec la rapidité de l'éclair et fondre sur sa proie avec une efficacité et une faim que démentait son aspect. Il en était de même avec elle. Elle avait tracé sa voie jusqu'au sommet du Cadre de la Direction, battant et détruisant ses rivaux dans le processus, et avait gardé le rang estimé d'Adimha pendant plus de soixante-dix ans. D'autres dans son Cadre avaient convoité sa position et l'avaient pressée de se retirer et de faire le voyage final pour entrer dans l'immortalité du Royaume.
Mais Sycorax ne franchirait pas ce pas, car elle ressentait cette sensation essentielle de la chair, le sentiment de puissance sur les autres. Elle jouait donc à retrourner ses rivaux potentiels les uns contre les autres. En faisant cela, elle avait réussi à se placer au dessus des petites querelles et à garantir sa place d'Adimha.
Maintenant, les humains et leur Fédération étaient entrés dans l'équation, fournissant non seulement le moyen pour la Sernaix de quitter la phase, mais offrant de nouveaux mondes inconnus aux bandes en mal d'ennemi sà tourmenter et à dominer. C'était une époque de grands bouleversements et de changements pour les Sernaix, mais du chaos avaient surgies de nouvelles occasions. Les mâles et leurs bandes seraient tenus occupés par leurs nouvelles batailles et leirs meurtres, tandis que les femmes et leurs cadres seraient ravies par les milliers de nouvelles expériences et sensations que ces batailles fourniraient. Et présider ces nouvelles distractions, pensait Sycorax avec satisfaction, lui donnerait une puissance encore plus forte dans son pouvoir.
il y avait aussi la connaissance inconnue renfermée profondément dans le corps et l'esprit de cet Harry Kim. Si elle pouvait révéler et exploiter ces secrets internes, alors son pouvoir sur les Sernaix serait non seulement total, mais aussi réellement éternel.
"Adimha", fit la voix nerveuse du jeune apprenti Satika, se répercutant dans son espace privé. "Il y a un message pour vous de nos contacts parmi les humains."
"Je vais le prendre", répondit Sycorax, se décalant vers une zone vide du paysage maritime, libre du fouillis des rewesa. Un rectangle noir sans traits distinctifs apparut dans la haute mer. Les gens de la Section 31 n'avaient pas la technologie nécessaire pour s'interfacer directement avec le Royaume, alors ils communiquaient par l'intermédiaire d'écrans vidéo primitifs. La zone où se trouvait l'écran changea de fréquences jusqu'à ce que le visage pâle et laid d'un des mâles humains y soit centré. Sycorax reconnut ces cheveux courts et ces petits yeux immédiatement. C'étaient ceux de l'humain Johns, celui qui avait été choisi pour parler pour la Section 31.
"Adimha", la salua Johns, incapable de voir son avatar ou l'espace privé. Selon leur accord, Sycorax ne se rendrait pas visible de ses complices humains, et certainement pas jusqu'à l'acte intime de l'exposition de son vrai visage.
"Monsieur Johns", répondit-elle amicalement. "J'ai reçu votre cadeau. Jusqu'ici, il n'a pas été aussi coopératif que je le voudrais."
"Je... Je suis désolé de l'entendre, Adimha", répondit Johns nerveusement. "J'avais espéré que nous pourrions discuter certains des nouveaux détails de notre accord."
"Oh, ne vous en faites pas, Monsieur Johns", dit-elle d'une voix rusée. "Je suis certain que Monsieur Kim prouvera avoir la valeur que j'espérais. Mais il reste toujours la question de votre échec de l'élimination de l'Abomination et du navire qu'il a aidé à construire dans votre starfleet."
"J'ai bien transmis les regrets de Monsieur West et du reste de mes collègues, Adimha", dit Johns. "Et j'ai peur que la Fédération ne soit consciente de l'attaque prochaine."
"Je n'en attendait pas moins", répondit-elle. "Cela signifiera que nous devrons commencer notre attaque plus tôt que nous n'en avions discuté initialement. Les mâles deviennent agités de toute façon. Ils ont besoin d'une distraction."
"Je... Je comprends, Adimha", dit Johns, ne manquant pas une syllabe. "Mes collègues et moi nous attendions à ce que ce soit votre choix et nous avons préparés quelques cibles possibles. Par exemple, vous pourriez envisager le système Romulien, ou le monde natal des Breens."
"Et bien sûr, Monsieur Johns, cela profiterait au pouvoir de votre propre gouvernement, n'est-ce pas ?" répliqua Sycorax avec un sourire prudent. "J'ai peur que la situation ne soit devenu plus compliquée que cela, maintenant. Pour efficacement neutraliser ce nouveau vaisseau, nous devrons attaquer votre Fédération. Les bandes sont simplement trop désireuses pour se contenter de quoi que ce soit de moins."
"Je vois", répondit Johns gravement. "Nous ne nous attendions pas à ce que cela arrive aussi rapidement. Mais si c'est votre position, nous avons un certain nombre de systèmes candidats déjà choisis." Johns transmis alors une liste de coordonnées sur lesquelles Sycorax jeta un coup d'oeil, secouant sa tête.
"Des Colonies et des avant-postes", dit-elle en secouant la tête de dégoût. "Vous attendez-vous vraiment à ce que les Défenseurs du Royaume se contentent de cela ? Nos gens veulent éprouver un réel divertissement, de vrais carnages et souffrances à une échelle massive! Ceci une insulte!"
"Adimha", dit Johns en tremblant, "je suppose que nous pourrions inclure quelques-uns des mondes membre les moins importants dans cette liste. Peut-être Grazer-V ou Benzar seraient plus à votregoût ?"
"Je suppose que ce sera acceptable", répondit-elle, souriant de satisfaction. Elle savait que la Section 31 était en situation de faiblesse dans ces pourparlers et était prête à faire quelque sacrifice qu'elle désirât, tant que quelques restes de leur Fédération précieuse pourraient survivre. "Mais vous vous rendez compte qu'à un momentou à un autre, une attaque contre la Terre sera nécessaire."
"Nous comprenons cela, Adimha. Du moment que l'on nous donnera un avertissement avec un délai suffisant pour évacuer le personnel clé de la Fédération ?"
"Bien sûr, Monsieur Johns. Cela fait partie de notre entente, après tout. Je n'ai aucun désir de voir votre Fédération détruite d'un coup. Un banquet correct se doit d'être savouré et aimé aussi longtemps que possible, peu importe la qualité de son apparat. Pour l'instant, je suis la seule chose qui retient les mâles de mon espèce d'une orgie de violence non contrôlée contre vous et vos voisins."
"Oui, Adimha, et nous vous en sommes très reconnaissantsé, répondit Johns, la sueur de son sourcil apparaissant même dans les eaux obscures de l'environnement océanique. "J'étais juste... en fait... S'il doit y avoir une attaque de la Terre, à combien de pertes devrons-nous nous attendre ?"
Sycorax réfléchit un instant. Le monde capitale de la Fédération serait une cible de choix, mais il représentait un enjeu trop utile pour être détruit par les assauts initiaux des bandes. Elle devait sans aucun doute placer quelques limites sur la quantité de dégâts que les mâles feraient. "Je suppose, Monsieur Johns, que si votre planète devait être attaquée par un corsaire simple, les dégâts ne seraient pas trop importants. Seulement deux ou trois villes principales pourraient être détruites."
Elle voyait la peau pâle de l'homme devenir plus blanche de réponse en réponse. "Je vois", dit Johns. "Et s'il devait y avoir des plus grands vaisseaux impliqués, disons par exemple un éclaireur ou un cuirassé ?"
"Et bien, je suppose que les dégâts pourraient devenir beaucoup plus massifs", répondit-elle. "Je devrais imposer quelques limites, effectivement. Dites-moi, Monsieur Johns, des continents de toute la Terre, lequels considérez-vous le moins utile?"
 
***
 
Tom s'pprocha de B'Elanna prudemment. Elle était assise dos à lui, concentrée complètement sur la station de communications. Tom savait que B'Elanna n'avait pas conscience de sa présence. Elle était si absorbée par sa conversation avec sa belle-mère. Tom fit une pause pendant une seconde pour écouter.
"Miral se porte bien. Nous avons découvert une autre petite dent aujourd'hui", dit Nancy Paris, la voix légèrement confuse par les altérations de la communication. De sa place, a pensa voir B'Elanna se détendre un peu, ses épaules fières s'affaissant un demi-centimètre.
"Une autre ?" demanda B'Elanna.
"Oui," dit madame Paris. "Elle essaye toujours de trouver son équilibre, mais je pense qu'elle marche de mieux en mieux chaque jour."
"Oh", dit B'Elanna.
Madame Paris devait avoir détecté la note de tristesse dans la voix de B'Elanna, parce qu'elle s'empressa d'ajouter, "Mais je pense que ses parents lui manquent."
"Elle me manque aussi", dit B'Elanna, sa voix à peine plus forte qu'un chuchotement.
"Ne vous inquiétez pas pour elle, B'Elanna", dit madame Paris. "Nous prenons bien soin d'elle. Faites juste ce que vous avez besoin de faire."
Tom saisit cette occasion pour s'approcher. Il mit doucement sa main sur l'épaule de B'Elanna.
"Tom", dit madame Paris.
"Comment vas-tu, maman ?" demanda Tom cordialement. B'Elanna se retourna sur son siège.
"Nous devrionsrentrer", dit-elle. "Je ne pense pas que je veux faire cela"
"Ne vous inquiétez pas de Miral, B'Elanna", dit madame Paris.
"Maman", dit Tom. "Nous ne nous inquiétons pas. Nous savons qu'elle est parfaitement bien avec vous. Et si vous nous excusez, je dois discuter de quelque chose avec B'Elanna."
"Ca va. On se reparle plus tard."
"Je veux aller la chercher, Tom", dit B'Elanna aussitôt que le canal de communication fut fermé. "C'est ridicule. Nous avons été séparés trop de temps comme ça."
"B'Elanna." Tom s'accroupit au pied de sa femme, prenant ses mains dans les siennes. "Les Choses vont devenir assez sérieuses, tu le sais. Si Janeway obtient ce que'elle demainde, si Starfleet consent à nous laisser aller là-bas... Je suis à cent pour cent derrière elle."
B'Elanna inclina la tête, se mordant la lèvre. "Moi aussi."
"Tu connais les risques aussi bien quemoi. Miral doit rester ici."
"Je ne peux pas croire que tu puisses dire cela", répliqua B'Elanna. Ses mains tremblèrent. "Pas après tout ce que nous avons traversé..."
"Si nous allons là-bas..."
"Je sais ce que tu vas dire", dit B'Elanna, en colère. Elle se leva de sa chaise et arpenta la pièce. "Un vaisseau n'est pas un endroit pour un bébé..."
"Ce n'est pas le vaisseau, B'Elanna. Nous parlons d'une guerre."
"Nous avons des responsabilités envers notre fille", dit B'Elanna. "Cette situation n'est en aucune façon différente de celle que nous vivions dans le Quadrant Delta. Tu ne semblais pas avoir de problème avec cela quand nous avons découvert que j'étais enceinte."
"C'était différent. Nous n'avons pas le choix à cette époque."
"Peut-être as-tu raison", dit B'Elanna. La tension de sa voix montra à Tom comme il était dur pour elle de l'admettre. "C'est à Miral que nous devons penser, pas à nous. Pas ce que moi, ni toi, désirons."
Tom soupira lourdement. Il comprenait le point de vue de B'Elanna. Il ne voulait pas quitter Miral non plus, mais les circonstances étaient contre eux cette fois. Et plus que toute autre chose, il voulait que sa petite fille soit en lieu sûr.
"Et si nous l'avions emmenée avec nous, quel genre de vie aurait-elle eu ?" demanda B'Elanna doucement. Elle réfléchissait maintenant, Tom le savait. "Un perpétuel état d'alerte rouge, pour commencer."
"Naomi s'en est parfaitement accomodée", dit Tom. Il n'était pas sûr de ce qu'il essayait de dire, mais il estimait que le point était assez important pour le souligner.
"Mais comme tu l'as dit auparavant, Sam Wildman n'avait pas le choix. Nousl'avons", dit B'Elanna. "La façon dont a réagi Naomi, ce n'est pas la question."
Tom inclina la tête. Il comprenait que B'Elanna essayait de se convaincre que laisser Miral sur Terre était la meilleure chose à faire. Il n'y avait plus rien à discuter alors qu'ils ne savaient même pas quel serait le résultat de la réunion de Janeway avec l'Amirauté de Starfleet.
"Attendons que les choses soient plus définies, d'accord ?" demanda Tom doucement. Il tira B'Elanna à lui, lui faisant reposer sa tête sur son épaule. "Ne nous inquiétons pas de cela pour le moment."
Mais il savait, en tournant la tête pour embrasser B'Elanna, qu'ils s'inquiétaient tous les deux pour Miral. Peu importe ce qu'ils feraient, il savait qu'ils auraient toujours des remords quant à leur décision.
 
***
 
"Les amiraux", commença le Président en étant assis dans son bureau avec plusieurs des membres du Personnel de Commandement de Starfleet, la ligne d'horizon parisienne visible par les fenêtres derrière son bureau. "Je veux d'abord qu'une chose soit parfaitement claire. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de place dans notre cas à débater. D'après tout ce que j'ai entendu, c'est une affaire importante et nous avons besoin des personnes capable de faire le meilleur travail."
"Qu'avez-vous à l'esprit, Monsieur le Président ?" demanda l'amiral de le Flotte Brackett.
"Je vais faire paraître des excuses publiques à l'égard de l'équipage Maquis du Voyager", dit le Président, regardant directement les amiraux Warhol et Nechayev, assis à côté de Brackett. "Et je vais leur offrir une affectation active à plein temps à l'équivalent Starfleet de leurs rangs au moment où le Voyager est revenu."
"Monsieur, je proteste..." commença Nechayev, avant d'être interrompue par le Président.
"J'ai l'autorité nécessaire pour faire cela", contrecarra le Président. "Et c'est exactement ce que je vais faire. En outre, je veux que l'équipage du Voyager revienne dans son ensemble et sous le commandement de Catherine Janeway. S'ils ont pu en réchapper pendant huit mois contre les Sernaix dans un navire de Classe intrépide, alors je pense qu'il est assez évident que quelqu'un dans cette pièce n'était pas dans son état normal en essayant de les radier de la Flotte."
"Mais, Monsieur..." reprit Nechayev, comptant sur Warhol pour l'appuyer. Mais Warhol semblait être profondément perdu dans ses pensées et ne lui serait visiblement pas très utile. Le Président la coupa de nouveau.
"Mais rien du tout, Amirale", aboya le Président. "J'ai pris ma décision. Dois-je vous rappeler que Starfleet prend ses ordres de moi et du Conseil et que c'est votre travail de vous débrouiller pour faire en sorte que ces ordres soient appliqués ?"
"Non, Monsieur", répondit Nechayev, sur un ton inhabituellement poli.
"Bien", dit le Président.Il retourna alors son attention vers le Vice-Amiral Owen Paris, également dans la pièce, assis en face de Brackett. "J'ai cru comprendre que le Projet Montana est presque prêt à voler."
"C'est exact, Monsieur le Président", dit Paris.
"Je veux que Janeway et son équipage soient sur ce navire", dit le Président, d'une déclaration qui se voulait clairement un ordre. "Ce sont certainement les gens les plus durs, les plus forts, le groupe le plus ingénieux que j'ai jamais vus."
"Monsieur", dit finalement Warhol, étonnant Nechayev en rompant son long silence. "Dans ce cas, ne serait-ce pas prudent de les dispercer un peu ? Pas assez pour que cela perturbe leur efficacité en tant que groupe, mais juste assez pour que d'autres équipages puissent profiter de leur expérience."
"Hmm," commença le Président, réfléchissant à la suggestion. "Peut-être. Qu'avez-vousen tête, Amiral Warhol ?"
"Et bien", commença Warhol. "Pour l'instant au moins, nous devrions placer Chakotay sur un navire de reconnaissance. Comme vous en êtes sans doute conscients, le Traité d'Algeron nous a donné la permission du gouvernement Romulien d'équiper d'autres vaisseaux de classe Defiant de système de camouflage. Je sais qu'un de ces navires cherche un nouveau Premier Officier."
"Cela semble une bonne idée", dit le Président. "Nous devrons trouver un nouveau Premier Officier pour Janeway, dans ce cas."
"Monsieur, je connais la personne qu'il faut", répondit Warhol, un mince sourire aux lèvres.
 
***
 
"Que pensez-vous que fera Starfleet ensuite ? Vous avez fait votre requête, il n'y a grand-chose que nous puissions faire excepté attendre." B'Elanna semblait frustrée par toute cettesituation, arpentant le plancher de la pièce de compte-rendus. L'attente prenait le dessus sur sa santé mentale.
"Nous attendons. L'Amiral Ross nous a promis de transmettre notre demande intacte. J'ai foi en lui, son aide nous a toujours été bénifique jusqu'à maintenant", dit Chakotay en se levant, plaçant une main sur l'épaule de B'Elanna pour arrêter cette énervante marche incessante. "Tu dois t'asseoir."
"Je ne veux pas m'asseoir, je deviendrais folle", aboya B'Elanna, reprenant sa marche. Elle détestait attendre.
"Chakotay a raison, vous devez vous reposer", ajouta Janeway. "Marcher comme ça ne résoudra rien. Vous allez juste finir par faire un trou dans le plancher."
B'Elanna s'arrêta alors et soupira. "Oui, mais ça me garde calme, et c'est déjà ça." Son impatience commençait à affecter son caractère. Tom saisit l'occasion pour se lever et récupérer sa femme.
Le sifflement d'une porte se fit entendre au fond de la pièce et prévint tout le monde de l'entrée de deux gardes chargés de la sécurité, suivis par l'Amiral Ross. Janeway s' approcha lentement de lui, espérant la bonne nouvelle, mais préparée au pire. "Qu'en est-il, Monsieur ?"
"Le Président a demandé à vous voir en réunion", répondit Ross. "Seule."
Janeway ne savait pas comment prendre le ton de sa voix. Elle inclina la tête légèrement avant de se retourner vers ses amis, leur faisant aussi un signe de tête silencieux.Sur ce, elle suivit Ross hors de la pièce decompte-rendus.
L'attention de B'Elanna revint à Chakotay. "Qu'est-ce que cela signifie ?"
Chakotay garda sa maîtrise de soi. "Honnêtement, je n'en sais rien."
 
***
 
Yrzedish Pavriqur avaient autrefois été le président de la Cour Suprême de tout le Sulor. Admiré, respecté, connu dans des milliers de systèmes solaires pour son niveau intellectuel. Puis il y avait eu un long intermède... et il avait été de nouveau respecté. Le chef du Constructif Borg. Le fléau du retour de l'Abomination. La voix qui avait mené la charge contre ceux qui gaspilleraient un pouvoir que les êtres inféfieurs ne pouvait même pas imaginer.
Maintenant, il regardait sur une carte l'état de son empire, pas par choix, mais par contrainte. Il sentit son estomac se tordre à la vue de sa taille. Tant de pouvoir. Tant de pouvoir. Et tout se trouvait dans les mains d'un imbécile.
"Cela, je l'ai entendu", dit l'homme qui tenait Pavriqur par le cou. Il laissa tomber le Sulorian sur le plancher de métal dur, sentit l'inondation de douleur vive dans ses nerfs et en savoura le sentiment. C'était un homme suprêmement, superbement vivant. C'était un homme composé d'énergie.
"Cela a été un long voyage", dit-il. "Venir de là-bas jusqu'ici. Vous ne pensez pas ?" Il sourit tandis que son prisonnier luttait pour se relever. "Vous tous savez cela très bien. Vous m'avez fait tel que je suis maintenant et en retour, je vous ai faits tels que vous êtes maintenant. Deux changements radicaux. Et qu'est ce que l'univers sinon une chose en constant changement?"
"Vous et votre philosophie pouvez aller au diable", dit Pavriqur.
"Vous et votre philosophie y êtes déjà", dit son ravisseur avec un sourire.
Derrière eux, un moniteur vert féérique vacilla en prenant forme. Le visage déformé de Suellen Bartlett apparut et commença à parler. "Voici les Nouvelles de la Fédération. Tout de suite de nouvelles informations sur la crise actuelle."
"Eteignez cette damnée chose", dit le Sulorian. "Qui peut bien se préoccuper de ce qui se passe dans le Secteur 001 ? Leur soleil pourrait se transformer en nova que cela ne changerait pas notre situation d'un iota."
"C'est comme cela que vous avez mené le Constructif", lui accorda l'autre homme. "Mais j'ai appris quelque chose de mon cher ami défunt, Axum. Il y a quelque chose dans ce secteur et ses habitants... Quelque chose qui ne manque jamais de les faire s'empêtrer dans des affaires des Borgs. Ils surveillent tout ce qui les entoure."
"....est parvenu à une décision", continuait la présentatrice du journal télé. "Le Capitaine Catherine Janeway et son ancien équipage du Voyageur dans son intégralité seront affectés au navire dernier-né de Starfleet. Les grades Starfleet des anciens équipiers Maquis ont été rétablis tels qu'à leur retour et rendus officiels. Le navire quittera Utopia Planitia plus tard aujourd'hui, comme prévu.
"Pour de plus amples détails sur ce nouveau vaisseau, nous avons contacté notre correspondant sur mars, le journaliste Marcus Franklin. Marcus ?"
"Bonjour, Suellen." Il n'y avait aucune vidéo pour accompagner la communication vocale. Franklin avait été contacté en urgence et devait se contenter d'un canal par son ommunicateur.
"Marcus, vous avez passé ces derniers jours autour du projet Montana. Que pouvez-vous nous dire sur ce nouveau vaisseau?"
"Et bien, il est grand, presque aussi grand qu'un navire de Classe souverain. Sa conception aussi, est très semblable aux navires de cette classe. Comme la plupart des navires de Starfleet, sa structure consiste en une soucoupe principale, une secondaire d'ingénierie et de deux nacelles de distorsion. Il est aussi capable de de séparer de sa soucoupe, une manoeuvre traditionnelle qui n'avait plus été retenue dans certaines des conceptions les plus récentes."
"Comme les nombreux téléspectateurs ont pu l'entendre, le nouveau navire incorpore quelques nouvelles technologies étrangères à Starfleet. Quelless sont-elles et où les avons-nous obtenues ?"
"Je ne peux pas vous en dire beaucoup que cela. La conception du navire est toujours classée. Mais je peux vous dire que des éléments Borgs et l'ingénierie des Sernaix sont tous deux présents dans le nouveau vaisseau. L'approche générale des ingénieurs du projet du Montana était 'd'utiliser toutes les technologies du mieux possibles'. Prenez le système d'ordinateur, par exemple. Les relais au plasma Borgs travaillent plus rapidement que tout autre système connu de Starfleet. Ils ont donc été employés pour construire l'interface entre les blocs de gel du navire et l'ordinateur principal."
"En parlant d'améliorations, pouvez-vous confirmer les rumeurs à propos des systèmes de propulsion ?"
"Non." dit Franklin en riant. "Ce système est des plus secrets. Et il y a autre chose que je ne peux vous dire, c'est le nom du vaisseau..."
"Il est aussi classé secret ?"
"Il n'a pas encore été décidé."
"N'est-ce pas la procédure standard de choisir un nom bien avant qu'un vaisseau ne soit construit ?"
"Oui, mais pas dans ce cas. Même la classe est toujours inconnue à ce point. J'ai entendu quelques rumeurs, mais rien d'assez solide pour le dire aux téléspectateurs pour le moment."
"Et bien, merci beaucoup de votre temps, Marcus." Le connexion se referma. "Le Commandement de Starfleet a de nouveau rappelé aux citoyens de ne pas s'affoler et a réitéré le fait que la situation Sernaix était sous contrôle. D'autres nouvelles..."
Sans se déplacer, le chef du Constructif désactiva son moniteur. Il revint à Pavriqur. "Vous voyez ? C'était significatif. Janeway est de retour, et avec un navire plus puissant, comportant des éléments de notre technologie. Elle est celle qui a détruit le vieux Collectif. Elle jouera très probablement un rôle dans cette guerre dasn peu de temps."
"Cela n'a aucune importance", dit Pavriqur d'une voix défaite. "La guerre ne signifie plus rien maintenant."
"Je pense le contraire. Le pouvoir... N'est-ce pas ce dont il a toujours été question ? Et la guerre décidera de qui détiendra le plus grand pouvoir qui ait jamais existé."
"La guerre n'a jamais été pour le pouvoir. Elle porte sur les actions, les croyances. Pensez-vous que j'ai trahi Axum uniquement pour le pouvoir? Je l'ai fait parce qu'il faisait une erreur idiote, gaspillant tout. Je ne pouvais pas l'empêcher de le faire. Mon but a toujours été de provoquer un nouvel âge d'or avec les ressources à notre disposition, pour construire une nouvelle unimatrice Zéro sur les ruines de cette galaxie. Vous n'avez aucune idée de ce dont il s'agissait."
"La Reine détestée est morte. Vous ou Axum auriez divisé son pouvoir parmi beaucoup de groupes. Je veux concentrer tout cela en moi. Voilà de quoi il s'agit."
"Et pour accomplir cela, vous reconstruirez l'Abomination et deviendrez quelque chose d'encore pire que la Reine elle-même."
"NON!" L'homme fondit sur Pavriqur et le bombarda d'énergies sous toutes ses formes, chaleur desséchante, lumière aveuglante, électricité. Il sentit la même douleur en lui et se réjouit encore de la sensation. Puis les cris perçants de Sulorian le fatiguèrent et il s'arrêta. "Il n'existe aucune abomination pire que la Reine. Ce que je deviendrai sera le point culminant de toute l'évolution. Je deviendrai la perfection. Ne l'oubliez jamais."
Avec une pensée, l'homme retéléporta son prisonnier dans l'alcôve scellée qui lui servait de prison. Il regarda la carte du Constructif de son oeil biologique et de son oeil technologique . Les deux images étaient les mêmes. Il rejeté sa tête en arrière et rit.
Vie. Energie. Ils coulaient dans ses veines. Bientôt, toute vie et toute énergie couleraient dans ses veines. Bientôt, il serait tout.
Et personne ne l'arrêterait. Ni Pavriqur, ni le Complexe, ni-même le Capitaine Catherine Janeway.
 
***
 
Faire les cents pas était une façon assez efficace d'évacuer en partie la frustration et l'ennui que Chakotay ressentait.
En parcourant le couloir court allant du bureau d'Owen Paris au bureau de compte-rendus numéro cinq, il devait constamment esquiver les divers membres du personnel pressés, occupés dans une tâche quelconque. La Fédération était, après tout, en train de préparer une opération majeure et il était tout à fait évident que les choses se précipitaient. Malgré l'heure matinale, ils semblaient avoir rappelé autant de personnes qu'ils le pouvaient, vu le nombre de personnenes courant dans les couloirs.
Catherine elle-même avait été appelée pour une réunion de la dernière minute. Chakotay savaient d'après certaines conversations qu'il avait eues plus tôt dans la journée sur le réseau subspatial que B'Elanna avaient été incroyablement occupé à trier et approuver diverses modifications que Starfleet lui avaient envoyées. Tom lui-même avait été appelé au Commandement de Starfleet pour participer à une réunion. La plupart des autres membres d'équipage avait déjà été envoyés à Utopia Planitia, attendant le départ du navire prototype.
Utopia Planitia. Chakotay fit une pause un instant, avant de reprendre sa marche à vitesse plus rapide, perdu loin dans ses pensées. Il commençait à se demander s'il ne devrait pas entrer en contact avec quelqu'un à props de son absence d'affectation. Jusque là, il avait hésité à le faire, sachant comme les Amiraux comme Owen Paris étaient occupés, étant donné la situation actuelle. Mais on avait donné à tous les autres membres du personnel principal de l'ancien Voyager des ordres de convocation immédiate à Utopia Planitia, sauf à lui.
Sans avertissement, un jeune Enseigne arriva d'un virage et manqua à quelques centimètres de heurter Chakotay, le tirant brusquement de sa rêverie.
"Absolument désolé, Monsieur", dit-elle en lui faisant ses excuses, ses yeux s'élargissant en le reconnaissant. L'équipage du Voyager était devenu en quelque sorte des héros depuis leur retour sur Terre. Chakotay et le reste de l'équipage, particulièrement les Officiers de commandement, avaient dû s'habituer au fait qu'à peu près tout le monde dans la Fédération connaissait leurs noms.
"Ca va aller, Enseigne, c'était ma faute", dit Chakotay, pour s'excuser. Il l'observa reprendre sa route à une allure rapide, avant de secouer la tête et de reprendre sa marche.
En passant la porte de la Pièce de compte-rendu numéro deux, il jeta un coup d'oeil à l'intérieur, se demandant ce qui s'y disait. Il n'avait aucun doute que Catherine le lui dirait aussitôt qu'elle aurait quitté cette pièce, mais il était irrité de ne pas être là dedans avec elle. Leur séjour dans le Quadrant Delta avait habitué Chakotay à être dans toutes les confidences. Comme une équipe de commandement efficace, Catherine avait partagé les responsabilités avec Chakotay et ne lui avait que rarement refusée cela. Cette adaptation était juste l'une de celles auxquelles il avait dû faire face depuis leur retour sur Terre en ce qui concernait Starfleet.
Immédiatement, Chakotay se tourna pour faire face à la porte de la Pièce numéro deux en entendant le sifflement d'ouverture de la porte. En voyant Catherine apparaître, il s'avança vers elle, lui faisant un petit sourire comme il en avait l'habitude. Son expression était lasse, mais elle réussit à lui rendre le sourire.
"Catherine", la salua-t-il. "Qu'est-ce qui vous a pris si longtemps ?"
"Les affaires", lui répondit-elle, étouffant un baîllement. "L'amiral Paris a voulu s'assurer que nous nous comprenions parfaitement quant à la mission. Nous ne pouvons pas nous permettre d'erreurs, cette fois."
Chakotay inclina la tête en signe de compréhension. Il ne savait que trop comme cette mission était importante pour la Fédération. Changeant légèrement de sujet, presque certain que Catherine n'avait pas envie de parler de la mission après une heure de discussion en détail avec une salle pleine d'Amiraux, il lui dit, "on ne m'a toujours pas donné de nouvelle affectation. J'ai parlé avec B'Elanna un peu plus tôt, et tout le reste de l'équipage a recu ses ordres de convocation à Utopia Planitia."
Catherine inclina la tête. "On m'a donné mes ordres aussi. Je dois me mettre en route dans moins d'une heure." Elle resta silencieuse un instant, regardant par terre le tapis gris qui courait le long des halls, incapable de le regarder en face. Elle regarda alors autour d'elle l'agitation des couloirs, puis fit un geste en direction de la porte opposée. "Je pense que la salle numéro quatre est libre, pouvons-nous y aller pour parler?"
"Ca me va", accorda Chakotay, un sentiment d'angoisse montant rapidement en lui. Ce n'était pas de l'habutude de Catherine de vouloir éviter ses questions. En règle générale, elle en venait généralement directement au point important avec lui. Elle n'avait jamais été du genre à parler à mots couverts et il doutait qu'elle ait soudainement changé.
Comme il s s'y attendaient, la pièce était vide. Elle était éclairée par la lumière du soleil matinal de San Francisco. Une aura bleue et un bruit sourd de bourdonnement venaient de l'aquarium au poisson Lion posé dans un coin.
En regardant Chakotay, Catherine montra le réplicateur et demanda, "puis-je vous servir quoi que ce soit ?"
"Non, ça va", lui dit Chakotay, prenant un siège. Un sentiment de curiosité et d'effroi s'installait rapidement au creux de son estomac. Il voulait juste que Catherine en vienne le plus vite possible au point qu'elle luicachait visiblement.
"Café, noir", demanda Catherine au réplicateur. Une fois la boisson se matérialisée sur le plateau, Catherine la prit et en respira l'arome. Elle y but une bouchée, l'avala, sentant la caféine lui donner un coupde fouet. La nuit avait été longue, pleine de travail et de réunions et il y avait bien plusieurs jours qu'elle n'avait profité d'une bonne nuit de sommeil.
Finalement, Catherine se déplaça jusqu'à la table, s'asseyant dans l'un des nombreux fauteuils qui l'entourait. Elle plaça la tasse de café sur la surface de verre de la table.
"Catherine, qu'est-ce qui se passe ?"
En prenant un souffle profond, Catherine le regarda directement dans les yeux. "Tu as été réaffecté", lui dit-elle tranquillement. Les pires craintes de Chakotay se confirmaient. "Ils veulent que tu partes pour la base stellaire vingt-sept immédiatement."
Il prit un moment pour digérer l'information et comprendre les implications. "Pourquoi ?" demanda-t-il faiblement.
Catherine soupira, à la pensée de la demie-heure précédente qu'elle venait de passer à discuter de cela avec un groupe d'amiraux têtus. "Ils ont besoin de leurs meilleurs gens là-bas, Chakotay. Ils t'ont affecté à un vaisseau de classe Défiant, le Logan."
"Mais je suis plus utile sur ton navire", répliqua Chakotay en colère. "Je connais le personnel."
"Tu ne penses pas que j'ai essayé de dire tout cela à Starfleet ?" lui demanda Catherine, la voix soudainement plus forte. "Tu ne penses pas que j'ai essayé de me battre contre cela, Chakotay ? Crois-moi, je me suis battue. Mais leur décision est définitive." Elle s'effondra dans son fauteuil, défaite. "Je suis désolée", dit-elle, levant la tête vers lui, les larmes brillant soudainement dans ses yeux. "J'ai essayé, Chakotay. Je te le promets. Je te veux là, à côté de moi. Mais Starfleet ne m'a pas écoutée.Selon eux, ton expérience tactique est d'une meilleure utilité dans des missions de reconnaissance..."
Chakotay resta silencieux un instant, regardant dehors par la fenêtre, profondément dans ses pensées. Tandis que son cerveau acceptait les nouvelles, ses premières pensées étaient pour Catherine. Se retournant vers elle, il lui demanda. "Et en ce qui te concernes ?"
Légèrement déconcertée par son acceptation des faits, Catherine répondit rapidement. "Ca ira." Elle évita le regard fixe de Chakotay, ne sachant que trop bien comme il pourrait lire en elle comme dans un livre ouvert. Elle n'allait pas bien du tout et il le savait. Catherine avait toujours été bonne pour cacher ses émotions, mais Chakotay pouvait voir derrière ce masque. Il la connaissait trop bien et avait le don d'être incroyablement perceptif.
"Nous rencontrerons notre nouveau Premier Officier à Utopia Planitia," dit Catherine, essayant de casser le silence qui s'était rapidement installé dans la pièce. "C'est une femme. De l'avais de tous, c'est un excellent offcier. Je pense qu'elle fera l'affaire. Je pense qu'il y aura quelques ressentiments au début, l'équipage voulait que tu reviennes, Chakotay, mais je pense qu'ils apprendront à l'apprécier avec le temps."
Chakotay inclina la tête, l'air hébété, résistant à la tentation de parler, ayant peur que sa propre voix ne le trahisse. Cela faisait beaucoup à supporter, beaucoup d'informations dont il ne voulait pas, et qu'il lui était douloureux d'accepter. Réaliser que l'équipage avait voulu qu'il revienne était un petit réconfort. Pas grand, mais cela l'aidait à soulager quelque peu la douleur.
"C'est probablement mieux comme ça", continua Catherine, essayant de maintenir un ton aussi normal que possible, en faisant une autre tentative pour casser le silence. "Après ces dernières semaines et tout ce qui est arrivé, un certain temps de séparation sera probablement bon pour nous." Elle s'arrêta, incapable de continuer. Chakotay savaient aussi bien qu'elle comme elle mentait.
Catherine regarda par la fenêtre, laissant ses cheveux tomber légèrement sur son visage, le cachant à sa vue. Elle ne voulait pas qu'il voye les larmes qui étaient soudainement monté dans ses yeux. Elle aurait voulu s'en convaincre elle-même en plus de lui. Mais cela ne fonctionnait pas. Soupirant intérieurement, elle savait trop bien comme ses efforts étaient vains. Elle ne voulait pas de cette séparation, elle ne voulait pas qu'il parte sur le Logan et elle ne voulait pas d'un nouveau Premier Officier.
"Nous ne nous verrons probablement pas pendant un certain temps", réussit à dire Chakotay, ayant finalement regagné le contrôle de lui. "Je suppose que cela pourrait même durer des mois."
"C'est possible", dit Catherine tranquillement. "C'est très probable, en fait."
Tranquillement, Chakotay se leva de son fauteuil, errant jusqu'à la fenêtre qui donnait sur la baie de San Francisco. Le soleil montait rapidement au dessus des bâtiments, inondant la ville de lumière. L'eau dans la baie brillait en reflétant ses rayons. Il nota que presque toutes les lumières du complexe du Quartier général de Starfleet autour du complexe principal était allumées, fonfirmant sa théorie comme quoi Starfleet avait rappelé tous les effectifs disponibles.
En regardant la ville, Chakotay se força à lui parler. "Tu me manqueras."
Poussant son dossier de fauteuil, Catherine traversa la pièce pour le rejoindre, tombant facilement dans ses armes. Elle enterra sa tête dans sa poitrine tandis qu'il l'a tenait fermement. De nouveau, Catherine voyait comme ils allaient ensemble, sa tête blottie dans sa poitrine, ses bras l'entourant fermement. Comme deux pièces de casse-tête chinois imbriquées.
Ne voulant pas gâter le moment, Catherine ne se permit pas de parler. Elle était heureuse dans ses bras, se sentant bien pour la première fois depuis l'autre soirée. Elle resta silencieuse tandis qu'il la tenait, un bras autour de sa taille, l'autre caressant ses cheveux. Elle ne voulait pas gacher ce qui serait probablement le dernier moment parfait qu'elle vivrait avec lui, seul, pour longtemps.
Déplaçant légèrement sa tête, Chakotay remarqua une marque sombre sur sa veste, sans aucun doute la marque laissée par une larme. Il s'immobilisa un instant, puis se recula légèrement pour la regarder dans les yeux. Catherine leva la tête, étonnée de la perte soudaine de contact proche.
"Catherine", réussit-il à dire doucement, la fixant des yeux. "Tout ira bien. Je te le promets. Nous nous en sortirons."
"Comment le sais-tu ?" demanda-t-elle, d'une voix exceptionnellement calme. Chakotay soupçonnait qu'elle la maintenait à ce niveau pour tenter de se contrôler. Quoique Catherine baisse sa garde autant qu'elle le pouvait pour lui, elle n'en restait pas moins un Capitaine de Starfleet. La formation que l'on lui avait donnée était partie intégrante d'elle-même et la répugnance à montrer une quelconque faiblesse faisait partie du lot. Il ne l'en blâmait pas et n'en était pas blessé. Il ne comprenait que trop bien. Avoir été Capitaine dans le Maquis avait eu un effet très semblable sur lui.
"Je le sais, c'est tout", répondit-il simplement, la lassant retomber à nouveau dans ses bras. D'une façon ou d'une autre, cette explication suffisait à Catherine. Ayant confiance en lui, elle permit à une autre larme de glisser en bas de sa joue.
"Je t'aime, Catherine", murmura-t-il doucement dans son oreille, ne voulant pas briser de nouveau le contact.
Le tirant tout près contre elle, elle lui glissa doucement, "Je t'aime aussi."
Chakotay posa délicatement sa tête sur la sienne, caressant ses cheveux doux d'une main. "Je serai toujours avec toi, Catherine", dit-il tranquillement. "Je serai là pour eux tous, mais je serai surtout là avec toi. Peut-être pas en personne, mais je penserai constamment à toi. Tu peux y compter."
Bien qu'il ne puisse pas le voir, Chakotay savait d'une façon ou d'une autre qu'un sourire était apparu sur le visage. Soupirant tranquillement tandis que son regard se fixait de nouveau sur la fenêtre et là-haut sur les nuages, il sentit un désir soudain de retourner au Quart de cercle de Delta. La vie avait presque été plus simple là-bas. Bien que lui et Catherine n'aient pas été ensemble, la situation présente était infiniment plus irritante. Finalement, après des années, son rêve d'être avec elle était devenu une réalité et maintenant, il leur était brutalement retiré.
Cependant, il ne savait que trop qu'il ne renoncerait pas à leur nouvelle relation, pour quoi que ce soit, malgré les difficultés qui se présenteraient et les obstacles qui ne manqueraient pas de survenir sur leur route.
Sortant de ses pensées, il fit soudainement frappé par le fait que Catherine allait maintenant devoir partir pour Utopia Planitia.
"Catherine, tout ira vraiment bien pour nous deux", la rassura-t-il doucement, espérant que son ton relayerait toute l'assurance qu'il ressentait. "Je t'aime et c'est tout ce qui importe. Si nous croyons tous les deux que nous pouvons le faire, nous y arriverons."
"Voila pourquoi je n'ai jamais laissé quoi que ce soit arriver auparavant", lui dit-elle tranquillement, regardant vers le haut dans ses yeux sombres. "J'ai toujours pensé que cela pourrait arriver, que nous serions séparés comme cela. Je pensais que nous avions atteint un équilibre, où nous pouvions avoir des rapports normaux, réguliers. Où nous pouvions être ensemble et être heureux. Je pense..."
"Catherine", la coupa-t-il d'une voix ferme. "Si c'est écrit, nous serons ensemble, peu importe les événements. Je t'aime et je pense que tu m'aimes. C'est tout ce qui importe. Je te le promets, tout ira bien."
"Je t'aime", dit Catherine rapidement, ne voulant penser à rien d'autre. "Mais je pensais vraiment que nous pourrions être ensemble à partir de maintenant, sans tout cela. Je ne m'attendais pas à..."
"Parfois, la vie vous donne des cartes avec lesquelles vous devez faire avec pour vivre", lui dit doucement Chakotay. "Nous nous retrouverons, Catherine. Ne me demandes pas comment je le sais, je le sais, c'est tout." Il la regarda dans les yeux en posant une nouvelle question. "As-tu confiance en moi ?"
"Sur ma vie", répondit-elle immédiatement.
"Alors crois-moi quand je te dis que tout ira bien", lui dit Chakotay. Catherine passa sa main lentement derrière son visage, le guidant vers le sien. Une larme roula en bas de sa joue quand elle ferme les yeux. Doucement, ses lèvres rencontrèrent les siennes dans un baiser profond qui semblait étrangement familier. Ses propres bras descendèrent plus bas, glissant autour de sa taille et la tirant tout contre lui.
Elle remonta ses propres mains pour venir derrière son cou, le tirant légèrement plus près d'elle jusqu'à son niveau. Quand Chakotay laissa sa langue rencontrer la sienne, Catherine s'abandonna totalement au baiser intense, ressentant la douleur triste en son coeur en sachant que ce baiser serait leur dernier avant longtemps.
Finalement, après un moment de bonheur parfait, ils se séparèrent pour reprendre leur souffle. Catherine le regarda fixement dans les yeux un instant.
"Je t'aime", dit-il, d'une voix à peine plus forte qu'un chuchotement.
Un sourire bref traversa son visage, effaçant l'expression triste pendant un instant. "Je t'aime aussi", lui retourna-t-elle, lui saisissant doucement les mains avec les siennes.
La tirant à nouveau pour un dernier baiser, Chakotay l'embrassa doucement sur le front. Bien que cela lui semblât le moment de dire quelque chose, peut-être plus plus pour se rassurer, il ne put trouver qucun mot pour résumer ses émotions.
Catherine leva la tête vers lui. "Je... Je dois aller me préparer pour le transport", dit-elle doucement, un regret perceptible dans sa voix tandis que la douleur s'était rapidement manifestée. Debout sur la pointe des pieds, elle planta un baiser rapide sur ses lèvres, manquant de passion par rapport au précédent. Alors, additionnant toute la force qu'elle avait, Catherine réussit à se dégager de ses bras et quitta la pièce silencieusement, sans regarder derrière elle.
Chakotay observa la porte se fermer derrière elle, puis encore pendant un long moment après son départ de la pièce. Finalement, il se retourna pour regarder de la fenêtre, regardant le ciel étoilé où bientôt, lui et Catherine allaient une nouvelle fois se trouver.
 
***
 
Tom ouvrit le tiroir du haut de la commode. A l'intérieur, les vêtements de Miral étaient soigneusement rangés. Pendant un moment, ses doigts s'attardèrent sur le tissu doux. Puis il saisit la plupart des vêtements et les jeta au hasard dans la valise.
"Puis-je t'aider ?"
Tom se retourna au son de la voix de son père. Owen Paris se tenait sur le pas de la porte, le regardant quelque peu mal à l'aise.
"J'ai presque fini. Je ne prends que le principal", dit Tom. "Que fais-tu ici ?"
"B'Elanna m'a laissé entrer."
Tom sourit doucement. Typique de B'Elanna, pensa-t-il. Ses relations avec son père avaient été plutôt fraiches ces derniers temps, et B'Elanna avait fait tout son possible pour que les deux se réconcilient.
Après tout, avait-elle commenté, désabusée, Miral avait besoin d'un moins deux de ses grands-parents, n'est-ce pas ?
"Es-tu certain que ce soit une bonne idée d'emmener Miral avec vous dans ce voyage ?" demanda une nouvelle fois Owen. Tom jeta un regard vers son père. "Ne penses-tu pas qu'il serait plus sûr de la laisser avec nous ?"
"Tiens, maintenant, tu me demandes mon opinion ?" demanda Tom, une pointe d'insolence dans la voix. "Je ne veux plus jamais être séparé de ma fille. Pas si je peux l'empêcher."
Owen sourit tristement. "Je pense que je le mérite, non ?"
"J'ai beaucoup réfléchi à tout ce qui est arrivé", dit Tom, pensif. "Peut-être pensais-tu faire ce qu'il fallait quand tu nous as retiré Miral. Peut-être as-tu cru faire tout ce que tu croyais être bon pour la cause. Je sais juste pour ma part que je n'ai jamais été aussi malheureux de ma vie.B'Elanna et moi en avons parlé et reparlé sans cesse. Nous savons quels sont les risques et nous voulons l'emmener avec nous. Nous ne savons pas combien de temps nous serons partis et nous refusons de laisser Miral derrière nous pendant une période de temps indéterminée." Tom referma la valise. "Je te l'ai déjà dit avant. Miral a besoin d'être avec ses parents."
Owen soupira. "Vous nous manquerez."
"Tu veux dire que Miral vous manquera."
"Non, Tom. Je veux dire toi." Owen regarda intensément dans la direction de son fils. "Puis-je entrer ?"
Tom haussa les épaules. "Bien sûr. Tu n'as pas besoin d'invitation."
"Avec toi, je n'en suis jamais certain", dit tranquillement Owen. Il s'approcha jusqu'aux côtés de son fils. "Tom, nous n'avons pas toujours vu les choses de la même façon et j'ai fait des choses dont je ne suis pas fier. J'aimerais penser que nous avons une seconde chance d'arranger les choses. Qu'en penses-tu ?"
Tom entendait la note d'excuse dans la voix d'Owen. Il pensa à quelque chose que B'Elanna lui avait déjà dit, qu'il était plus facile de pardonner que de dépenser son énergie à rester en colère éternellement.
"Je pense..." Tom déglutit avec difficulté. "Je pense que c'est une bonne idée. Je..., j'aimerais bien."
Les yeux d'Owen brillèrent, surprenant beaucoup Tom. Il n'avait encore jamais vu son père afficher aussi ouvertement ses émotions.
"Je l'ai déjà dit, Tom, mais je suis fier de toi. Je l'ai toujours été."
Tom regarda son père, surpris.
"J'espère que tu rends Janeway fière de toi", continua Owen. Il tendit la main, ses doigts donna un petit coup sur une tâche imaginaire sur l'épaule de Tom. "Non, correction. Je sais que tu rends Janeway fière de toi."
"Papa..."
"Tu es exactement là où tu avais besoin d'aller", dit tranquillement Owen. "Je ne l'avais jamais réalisé auparavant, mais je sais que c'est vrai maintenant. Bonne chance, mon fils."
Tom s'éclaircit la gorge. "Cela signifie beaucoup pour moi de t'endendre dire cela."
Owen ne répondit pas, mais continua de regarder Tom avec des yeux bleux pleins de larmes. Sans réfléchir, Tom se pencha en avant et pour la première fois depuis des années, il embrassa son père.
 
***
 
Seven était debout, regardant la baie par la fenêtre de ses quartiers temporaires. Bien que la scène soit jolie, cela ne lui retirait pas les soucis qu'elle avait en tête. Son esprit était un tourbillon d'émotions instables et de pensées folles. Encore et encore, son esprit créait d'impossibles scénarios les uns après les autres sur l'endroit oû pouvait bien être Harry et ce que les Sernaix pouvaient bien faire de lui. Chaque nouvelle pensée était plus étrange, plus détaillée et moins logique que la précédente. Seven se prenait à vouloir faire ses bagages, mais avec la plupart de ses affaires déjà sur Utopia Planitia, il faudrait qu'elle attende de reçevoir l'ordre de départ.
Le son caractéristique de la porte s'ouvrant et se refermant derrière elle la fit se retourner et découvrir le Docteur se tenant devant elle. "Seven, j'ai pensé que je pourrais venir voir comment vous alliez. Je n'ai jamais douté que le Capitaine Janeway ferait entendre raison au Conseil, et maintenant nous sommes à nouveau tous réunis. Nous sommes redevenus un équipage, avec un nouveau vaisseau pour nous envoler." Le Docteur avait le pas léger et une lueur dans les yeux, ce qui fit légèrement sourire Seven. C'était une chose qu'ils avaient en commun. Ni l'un ni l'autre n'étaient désolés de devoir quitter la Terre. "Un nouveau vaisseau, une nouvelle infirmerie, ma propre équipe." Le Docteur fit un large sourire en faisant mentalement l'inventaire des opportunitées qui s'offraient à lui. "Je n'aurai plus à faire affaire à Monsieur Paris et son approche expérimentale dans l'art de m'assister. Ce sera un grand soulagement de pouvoir entraîner ma propre équipe et de ne plus avoir cette épine dans le pied. Sans vouloir offenser Tom, c'est un excellent pilote pour un médecin."
Seven entendait le plaisir dans la voix du Docteur, et elle aussi aurait été heureuse pour lui et le reste de l'équipage si ce n'étaient les circonstances qui lui donnaient l'opportunité de redevenir un équipage sous le commandement du Capitaine Janeway. Au lieu de cela, son esprit était tellement tourmenté par les événements qu'elle entendit à peine les commentaires du Docteur, se retournant vers la fenêtre en essayant d'oublier les pensées qui la mettaient sur les genoux.
Le Docteur sortit de son rêve en voyant la réaction de Seven. Il la rejoignit et posa une main amicale sur son épaule. Seven soupira doucement. "Je suis désolée, Docteur. J'ai beaucoup de choses en tête."
"Je m'inquiète aussi pour le Lieutenant Kim, Seven." Le Docteur fit une pause tout en serrant gentiment son épaule. "Voudriez-vous m'en parler ?"
Seven avait désormais à peine conscience de la présence du Docteur. Elle savait qu'il était là avec elle, mais comparé aux scénarios qui se déroulaient dans sa tête et aux sensations qu'elle éprouvait, il semblait si lointain, si déconnecté de son état présent. Elle n'arriva pas à lui répondre. C'était trop lui demander, et les mots qui lui vinrent en tête étaient fades par rapport à l'intensité de ses sentiments.
Le Docteur pencha la tête sur Seven, silencieuse. Son état actuel se retrouvait chez tout le monde. Mais chez Seven, c'était cent fois pire. Il savait qu'elle ne répondrait pas, mais il voulait aussi qu'elle sache qu'il était là pour elle, alors il continua de lui parler de ses résolutions. Bien qu'elle ne répondit pas, il espérait que ce serait d'un certain réconfort pour elle. Il garda un ton calme, mais intérieurement, il était inquiet. "Seven, puisque nous sommes tous les deux prêts à partir, pourquoi ne vous accompagnerais-je pas sur Utopia Planitia. Je n'y suis jamais allé, alors peut-être pourriez-vous m'aider à trouver mon chemin."
Un léger signe de tête de Seven, acceptant sa demande, fut tout ce qu'il obtint comme réponse. C'était plus qu'il n'en avait attendu d'elle.
 
***
 
"Vous allez nous quitter bientôt, alors ?" demanda T'Pel à son mari tandis qu'ils marchaient dans le calme des jardins du Quartier Général de Starfleet.
"J'accompagnerai le Capitaine Janeway dans sa navette jusqu'à Utopia Planitia", répondit Tuvok, regardant sa femme sans trouver son regard. "J'ai pris toutes les dispositions pour mon départ et mis mes affaires en ordre."
T'Pel leva un sourcil en comprenant le sens caché de ses mots. "Vous parlez comme si vous ne vous attendiez pas à revenir."
Il s'arrêta en pleine course et fit face à sa femme. "Je ne m'attends à rien, T'Pel. Il est logique d'être préparé à toute éventualité. Nous allons faire face à un adversaire des plus puissants. Je pourvoirai à mes obligations du mieux que je pourrai, mais il est tout à fait possible que nos efforts ne suffisent pas." Il se rapprocha alors d'elle, sa voix se faisant encore plus douce. "Vous devez être préparée à une telle possibilité, T'Pel."
La Vulcaine se raidit quelque peu avant de répondre. "Je suis la femme d'un Officier de Starfleet, Tuvok. J'ai aussi enduré votre absence de notre maison pendant de nombreuses années tout en prenant soin seule de notre famille. La possibilité d'une perte ne m'est pas inconnue."
"Je sais cela", dit-il, laissant passer un moment de silence entre eux. "J'ai toujours su que vous étiez l'individu le plus courageux que j'ai jamais connu, même en incluant mes camarades du Voyager. Je regrette profondément la nécessité de vous quitter, et je n'aurais pas accepté cette affectation si les circonstances avaient été autres."
"Je comprends, Tuvok", dit-elle. "Et je n'en attendais pas moins de votre part. Vous êtes un homme de loyauté et de responsabilités. Je vous demande seulement de remplir ces responsabilités au mieux."
"Je m'efforcerai de faire cela", lui répondit-il. Il sut alors qu'il était temps de partir. Il n'y avait rien d'autre à ajouter. "Mon transport doit partir maintenant." Il leva la main dans le salut Vulcain, mais en utilisant la légère variante réservée entre mari et femme. "Longue vie et prospérité, ma femme."
Elle acquiesça et lui retourna son salut. "Longue vie, mon mari", répondit-elle. C'était après tout la chose la plus logique à dire.
 
***
 
Catherine n'arrivait pas à se souvenir de la dernière fois oû elle avait été aussi anxieuse de rencontrer quelqu'un qui allait servir sous son commandement. D'un autre côté, cela faisait huit ans qu'elle n'avait pas eu à se soucier d'une telle situation. Etre aux commandes du Voyager dans le Quadrant Delta avait ses bons côtés quelques fois, et avoir le même équipage en permanence était une chose dont Catherine avait été heureuse, surtout étant données les circonstances.
Mais maintenant, elle n'arrivait pas à ne pas penser à sa réunion avec son nouveau Premier Officier. Une part d'elle-même observait la tourmente qui se déroulait devant elle tandis qu'une autre combattait avec force pour conserver en place son masque de Capitaine. Au fond d'elle-même, elle se sentait comme séparée en deux.
C'est avec cette pensée en tête qu'elle déposa son sac de marin sur le sol dans ses nouveaux quartiers. Son nouveau vaisseau. Il lui faudrait quelques temps pour s'y habituer. Surtout à la vitesse oû les choses évoluaient. En jetant un dernier regard dans la pièce, elle se dirigea vers la porte, se rappelant qu'elle était attendue sur la passerelle. Elle avait encore un arrêt à faire avant d'y aller. Elle avait le nouveau Premier Officier à rencontrer.
Catherine passa la porte, se préparant mentalement à ce qui allait venir. Ce n'était pas quelque chose qui l'emballait.
"Capitaine Janeway ?"
Catherine stoppa net et leva la tête en se retrouvant face au buste d'une femme aux cheveux noirs. En l'observant, elle vit sur le visage de la femme qu'elle était dédiée corps et âme au travail. L'officier se recula légèrement pour laisser suffisament de place à Catherine pour sortir de ses quartiers. Une fois dehors, Catherine regarda en détail la grande femme. Dans son uniforme rouge de commandement, elle faisait au moins dix centimètres de plus qu'elle. Elle descendant les yeux, elle réalisa que la femme portait trois épingles dorées sur son col.
"Je suis le Commandeur Thalia Barton, votre nouveau Premier Officier", lui annonça Barton en lui tendant la main. Elle affichait un large sourire. Catherine se sentit dépassée par les événements, mais parvint à lui tendre la main pour serrer la sienne, tout en réfléchissant à toute vitesse.
"Et bien, Commandeur, votre dossier personnel ne vous rendait certainement pas justice", dit Catherine, proposant au Commandeur de marcher avec elle jusqu'à l'ascenseur le plus proche. "Ce n'était pas la peine de venir me trouver en bas, j'étais justement en train de faire route vers la passerelle pour..."
"Selon mes calculs, vous étiez en retard. J'ai décidé de descendre pour voir ce qui vous retenait. Après tout, le boulot d'un Premier Officier est de s'assurer que son Capitaine va bien à tout instant", expliqua Barton.
Catherine sentit un frisson lui passer dans le corps. C'était quelque chose que Chakotay aurait pu dire. Les mots semblaient presque trop personnels maintenant, même s'ils avaient été prononcés par quelqu'un d'autre. Encore un autre signe des choses qui avaient changées. Il lui faudrait effectivement un certain temps pour s'y habituer.
Soupirant, elle et Barton approchèrent de l'ascenceur et elle appuya sur le bouton pour signaler leur présence à l'ascenceur. Catherine finit par reprendre la parole. "Je sais quel est le boulot d'un Premier Officier, Commandeur, plus que vous ne pourrez jamais l'imaginer, et je m'attends à ce que vous gardiez cela à l'esprit."
Il n'y eut aucune réaction sur le visage de Barton. "Oui, Monsieur."
Catherine eut un mouvement de recul. "Une dernière chose. Je n'aime pas être appelée 'Monsieur'."
Barton la regarda fixement. "Le règlement stipule que..."
"J'ai mon règlement. Je désire être appelée Capitaine ou Madame. Le reste de cet équipage a appris à faire avec, alors j'attends également cela de vous." Janeway sentit son tempérament s'échauffer en elle. Il y avait quelque chose dans cet officier qu'elle n'aimait déjà pas. Il lui faudrait définitivement longtemps pour s'y habituer.
"Capitaine, il est largement connu que votre équipage n'est pas exactement dans les règles. Je ne fais que suivre le manuel", affirma Barton, sa raillerie bien reçue par Catherine.
"Il semblerait que vous ayez beaucoup de choses à apprendre, Commandeur." Catherine lui avait répondu sèchement tout en regardant droit devant elle la porte de l'ascenceur pour conserver son calme. "Première chose à savoir, pour arriver à faire quelque chose, suivre le manuel au pied de la lettre ne donne pas toujours les meilleurs résultats. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai un dernier arrêt à faire avant de me rendre sur la passerelle." Elle finit sa phrase au moment même oû l'ascenceur stoppa.
Alors que les portes commençaient à se refermer derrière elle, Catherine entendit clairement les mots "Oui, Monsieur !" qui venaient de l'ouverture.
 
***
 
Le sourd bourdonnement des moteurs du vaisseau brisa le silence qui s'était installé lentement sur la passerelle. Paris regarda l'ensemble de sa nouvelle console une nouvelle fois, se familiarisant avec les différents systèmes. Devenir le pilote du Voyager était l'une des meilleures choses qui lui soit jamais arrivé huit ans plus tôt. Maintenant, regardant les consoles et réalisant le pouvoir caché derrière, il n'aurait pas pu être plus heureux que d'être le pilote d'un vaisseau si parfait. Il était équipé de propulsion de transdistorsion et à courant de glisse en plus de celle de distorsion classique. Il ne put s'empêcher de sourire. C'était son rêve devenu réalité. Cependant, il y avait une chose qu'il regrettait, c'était de ne pas avoir prêté attention à Harry quand il avait fait les éloges du vaisseau lors de l'anniversaire de sa fille. A cette pensée, il jeta un oeil sur sa gauche. L'Enseigne à côté de lui était un rappel pénible de ce que signifiait leur mission, et de tout ce qu'ils avaient à perdre.
Des circonstances extraordinaires avaient donné à l'équipage de l'ancien Voyager la chance de diriger le vaisseau suivant à porter ce nom. Cependant, personne n'avait jamais dit qu'il s'agissait de circonstances heureuses. Tom savait qu'il n'aurait jamais été possible à Janeway de devenir le Capitaine de ce vaisseau s'il ne s'était passé un événement d'une telle importance. C'était presque une honte que Starfleet ait attendu que quelque chose soit arrivé avant d'agir. La Fédération et Starfleet devraient savoir que de rester assis sans rien faire ne leur apporterait rien de bon pour le futur. Il soupira. Cela ne servait plus à rien de se lamenter. Ils devraient faire avec ce qu'ils avaient.
Se retournant sur son fauteuil, Paris embrassa du regard l'ensemble de la passerelle. Tout semblait si familier, et pourtant si différent. Tuvok était debout comme à l'habitude à sa station tactique sur sa gauche, stoïque comme toujours. Seven se tenait à l'arrière de la passerelle, contrôlant la console d'ingénierie. Une console dont le coeur intégrait des composants Borgs et Sernaix. Tom n'aurait jamais imaginé une telle combinaison dans ses rêves les plus fous. Le Projet Montana, avait-il entendu, avait débuté difficilement. Personne n'avait cru que le vaisseau volerait un jour. Et voilà oû ils en étaient maintenant, se préparant pour le premier vol d'essai. Starfleet s'était sùrement surpassé avec ce nouveau vaisseau, le NX-74656-A, le U.S.S. Voyager.
Les yeux de Tom passèrent de Seven à la femme assise dans le fauteuil de Premier Officier. Encore un autre rappel des changements qui ressortait. C'était le Commandeur Thalia Barton, dont le poste le plus récent avant celui-ci avait consisté dans la plannification des actions tactiques en tant qu'officier de la sécurité pour le département de la Sécurité de Starfleet. Elle avait l'air dure, sévère. Pas le genre de personne auquel il voudrait être associé. Même B'Elanna lui semblait moins hostile huit ans auparavant. Tom ne pouvait pas s'empêcher de se demander comment Starfleet avait choisi ce nouveau Premier Officier. Son attention se reporta cependant ailleurs quand il entendit monter un bourdonnement dans le silence.
Les portes de l'ascenceur s'ouvrirent et Janeway en sortit, découvrant la vue s'offrant à elle. Tom voyait qu'elle était aussi anxieuse que lui. C'était bon d'être de retour, mais tout cela arrivait uniquement à cause de quelque chose qu'aucun membre de l'équipage ne voulait affronter. Tout le monde la regarda sortir lentement de l'ascenceur, passer devant Tuvok et s'approcher des deux marches devant elle. En les descendant, elle plaça sa main sur la console d'ingénierie qui courait le long de l'arrière de la passerelle. Elle semblait ailleurs.
Tom se leva lentement de son fauteuil et se mit au garde à vous. Tout le monde fit de même. "Capitaine sur la passerelle !" dit-il en hommage à Capitaine, bien que ce fut plus pour son ami perdu.
"Merci, Lieutenant." Elle le regarda, lui lançant un de ses sourires éclatants tout en s'avançant lentement jusqu'au centre de la passerelle, tandis qu'Owen Paris se levait du fauteuil de Capitaine pour aller la rejoindre. "Amiral."
Il est tout à vous, Catherine", dit Owen, un sourire sur le visage. Il savait combien elle voulait un nouveau vaisseau. C'était un petit miracle qu'il ait été Chef du Département de Technologie. Cela l'avait placé dans une position d'influence pour dire qui hériterait du tout nouveau vaisseau à quitter les cales sèches d'Utopia Planitia. Pour lui, il ne faisait aucun doute quant à l'attribution du dernier prototype construit, connu sous le nom de Projet Montana. Il était honoré d'être celui qui lui donnait son nouveau commandement.
"Merci, Amiral", dit Janeway, lui retournant son sourire. Elle refit un tour d'horizon de la passerelle, essayant de s'habituer à l'idée d'un nouveau vaisseau. Il était différent. Les moquettes sentaient le neuf et toutes les consoles étaient aussi brillantes que des diamants. Tout était presque trop neuf à son goùt.
"Regardez ça." L'Amiral Paris bougea en direction de son fauteuil, plus exactement vers la plaque qui semblait placée entre les deux fauteuils. Elle s'avança lentement jusqu'au cadre situé au milieu de la passerelle et se pencha pour mieux voir. Son sourire s'élargit en lisant l'inscription.
USS Voyager. Premier vaisseau de sa classe. Second vaisseau portant ce nom. Immatriculation NX-74656-A. Lancement 56031.5.
La boucle lui semblait bouclée. Elle resta debout, fixant la plaque pendant de longues secondes, essayant de saisir la somme de tout ce qui était arrivé durant les dernières quarante-huit heures. C'était presque impossible.
Quelque chose accrocha sa vue, cependant, et elle se pencha plus près pour lire l'inscription du bas. Elle se retourna d'un coup vers tout le monde, son regard se fixant rapidement sur Tom Paris, qui affichait un sourire complice. "De qui est cette idée ?" demanda Janeway, le ton accusateur dirigé sur Paris qui à ce moment ne pouvait pas se sentir plus fier. Tout le monde sur la passerelle, y compris l'Amiral, commença à rire tandis qu'elle se retournait pour relire la plaque, fière. "'Parfois, il faut simplement foncer pour se frayer son chemin.' Ca lui va bien", dit Janeway, son esprit dérivant à nouveau en pensant comme tout était différent maintenant. Principalement, elle ne pouvait pas s'enlever de la tête qu'elle allait repartir sans Chakotay à ses côtés. Par dessus tout, c'était ce qu'il y avait de plus dur. Elle sentait sa bonne humeur s'envoler en pensant à leurs nouvelles missions à tous les deux. Des missions séparées.
Tom prit la parole, l'interrompant dans ses pensées. "J'ai menacé papa d'une année supplémentaire de corvée de couches. Il a semblé prêt à obtempérer à cette pensée."
"Non-sens, Capitaine. Quand Tom a suggéré cette idée, je ne pouvais pas être plus d'accord avec lui. C'était le moins que je puisse faire." Owen prenait rapidement la défensive.
"Merci. A vous deux", dit Janeway, reconnaissante. Elle tendit la main vers l'Amiral Paris, montrant sa gratitude. Après tous ces moments difficiles oû il lui avait dit non durant les quatre derniers mois, il avait pris partie pour elle finalement. Il y avait une part d'elle-même qui savait qu'elle pouvait toujours compter sur lui. La même part qui lui disait maintenant que tout finirait par bien se terminer.
Cependant, le moment oû cette fin arriverait restait encore à déterminer.
 
***
 
La Chambre du Conseil des Aînés pulsait d'un arc en ciel de lumière. Un bourdonnement sourd emplissait l'air. Les couleurs étaient vives et violentes, comme le chaos que les Sernaix avaient commencé à répandre hors de la phase, comme si la planète elle-même était consciente du conflit qui s'annonçait. Au centre de la chambre, une image de Janeway s'adressant au conseil de la Fédération flottait dans l'air, comme formée par la lumière émanant des murs de cristal de la grotte ronde. L'image changea alors pour la réunion privée entre Janeway et le Président de la Fédération Unie des Planètes. Les Ayreths silencieux étaient témoins des événements qui se déroulaient autour d'eux. Aucune parole n'était nécessaire, tous savaient ce qui arriverait ensuite. Leur attention était toujours portée sur une nouvelle image devant eux. Le premier regard de Janeway sur son nouveau vaisseau.
Mateth se leva lentement de son siège et s'avança vers les images flottantes, les yeux toujours fixés dessus. "Le Capitaine Janeway est la clé. Bien que le Lieutenant Kim soit le catalyseur, Catherine Janeway est le chef qui aura la force nécessaire pour affronter ce qui va arriver. Elle ne dévira pas du chemin qui s'ouvre devant elle. Maintenant que son peuple a reconnu sa valeur, nous pouvons agir."
Un murmure monta de l'assemblée et emplit la pièce. La tension montait. Chacun savait ce que l'orateur Mateth allait demander ensuite. Pour la première fois en un millénaire, ils n'allaient plus savoir ce dont l'avenir serait fait. Le bourdonnement sourd qui venait de la planète devint lui-même plus fort et commença à changer, de même que la lumière qui se réfractait dans les murs autour d'eux. Le bourdonnement devint un chant, un triste appel lancinant venu des fins fonds des âges tandis que la lumière se transformait en un rayonnement blanc qui englobait toute chose, semblant venir aussi bien de l'intérieur de leur corps que de l'extérieur. "Notre éternité se termine aujourd'hui. Ainsi commence..." Mateth murmurait, mais c'était aussi clair que s'il avait parlé normalement. Les voix de tous les Aînés se mélèrent au chant de la planète, et bientôt chaque Ayreth sur la planète joignit sa voix au chant. Jusqu'à ce que le monde entier chante. Alors, l'Univers se renversa et la Bulle éclata. La phase n'existait plus.
 
***
 
Chakotay était debout, calme, et regardait sur son lit les valises qui y étaient posées, désormais presque pleines des affaires qu'il emportaient avec lui sur son nouveau vaisseau. Tout était arrivé si vite. Un moment, il était renvoyé de Starfleet, le moment d'après, il était ré-admis, réintégré à son ancien rang et affecté à un nouveau vaisseau. Une minute, il profitait des premières semaines de sa nouvelle relation avec Catherine, l'instant d'après, il ne savait plus quand il la reverrait. C'était comme si sa vie avait été prise, mise dans une boîte et secouée jusqu'à ce qu'elle devienne méconnaissable. Rien ne ressemblait plus au jour précédent.
Dans ses jeunes années, il avait souventimaginé comment sa carrière dans Starfleet pourrait devenir. Il gravirait les échelons des grades, gagnant le droit un jour, s'il était assez bon, de commander l'un des vaisseaux de Starfleet. Puis il avait démissionné et avait obtenu son propre vaisseau, mais pas du tout de ceux qu'il avait imaginé. Le Liberty était un assemblage de vieilles pièces au moment oû il avait été éjecté dans le Quadrant Delta. Mais c'était pourtant son vaisseau, et il avait été désolé de le voir se faire détruire.
Maintenant, il se retrouvait poussé dans un vaisseau de Starfleet sans presqu'aucun avertissement. Quand tout avait été dit et fait, il n'était pas sùr que c'était ce qu'il voulait. Cela le peinait de penser que le reste de ses équipiers du Voyager étaient à nouveau ensemble. Enfin, à l'exception flagrante d'Harry. En dépit des circonstances, ce serait une réunion. La place de Catherine était aux commandes de ce vaisseau, il le savait, mais il savait également qu'il aurait dù être à ses côtés.
Il se retrouva à penser à celle qui allait prendre sa place en tant que Premier Officier. Une femme. Il se sentait un peu désolé pour Tom et Tuvok. Avec une majorité de femmes dans l'équipe de commandement, la vie promettait d'être intéressante ! Il avait toujours pensé qu'il serait meilleur qu'il y ait une meilleure égalité. Mais peut-être aussi pensait-il seulement qu'il serait mieux parmi eux.
Ses pensées furent interrompues par la sonnerie du communicateur, et il se dirigea vers l'unité placée au mur.
"Ici Chakotay."
Un jeune Enseigne apparut sur l'écran. "Commandeur, j'ai recu l'ordre de vous demander de vous présenter au rapport dans la salle de téléportation numéro quatre. Votre vaisseau est prêt pour vous, Monsieur."
"Bien reçu", répondit Chakotay. "J'arrive."
Et il se mit en route. Sitôt coupée la communication, il se retourna et jeta quelques dernières affaires dans ses bagages. Dans celle du dessus, il posa délicatement une photo sur laquelle il posait en compagnie de Catherine au Lac George. Puis, après avoir bouclé les bagages, il les saisit et franchit la porte. Il était temps d'y aller.
 
***
 
Naomi Wildman se cramponnait très fort au bras de sa mère tandis qu'ils flanaient dans les longs couloirs venteux de la salle d'embarquement. Depuis longtemps, Naomi s'était jugée trop grande pour tenir la main de sa mère, certaine qu'à l'âge de quatre ans, elle était devenue bien trop vieille pour montrer ses sentiments en public. Mais maintenant, tout cela était oublié alors qu'ils se dirigeaient vers l'embarquement oû, pour la première fois de sa vie, Naomi allait être séparée de sa mère... peut-être pour une longue période.
Tous les adieux de Sam à sa grande famille avaient été dit longtemps avant d'avoir quitté leur appartement. Naomi et Greskrendtregk étaient les seuls qui l'accompagnaient jusqu'à son transport. C'était ce que voulait Sam. Bien que sa soeur et ses parents aient absolument voulu l'accompagner, Sam avait réussi à les en dissuader. Naomi avait encore à surmonter cette imminente séparation. Toute sa vie, Sam avait été là, c'était une figure familière de tous les jours. Du fait de leur isolement dans le Quadrant Delta, ils avaient été incroyablement proches l'une de l'autre, même pour une mère et sa fille. Et maintenant, elles allaient être séparées, pour une durée indéterminée... Naomi connaissait pourtant suffisamment la vie dans Starfleet en ayant vécu à bord du Voyager pour savoir parfaitement que sa mère serait en sécurité.
Avec cette pensée en tête, elle s'accrocha plus fort encore à la main de Sam.
Jamais auparavant, Naomi n'avait eu à endurer les mauvais côtés d'être l'enfant d'un officier de Starfleet. Elle apprenait maintenant très vite à apprécier la chance qu'elle avait eu à bord du Voyager, mais trop tard. Des camarades et des distractions tout le temps, et l'adoration de la part de tout l'équipage. Etant la seule enfant du Voyager, gâtée, Naomi n'avait jamais eu besoin de demander grand chose, et de ce fait n'avait jamais éprouvé le manque d'un père dans sa vie. A tout point de vue, Neelix avait presque rempli ce rôle, la guidant et l'aidant tout le temps.
Le petit groupe marchait en silence. Il n'y avait simplement rien à dire. Greskrendtregk et elle avaient discuté de tout pendant que Naomi était encore au lit, ne voulant pas qu'elle entende ce qu'ils avaient à dire. Sam connaissait bien sa fille, et savait exactement dans quel état était Naomi concernant les ordres d'affectation de sa mère. Non pas qu'elle essayat de le cacher. Elle avait d'abord été choquée, puis contrariée. Maintenant, elle cachait ses émotions, prétendant que tout allait pour le mieux.
Comme ils changeaient de couloir, le coeur de Naomi s'emballa quand elle réalisa comme ils étaient près de se séparer. Elle leva la tête vers sa mère, la regardant marcher, les yeux fixés sur la porte devant eux et l'air tout à fait déterminée.
Naomi ferma les yeux un instant, prétendant que tout cela n'était pas réel. Bien qu'elle se soit habituée à comprendre et apprécier son père, elle connaissait mieux sa mère. Elle se souvenait de ce qui s'était passé au matin, quand ils lui avaient appris la nouvelle. Bien qu'elle se soit sentie un peu fière quand ils lui avaient expliqué que sa mère devait partir parce qu'elle était l'une des meilleures dans son domaine, la sensation avait rapidement laissé place à l'horreur puis à la terreur.
Ils atteignirent finalement la porte. Naomi vit sa mère prendre une grande inspiration, puis échanger un regard avec Greskrendtregk avant de passer la porte.
Dans l'aire d'embarquement régnait le chaos. Des containers, certainement remplis de fournitures, remplissaient la moitié du hangar, prêts à être chargés. Le vaisseau lui-même était là, le transport pour Utopia Planitia. Naomi se sentit tout d'un coup malade en le voyant, sachant parfaitement consciente que ce vaisseau était celui qui emmènerait sa mère loin d'elle.
"D'accord", dit Sam pour la première fois depuis qu'ils étaient entrés dans le grand batiment. "Je suppose que je ferais mieux de monter à bord." Elle se sentait vraiment embarrassée, ne sachant pas du tout comment rassurer Naomi. Elle sourit gentiment à Greskrendtregk. "Prends bien soin de toi, chéri." Elle se pencha, lui déposant un baiser sur les lèvres.
Il lui retourna son baiser. "Fais attention à toi."
"Je le ferai", répondit Sam, avant de descendre les yeux vers Naomi. "Est-ce que ça va, mon coeur ?"
Naomi secoua la tête, tandis que Sam se penchait pour se mettre au niveau de sa fille, lui ouvrant ses bras. Naomi se jeta dans les bras de sa mère, les larmes faisant soudain briller ses yeux pendant que sa mère la hissait à son niveau. Samanatha enveloppa ses bras protectivement autour de sa fille, laissant Naomi enfoncer sa tête au creux de son épaule. Les larmes mouillèrent la tunique de Samantha tandis qu'elle berçait doucement Naomi dans ses bras bien qu'elle ne soit plus un bébé.
"Chhhhhut", la réconforta-t-elle gentiment, caressant doucement les cheveux de sa fille. "Naomi, s'il te plait, ne pleures pas. Tout ira bien. Je te le promets."
Naomi releva lentement la tête, les larmes lui coulant toujours sur les joues. "Je sais", hoqueta-t-elle. "Je ne veux pas que tu t'en ailles." Elle renfonça sa tête dans les épaules de sa mère, légèrement embarassée d'avoir à admettre cela.
"Je ne veux pas y aller", lui dit Sam calmement, refoulant ses propres larmes. "Mais je le dois."
"Ce n'est pas juste", dit Naomi d'une voix étouffée dans l'épaule de Sam.
"Je sais, mon coeur", répondit Sam, serrant sa fille tout contre elle. "Mais c'est la vie."
"Message à tous les passagers. Les passagers pour le transport en partance pour Utopia Planitia sont priés de monter à bord. L'embarquement commence immédiatement. Je répète, l'embarquement commence immédiatement", rapporta l'ordinateur.
"C'est pour moi", soupira Sam, redéposant doucement Naomi sur le sol, sans aucune envie de laisser sa fille s'en aller.
Gardant ses yeux fermement fermés, Naomi essaya de retenir ses larmes. Sam sourit affectueusement à sa fille. "Tête haute, mon coeur", dit-elle calmement, soulevant le menton de la jeune fille jusqu'à ce que leurs regards se croisent. Elle essuya doucement la larme qui coulait sur la joue de Naomi. "Hé," dit-elle, se baissant à sa hauteur. "Je vais revenir." Elle fixa Naomi d'un air sérieux. "Je te promets."
Naomi hocha la tête compréhensivement. "Je sais."
Sam sourit, essayant de ne pas pleurer. "Tu es une brave fille." Elle tourna la tête de Naomi vers le transport derrière elles. "Ils vont être prêt à décoller. Je ferais mieux d'y aller." Naomi hocha la tête. "Je t'aime, maman", dit-elle, jetant ses bras autour du cou de sa mère.
"Je t'aime aussi", répondit calmement Sam, serrant fort sa fille. Ils restèrent ainsi en silence pendant quelques instants.
"viens, Naomi", la pressa Greskrendtregk, saisissant la main de la jeune fille pendant qu'elle reculait de sa mère. "Nous devrions y aller."
Naomi acquiesça, les larmes aux yeux, se cramponnant à la main de son père, soudainement heureuse du réconfort qu'il offrait. "Au revoir, maman", réussit-elle à dire bravement.
"Je t'aime, mon coeur", lança Sam à sa fille, le regard plein d'affection, avant de se retourner pour monter dans la navette.
Naomi et Greskrendtregk la regardèrent jusqu'à ce qu'elle soit montée, et même encore quelques instants après qu'elle ait disparu.
"Tout ira très bien", dit Greskrendtregk à Naomi, incertain de pouvoir absolument la rassurer.
Naomi resta silencieuse pendant un moment. "Allons-y", dit-elle finalement, détournant les yeux du transport et commençant à mener son père vers la porte.
 
***
 
Catherine entendit les cables qui connectaient la coque du vaisseau à la station se rompre d'un coup sec. Le détachement des nappes de circuits des plaques de la coque envoyèrent un bang en écho à travers tous les ponts supérieurs. C'était un signe de l'urgence avec laquelle ce vaisseau était lancé pour sa croisière d'essai. Catherine sentait que c'était aussi un signe avant-coureur des événements à venir.
Elle s'assit au fond du fauteuil de Capitaine au moment oû le dernier cable se rompait, libérant le vaisseau de son dock. Le fauteuil bleu était confortable, mais il lui manquait ce sentiment familier d'usure. Pendant une seconde, son vieux vaisseau lui manqua terriblement. Mais cette pensée fut rapidement remplacée par le sentiment d'être à nouveau de retour dans Le Grand Fauteuil. Elle se sentait bien.
Un regard sur sa gauche et elle réalisa encore une fois ce qui n'allait pas. Son nouveau Premier Officier, Thalia Barton, était assise à ses côtés, regardant droit devant elle. Il y avait une suffisance dans son regard qui ennuyait Catherine, qui lui rappelait Tom Paris au début de leur voyage. En y repensant, se disait-elle, Tom Paris était devenu l'un de ses meilleurs officiers. Elle regarda Barton à nouveau, les pensées dans le vague. Tout cela lui prendrait du temps, mais Janeway ne pouvait s'empêcher de penser à l'arrogance de Barton lors de leur première rencontre. Elle n'avait pas du tout aimé cette rencontre et espérait qu'ils pourraient rediscuter plus tard en de meilleures circonstances. Tout cela, naturellement, si Barton le voulait.
Tout le monde était en train d'effectuer les dernières vérifications des systèmes du vaisseau avant qu'elle ne donne l'ordre du départ. Ils ne savaient pas encore oû ils allaient, mais Seven et B'Elanna étaient en train de travailler avec Oz pour voir ce qu'ils pourraient trouver. En pensant à cela, elle jeta un oeil vers le siège à côté de Tom Paris, le siège vide. C'était ce qui importait pour le moment, ramener Harry. Elle pourrait résoudre toutes les chamailleries entre les membres d'équipage et les difficultés techniques du vaisseau plus tard. Pour l'instant, retrouver Harry était leur priorité numéro un.
"Capitaine, l'ingénierie rapporte que tous les systèmes sont opérationnels. Toutes les propulsions sont disponibles, jusqu'au courant de glisse", annonça Tom.
"Merci, Tom." Silencieusement, Catherine se leva de son siège, se retournant pour regarder chaque personne sur la passerelle. "Pour ceux d'entre vous qui sont nouveau dans mon équipage, je vous souhaite la bienvenue. Pour ceux qui ont servi avec moi durant les huit dernières années, nous repartons", dit-elle en descendant les deux marches jusqu'à la station oû Tom était assis. Catherine glissa sa main le long de la station de navigation et pilotage, perdue dans ses pensées.
"Starfleet pense que ce vaisseau est prêt à être lancé, et je sais que pour la plupart d'entre vous, il y a quelques traces de doutes sur la manière dont ce vaisseau se comportera. Nous sommes tous dans le même cas. Cependant, en regardant la place vide à la station des opérations, je ne peux pas m'empêcher d'être sùre de lui." Catherine était toujours perdue dans ses pensées quand elle atteignit l'autre bout de la console, regardant longuement les nouveaux contrôles. "Harry Kim a travaillé sur ce vaisseau depuis le début. Il croit qu'il peut voler. Notre chef ingénieur B'Elanna Torres et Seven of Nine pensent la même chose. J'ai foi en leur assurance. Et j'espère que vous tous aurez la même foi que moi."
Catherine prit une profonde inspiration en rejoignant son fauteuil, tout en restant debout. "Cette mission ne sera pas facile, cependant pour l'équipage du Voyager, rien n'a jamais été facile. J'attends de chacun d'entre vous le même effort que lorsque nous étions perdus dans le Quadrant Delta et dans la Bulle d'Espace-Temps. Nous avons maintenant la charge du plus puissant, du plus avancé des vaisseaux de la flotte. Starfleet a fait un grand bon en avant dans les voyages intersidéraux en équippant ce vaisseau, le Voyager-A, avec des réacteurs de transdistorsion et à courant de glisse. Il y a huit ans, il fallait soixante-dix de voyage entre les quadrants Alpha et Delta. Ce vaisseau peut parcourir la distance en quelques semaines."
Catherine se retourna encore, cette fois pour faire face à Ayala qui se tenait aux côtés de Tuvok à la console tactique. "Il y a huit ans, dans des circonstances extraordinaires, l'équipage du Voyager et un groupe d'anciens Maquisards ont été forcés de s'unir en quête d'un chemin de retour vers leur foyer. Nous voici aujourd'hui, toujours unis." Elle s'attarda sur ces mots, méditant sur l'absence de Chakotay. "Une nouvelle mission nous attend, et nous y ferons face. Tous ensemble." elle sourit discrètement à Ayala, qui lui retourna son sourire. Puis elle s'assit dans son fauteuil. "Monsieur Paris, en avant."
 
***
 
Harry tournait en rond dans la prison faite pour ressembler à son ancienne chambre. Il avait arrêté d'essayer de forcer les portes ou les fenètres, ou encore d'appeler à l'aide. Il resterait coincé ici jusqu'à ce que ses ravisseurs décident de s'amuser un peu plus avec lui.
S'il s'agissait d'un holodeck, pensa Harry, alors c'était une excellente reproduction, une de celle dont Tom Paris aurait été fier. Ils avaient réussi à recréer les détails de son enfance jusqu'aux usures et déchirures de ses posters d'équipes de football et de speedball d'il y avait auinze ans. Tout était exactement comme il s'en souvenait, excepté le fait que sa mère n'était pas un dictateur assoiffé de sang décidé à détruire sa planète natale.
"Bonjour, Harry", fit une voix familière, tandis que Sycorax réapparaissait encore une fois sous les traits de sa mère. "J'avais espéré que les souvenirs d'enfance pourraient t'aider à ramener à la surface d'autres pans de ta mémoire."
Harry regarda la fausse image avec sévérité. "C'est amusant, mais ma mémoire s'est envolée, subitement."
"Peut-être préfèrerais-tu un changement d'environnement ?" demanda-t-elle, tandis que la chambre se dissolvait autour de lui. Soudain, Harry ne fut plus dans la maison de son enfance, mais sur la passerelle du Voyager, de retour dans le Quadrant Delta.
Harry regarda avec attention tout autour de lui dans la pièce, notant comme tout était conforme à ses souvenirs. Puis il baissa la tête pour se regarder. Le pyjama qu'il portait jusque là s'était transformé en son vieil uniforme. Il se retourna pour voir oû se tenait sa mère l'instant d'avant, uniquement pour s'apercevoir que son image avait été remplacée par celle d'une autre femme.
"Peut-être est-ce là que tu te sens le plus à l'aise, Harry", demanda l'illusion du Capitaine Janeway, s'adressant à lui avec une familiarité des plus déplacées.
"Que voulez-vous de moi ?" demanda Harry.
"Comme je l'ai dit, Harry", répondit-elle sournoisement, "tu gardes des secrets. Il y a des choses sur ce nouveau vaisseau que tu as construit que mes contacts sur Terre n'ont pas été capable d'apprendre. Peut-être aimerais-tu m'en parler ?"
"Je sais tout de vos contacts", répliqua Harry en défi. "Tout le monde sait, maintenant. De la même façon que je suis sùr qu'ils savent que ce sont eux qui m'ont kidnappé."
"Cela n'a aucune importance", dit la fausse Janeway, tout en s'avançant à grands pas vers le fauteuil de Capitaine pour s'y asseoir, tous les yeux sur la passerelle fixés sur elle. "Votre Fédération n'est pas de force à se mettre en travers de notre chemin. Notre peuple trouvera son plaisir dans les souffrances des vôtres."
"Nous nous défendrons", dit Harry, essayant de rassembler autant de conviction qu'il le pouvait , au moins pour se convaincre lui-même.
"Oui, je suis sùre que vous le ferez", dit Sycorax par la bouche de Janeway. "Ce sera tellement plus amusant d'observer votre espèce se faire tuer, essayant de combattre dans une situation si désespérée." Sycorax se tourna alors dans le fauteuil de Capitaine, regardant Harry face à face, son visage montrant toujours de l'amusement. "Bien entendu, je pourrais rendre les choses plus faciles pour ton peuple."
"Vous ? Rendre les choses plus faciles ?" répliqua Harry avec mépris.
"Harry, ce que tu ne sembles pas réaliser est que je suis la seule personne qui retienne les bandes et les empêche de déverser une orgie de violence contre votre Fédération qui ferait passer votre guerre du Dominion pour une querelle de famille. Tout ce que j'aurais à faire sera de convoquer un conclave et d'echauffer suffisamment les mâles, et ta planète cesserait d'exister. Je suis sùre que l'Abomination t'a tout dit sur ce que les Sernaix sont capables de faire."
"Il... Il m'en a donné une idée", dit Harry.
"Alors je suis sùre que tu saisis l'importance de me rendre heureuse. Raconte-moi ce que je veux savoir, et je pourrais minimiser les dommages infligés à ton peuple autant que je le pourrai. Défis-moi, et je ne pourrai être tenue responsable de ce qui arrivera." Sycorax se leva alors de son fauteuil et avança lentement jusqu'à Harry d'une façon qui n'avait rien des manières de Janeway. "Ne te raccroches pas aussi solidement à tes attentes de la réalité, Monsieur Kim. Dans le Royaume, tu peux avoir tout ce que tu veux, tout ce que tu désires."
La scène changea à nouveau, et Harry était toujours en uniforme, à bord de l'ancien Voyager, mais il n'était plus sur la passerelle. Il se trouvait désormais dans le mess, et pas tout seul. Debout devant lui se tenait Seven of Nine, habillée de sa tenue de régénération argentée qu'elle préférait durant sa première année passée en tant qu'individu.
"Etes-vous amoureux de moi, Enseigne ?" dit Seven.
"Qu... Quoi ?" bégaya Harry, aussi confus à cet instant qu'au moment oû il avait vécu la même scène cinq ans auparavant.
"Vos pupilles sont dilatées, votre respiration est irrégulière", dit Seven, tout en entrant dans son espace personnel. "Désirez-vous copuler ?"
"Que... Que se passe-t-il ici ?" essaya-t-il de dire. Mais dès que Seven of Nine s'approcha de lui, assez près pour qu'il sente la chaleur de son corps et la sensation de sa respiration, elle leva les yeux vers lui avec une lueur machiavélique dans les yeux qui n'avait rien de caractéristique de l'ancienne drone, même maintenant avec ses nouvelles émotions libérées.
"Cela fait du bien, n'est-ce pas ?" dit Sycorax avec la voix de Seven. "Vous autres humains êtes si faciles à manipuler par vos désirs émotifs. Cela remplit notre peuple de honte."
Horrifié, Harry repoussa la fausse Seven loin de lui et recula. N'y avait-il aucun échappatoire à ce tyran manipulatif ?
"Crois-tu réellement que tu peux faire mieux que moi, Harry ?" dit Sycorax/Seven. "Je connais tes désirs encore mieux que toi. Peut-être aimerais-tu d'autres épisodes de ta vie passée ?"
La scène changea encore, et Harry se retrouva dans ses anciens quartiers du Voyager, debout à côté de la même illusion de Seven of Nine qu'avant. Mais maintenant, il y avait quelqu'un de plus dans la pièce, une autre femme de son passé.
"Viens au lit, Harry", dit Tal sur un ton languoureux, allongée de manière érotique dans les draps de son lit. "C'est un ordre."
"Ou", dit Sycorax à côté de lui, "tu préfèrerais le rejouer d'un autre point de vue ?"
Harry regarda alors de nouveau vers le lit. Tal n'était plus là, remplacée par une autre femme.
"Viens au lit, Harry", dit Seven of Nine langoureusement, aussi nue et sensuelle que l'était Tal quelques secondes plus tôt. "C'est un ordre."
"Arrêtez ça !" s'écria Harry, se tournant sur le côté, pour découvrir qu'il n'y avait plus personne. "Je suis fatigué de vos manipulations de la réalité ! Si vous voulez en savoir tellement sur moi, alors montrez-vous tels que vous êtes ! Plus d'illusions ! Montrez votre vrai visage !"
"D'accord, Harry", fit une grosse voix grave, qu'Harry suspectait bien pouvoir être la vraie voix de Sycorax. "Si c'est ce que tu veux."
En un instant, la scène se volatilisa. Harry découvrit qu'il était allongé attaché à ce qui ressemblait à un porte-bagages, les bras et les jambes en croix. Il jeta un oeil de chaque côté et vit des tubes sortir de ses poignets et de son cou, presque comme s'il avait été assimilé par le Collectif Borg. Son horreur monta encore d'un cran quand il découvrit l'immense chambre circulaire. Les murs étaient faits de la même matière vitreuse brillante qu'il avait vu dans le vaisseau d'Ozymandias. La pièce était vide, à l'exception de lui-même, de l'appareil auquel il était attaché, et d'une... Grande et grosse masse qui flottait dans sa direction. Ce n'est que lorsque la lumière fut sur elle qu'il devint clair qu'il s'agissait d'une personne. Un Sernaix. Mais pas comme les Sernaix mâles qu'il avait rencontrés avant. Ce Sernaix là était grand, énorme à en être obscène, avec de lourds bourlets de graisse roulant sur son visage. Il... non, elle, semblait flotter dans les airs, vêtue d'un ample manteau et enveloppée dans une sorte de harnais mécanique. L'appareil semblait projeter un genre de champ antigravitationnel autour de son porteur, lui permettant de se mouvoir dans la pièce avec une grâce et une aisance qui jurait avec sa fantastique obésité. Ce n'est que lorsqu'elle se fut rapprochée suffisamment d'Harry qu'il put voir l'air de satisfaction cruelle devant sa terreur et son désarroi. C'était le vrai visage de Sycorax, l'Adimha du Cadre de la direction.
"Bienvenue dans le monde réel, Monsieur Kim", lui dit-elle, fermant toute discussion.
 
***
 
Seven of Nine entra dans l'ingénierie, regardant partout avec le plus grand intérêt. Elle se souvenait à quoi avait ressemblé cet endroit quand elle travaillait à la station Fulton, au temps oû ce vaisseau n'avait été rien d'autre que du travail d'amateur, comme l'avait appelé B'Elanna Torres en arrivant. Après cela, les ingénieurs et les techniciens s'étaient activés fébrilement, transformant l'endroit en une véritable ruche débordante d'activité. Et maintenant,c'était devenu le département d'ingénierie d'un vaisseau spatial en parfait état de marche. Chaque membre d'équipage connaissait sa tâche et s'en acquitait avec la fuidité et la précision d'une machine bien huilée. B'Elanna avait apporté l'ordre au chaos, à la manière de la Reine Borg dans le Collectif. Bien sùr, Seven savait qu'il vaudrait mieux ne pas partager cette analogie avec le chef ingénieur.
B'Elanna releva la tête de son travail et accueillit la nouvelle arrivée dans son domaine. "Ah, Seven. Est-ce le Capitaine qui vous a envoyée ici ?"
"Elle n'en a rien fait", dit Seven. "J'avais espéré discuter avec Ozymandias."
"Faites comme chez vous", répondit B'Elanna, lui indiquant le noyau du courant de glisse. "Vous me rendrez service. J'ai besoin du meilleur rendement de cet équipage, et je n'arriverai pas à l'obtenir tant qu'il continuera à faire ses petits commentaires pendant que nous essayons de travailler."
"Je m'efforcerai de le tenir occupé", répliqua-t-il, "Lieutenant."
B'Elanna sourit à cette remarque. "Vous savez, Seven, je me rappelle vous avoir dit que vous pouviez m'appeler par mon prénom. Mais merci quand-même, ça fait du bien d'être à nouveau reconnue à son grade."
Seven sourit à B'Elanna puis se dirigea vers l'élévateur qui descendait au niveau inférieur du noyau de courant de glisse. De nombreux changements avaient été effectué dans le département d'ingénierie depuis leur expérience initiale d'installation des systèmes de propulsion Borg et Sernaix. Le réacteur de transdistorsion Borg était désormais situé sur une plateforme supérieure, couvrant le réacteur classique de distorsion de Starfleet, alors que le coeur de courant de glisse avait été installé au niveau le plus inférieur, autant pour des raisons de facilité d'accès aux réseaux de systèmes du déflecteur que pour des raisons de sécurité en ce qui concernait Ozymandias. Seven s'approcha de la section Sernaix après s'être extraite de l'élévateur, anxieuse à la vue de l'allure massive peu naturelle du coeur. "Ozymandias", salua-t-elle cordialement l'être logé à l'intérieur.
"Ah, Seven", dit Oz avec sa bonne hummeur habituelle. "J'espérais que vous viendriez me voir. Vous savez, votre Capitaine m'avait promis que ces émetteurs holographiques seraient rapidement installés."
"J'ai peur que ce soit une priorité secondaire", dit-elle. "J'avais espéré que... vous auriez plus d'informations sur ce qui se passe dans le Royaume."
"Je me disais bien que c'était plus qu'une visite de courtoisie", dit le Sernaix. "J'ai essayé d'écouter les fréquences subspatiales du Royaume sans être détecté. ces derniers temps, j'ai capté un traffic important entre les bandes. Définitivement, il se prépare quelque chose d'important."
"Et... des nouvelles d'Harry ?" demanda-t-elle avec appréhension.
"Et bien, c'est un peu plus dur", répondit-il. "J'ai réussi à tracer les communications à partir du vaisseau qui l'avait enlevé. Je sais qu'il a été transféré de là vers un vaisseau de bande, puis déplacé vers plusieurs destinations après cela. Mais j'essaye toujours de définir sa destination finale."
"Je vois",dit-elle doucement. "Toutes les informations que vous pourrez nous fournir seront du plus grand secours."
"Naturellement", dit-il sur un ton anormalement serviable. "Vous savez, je ne suis pas sùr de comprendre les émotions que vous deux ressentez l'un pour l'autre, mais j'imagine que cela représente quelque chose de très important."
"Je suppose", dit-elle, ses pensées partant à la dérive. "Mais elles peuvent aussi être une complication. Peut-être votre race est-elle enviable. Sans amour, vous ne pouvez être blessés."
"Je pense que vous êtes peut-être en train de jeter le bébé avec l'eau du bain sur ce coup-là, Seven", fit une voix familière derrière elle. Seven se retourna et vit le Docteur qui la regardait avec un sourire amical.
"Docteur", dit-elle, "je ne vous avais pas entendu entrer."
"Je suis désolé, je n'avais pas l'intention d'écouter aux portes", reprit-il. "J'étais venu parler au Lieutenant Torres. Elle était quelque peu inquiète à propos de, euh..." Il s'interrompit avant de reporter son attention vers le coeur de courant de glisse puis de continuer sur un ton plus saccadé. "Sur ce que vous lui avez dit à propos d'être touchée et souillée. Elle voulait s'assurer qu'il n'y avait aucun problème chez elle et son bébé."
"Hé, ne me lancez pas la pierre", répliqua Oz sur la défensive. "Je n'ai fait que répéter ce qui nous avait été dit par le cadre de la direction. Personnellement, je n'ai jamais été capable de détecter un quelconque contact la concernant comme je l'ai senti avec Harry. Je suis Adimh, pas Docteur."
"J'en conclus qu'elle va bien ?" demanda Seven avec inquiétude.
"Et bien, mes scans n'ont rien trouvé de mauvais en elle, si c'est ce que vous voulez dire", dit le Docteur. "Mais je ne peux pas dire non plus que je sache ce que je suis supposé rechercher."
La jeune femme resta silencieuse et pensa seulement à Harry et au fait que c'étaient ses dons spéciaux, quelque soit leur origine, qui étaient la cause de sa disparition.
"Ecoutez-moi, Seven", dit le Docteur. "Je sais ce que vous ressentez. Je sais que vous ressentez une grande angoisse à l'intérieur de vous. Vous essayez souvent de cacher les choses qui vous traquassent ou vous rendent mal à l'aise."
"Venez-en au fait", réclama-t-elle.
"Ce que je suis en train de dire, Seven, c'est que vous ne devriez pas abandonner vos sentiments ou vos émotions juste parce qu'ils apportent le risque d'être blessée. Je vous ai observée durant ces derniers mois, comment vous avez évoluée et vous êtes développée en tant qu'être humain. J'avais toujours eu les plus grands espoirs pour vous quand je vous ai pris sous ma tutelle, mais vous avez excédé toutes mes attentes. Vous vous êtes vraiment épanouie dans votre humanité. Je vous supplie de ne pas jeter tout cela à la poubelle."
"Mais... que ce passera-t-il si j'ai tort , Pourquoi devrais-je risquer de souffrir comme ça ?"
Le Docteur lui sourit affectueusement. "Seven, il existe une vieille expression humaine. 'Vous devez embrasser quelques grenouilles avant de pouvoir trouver votre prince.'"
Seven leva un sourcil à cette phrase. "Docteur, êtes-vous en train de comparer Axum et Chakotay à des amphibiens ?"
"Ce que j'essaye de dire, Seven', continua-t-il avec exaspération, "c'est que la souffrance, la confusion et les choix que vous avez fait par le passé vous ont aussi aidée à évoluer et vous amener au point oû vous en êtes aujourd'hui. Monsieur Kim est différent de ces autres hommes de votre vie. C'est le premier jeune homme que vous ayez choisi complêtement libérée de vos restrictions Borgs et de vos a-priori du passé. Il est le choix que vous avez fait en tant qu'être humain à part entière."
"Et si jamais je l'ai perdu ?"
"Alors vous continuerez à vivre", ajouta-t-il. "Vous avez la force nécessaire pour cela. Mais vous ne pouvez pas savoir si vous l'avez déjà perdu. Il pourrait toujours être là, à vous attendre. Maintenant, il pourrait très bien encore n'être qu'une autre grenouille. Mais peut-être, simplement peut-être, est-il votre prince."
"Il a raison, vous savez", dit B'Elanna, qui venait de les rejoindre. "Et je pense qu'après des siècles de contes de fées sur des princes et des damoiselles en détresse, ce serait bien qu'enfin ce soit la princesse qui vienne à la rescousse pour une fois."
Les traits de Seven s'éclairèrent et elle se redressa fermement, sa confiance revenue. "Vous avez raison, tous les deux. Je ne vais pas abandonner. Harry est quelque part là dehors et je le trouverai. Je ne perdrai pas espoir. C'est la chose la plus humaine à faire."
Soudain, Oz poussa un cri strident à travers l'ingénierie, faisant faire un bon à tous ceux qui étaient à portée d'oreille.
"Qu'est ce que c'était que ça ?" hurla B'Elanna au Sernaix.
"Je..." essaya de dire Oz. "C'est parti. L'invasion est commencée !"
 
***
 
Harry pâlit lorsque Sycorax s'approcha de lui, ses yeux jaunes perçants ne clignant jamais, jusqu'à ne plus être qu'à quelques centimètres de son visage. Il voulait regarder ailleurs, mais chaque regard de côté ne faisait que lui montrer son corps meurtri.
"Qu'est-ce que vous m'avez fait ?" lui cria-t-il, essayant de se libérer les bras du harnais qui le restreignait. Le tubes plongeant dans ses membres cliquetèrent, ainsi secoués.
"Il va falloir que tu oublies la rudesse de cet appareillage, Harry", dit Sycorax avec un sourice grimaçant. "Il y a longtemps que nous essayons de lier un membre d'une autre espèce au Royaume. Nous savons que votre espèce ne partage pas notre aptitude à générer un champ personnel, alors il nous a fallu fabriquer une interface plus 'artisanale'.
Il gromela de dégoùt en imaginant ce qu'ils lui avaient fait. Il ne sentait aucune douleur, seulement une gène générale qui lui engourdissait le corps. Il portait toujours les mêmes vêtements que pendant son rendez-vous avec Seven, même si ses manches et son bas de pantalon étaient en lambeaux. C'était aussi bien comme ça, pensait-il. Il ne voulait pas savoir ce que ces monstres avaient fait du reste de son corps qu'il ne pouvait voir.
Mais alors quelque chose naquit en lui. Si les Sernaix avaient été forcés d'implanter un tel dispositif pour accéder à son esprit par le Royaume, alors cela signifiait qu'ils ne connaissaient rien de l'épisode sur le réacteur à courant de glisse. Pendant un bref instant, Harry avait réussi à interfacer son esprit avec la technologie Sernaix, même si un tel exploit aurait dù être impossible. Peut-être cela avait-il jute été un coup de chance, quelque chose qui était dù à Ozymandias et au réacteur. Mais si ça ne l'était pas ? Peut-être, pensa-t-il, avait-il un as dans sa manche, après tout.
"Maintenant, Harry", dit Sycorax en flottant autour de lui d'un air menaçant. "Tu vas me parler plus en détails de tes rêves. Les Dieux t'ont-ils dit quoi que ce soit ?"
"Je vous dis que je n'ai aucune idée de qui sont vos Dieux, ou s'ils m'ont ou non donné un quelconque savoir !" cria-t-il d'exaspération. "Je pense que je m'en souviendrais si j'avais rencontré un Dieu !"
Sycorax s'arrêta en plein air et se tourna vers lui, le visage se tordant de colère. Elle fondit vers lui et le menaça d'un doigt griffu. Harry ne put rien faire quand elle lui prit la tête entre ses mains comme dans un étau.
"Ecoutes-moi bien, petit !" lui grommela-t-elle. "Je pourrais t'écraser comme un insecte ! Je n'arrive pas à comprendre pourquoi les Dieux ont choisi une créature misérable comme toi comme vaisseau de leur connaissance, mais si l'on en croit les enregistrements de ton vaisseau, c'est ce qu'ils ont faits. Alors tu vas me dire tout ce que tu sais ! Maintenant !"
Harry tressaillit en sentant la pression et la douleur de son emprise sur sa tête. Elle pressa plus fort, au point qu'Harry eut peur qu'elle ne lui écrase le crâne dans un accès de folie furieuse. "Je... Je ne sais pas ce que vous voulez que je vous dise."
"Les Dieux !" s'exclama-t-elle, la voix semblant plus désespérée. "Ils ont forcément dù te parler dans tes rêves ! Que t'ont-ils dit ? Il faut que je sache leurs secrets ! Leurs vies ! T'ont-ils transmis le secret de l'immortalité ?"
"M... Mais. Je pensais que les Sernaix étaient déjà immortels ?" répondit-il faiblement.
"Immortels ?" lui cracha-t-elle. "En tant qu'individus numérisés, peut-être, libérés de leurs contraintes physiques et des désirs de la vie. Mais immortels en tant qu'êtres de chair, immortels dans le pouvoir, voilà un don que seuls les Dieux sont sensés maîtriser !"
Harry repensa à ce que cette femme avait dit à propos d'Ozymandias. Elle l'avait appelé une Abomination, tout cela parce qu'il avait refusé de se retirer et de vivre une vie isolée dans les banques de données. Mais maintenant, il voyait bien qu'Ozymandias et Sycorax étaient deux aspects de la même pièce. Les deux désiraient plus que tout au monde les plaisirs de la réalité, pour des raisons différentes. Dans son propre style, Sycorax était autant une Abomination que l'être dont elle avait ordonné la chasse et la destruction.
L'Adimha regarda droit dans les yeux d'Harry et vit en même temps sa peur et sa défiance. Voyant qu'elle perdait le contrôle qu'elle avait sur lui, elle le libéra et repartit flotter plus loin. Visiblement, l'humain ne craignait pas de mourrir. Etant donné ce qu'ils connaissaient de lui, la mort d'autres personnes aurait plus de chances de le faire changer d'avis.
"Très bien, Harry", dit-elle avec mépris. "Si c'est de cette manière que tu veux jouer, alors tu va apprendre qui est le véritable maître du jeu ici." Sycorax étendit alors son bras trappu, et la pièce disparut, remplacée par une vaste arène illuminée de torches et de feux de joie. Le ciel lointain rayonnait des cendres et des flammes d'un volcan. L'air était rempli du vacarme du tonnerre et une armée était en marche. Des centaines de Sernaix males étaient assis tout autour d'eux sur des bas de pierre, tous habillés de cuir noir et brillant. Leurs tatouages brillaient d'un rouge ardent. Ils criaient et clamaient tous pour réclamer l'attention, et tous étaient armés d'armes aux allures terrifiantes, prêts à les utiliser.
Sycorax elle-même avait poussé en des dimensions encore plus grandes. Dans cette fausse réalité, elle trônait sur l'arène comme une déesse guerrière de dix mêtres de haut, sa masse remplacée par du muscle, ses robes et harnais devenus armure. Ses doigts griffus se prolongeaient maintenant en de féroces serres et de ses yeux irradiaient des flammes.
Quant à Harry lui-même, les tubes et attaches avaient disparu. Il avait rétréci jusqu'à la taille d'une souris et était enlevé dans la monstrueuse paume de Sycorax, réduit au statut de jouet pour la joie du Sernaix.
"Voici l'Ennemi !" déclara Sycorax à l'assemblée des mâles, alors qu'ils se calmaient pour absorber les paroles de l'Adimha. "Voyez comme il est réellement faible et vulnérable. Il en est de même pour les mondes de son peuple ! Allez de l'avant et détruisez tout ! Prenez du plaisir dans la mort et l'agonie que vous sèmerez et partagez ce plaisir avec tout ceux qui sont reliés au Royaume !"
"Oui !" crièrent les mâles à l'unission, levant leurs armes dans un salut de victoire et de joie.
"Quelle est notre première cible ?" demanda un gros Sernaix mâle qui se tenait à la tête de la foule.
Sycorax la déesse guerrière sourit cruellement en baissant la tête vers le faible Harry dans sa main. "Trouvez le vaisseau de Janeway", aboya-t-elle. "Trouvez-le, et faites souffrir son équipage !"
 
***
 
Tom revérifia la carte de navigation, étonné de la précision de la propulsion de transdistorsion Borg. Ils étaient sur la trajectoire qu'Oz avait programmé il y avait plus de trois heures, et il n'avait même pas à faire de correction de trajectoire. Autant qu'il sache, c'était un record.
"Cela vous va-t-il, Monsieur Paris ?" demanda Janeway depuis son fauteuil, un léger sourire sur les lèvres en regardant son pilote détailler les contrôles comme un enfant les sucreries dans un magasin.
"Encore plus que je ne l'aurais pensé, Capitaine", répliqua Tom.
Soudain, un bip d'alerte venu de la console des opérations attira leur attention à tous les deux. L'Enseigne à ce poste enfonça quelques commandes dans la confusion. "Capitaine, les données sont aberrantes." Sur cette affirmation, Catherine se leva et descendit jusqu'à la console, se postant derrière le jeune enseigne. "Je n'obtiens aucune donnée valable."
Catherine appuya sur quelques contrôles elle-même, fronçant les sourcils. "Il est possible qu'il y ait un problème avec le réseau de détecteurs." Catherine appuya sur son communicateur. "B'Elanna, est-ce que les senseurs fonctionnent ?"
Elle entendit la voix de B'Elanna sur le canal. Catherine fronça encore plus les sourcils et tappa encore la séquence sur la console. Toujours rien. Elle soupira intérieurement. Les mauvais fonctionnements étaient la chose la plus ennuyeuse d'un vol d'essai. Elle s'arrêta un moment, sur le point d'appeler une équipe de réparations quand un autre bip retentit, cette fois sur la console de pilotage.
"Pas déjà un autre, Monsieur Paris ?" Janeway fit demi-tour pour se placer derrière Tom. D'après la tête de Tom, Catherine était sùre qu'elle n'allait pas aimer ce qu'il allait dire. Elle sentit alors un frisson derrière ses pieds qui se transforma rapidement en un grand choc, la faisant presque perdre son équilibre.
"Nous sortons de transdistorsion, Capitaine ! Je ne sais pas ce qui l'a causé !" parvint à dire Tom tout en essayant de replacer le vaisseau sur une trajectoire correcte. D'une main, Catherine s'accrocha au dos de son fauteuil tandis qu'elle tappait sur son communicateur de l'autre.
"B'Elanna, dites-moi que tout fonctionne correctement !" dit Janeway tandis qu'un autre choc ébranlait le vaisseau. Elle tomba vers l'avant, se rattrapant à la console devant elle.
Les secousses s'arrêtèrent et Tom reprit son souffle. "Je crois que tout va bien maintenant, Capitaine."
"Je n'ai toujours pas de signal clair dans les données, Capitaine", annonça l'Enseigne.
Catherine se tourna vers la station du fond à gauche. Madame Wildman, pouvez-vous lire quoi que ce soit sur votre console."
Sam regarda rapidement les données fournies par ses senseurs mais ne put rien en tirer non plus. "Je ne sais pas quoi faire de ces données, Capitaine. Cela ne fait aucun doute, les senseurs de cartographie stellaire fonctionnent. Mais..." Sa voix se perdit tandis qu'elle appuyait frénétiquement sur ses contrôles, essayant de tirer quelque chose de ses informations.
"Mais quoi, Enseigne ?" la poussa Catherine.
"Je détecte... des modifications importantes de l'Espace-Temps", annonça Sam, incrédule.
"Des modifications importantes, Enseigne ? Soyez plus précises", dit Catherine, se précipitant vers la console de cartographie. Sam était toujours affairée aux contrôles, et Janeway s'approcha suffisamment près pour lire les données des senseurs. "Cela n'a aucun sens."
"Les étoiles... Il y en a en plus. Et certaines ont disparu. Attendez une seconde", dit Sam en survolant les contrôles. "Cela continue de changer."
"Capitaine." C'était Tuvok, cette fois. "Je détecte des signatures de déplacement temporel dans tout le secteur. Il semble que ce soit un effet secondaire de ce qui est arrivé aux étoiles, mais je ne peux pas en tracer l'origine."
Catherine sentit sa migraine revenir très rapidement à la mention de déplacement temporel. Maintenant, une part d'elle-même espérait à tout prix que tout cela ne soit dù qu'à des mauvais fonctionnements des systèmes du vaisseau. "Tuvok, Sam, lancez un diagnostic de niveau trois."
"Capitaine, je crois qu'il n'y a aucun problème dans nos systèmes. J'ai scanné l'étoile la plus proche. Nous l'avons déjà rencontrée", annonça Sam.
"Quoi ?" Catherine sentait sa tête commencer à craquer sous la vapeur. Sur sa droite, elle vit Barton apparaître, un mauvais signe comme elle n'aurait pu en imaginer de pire à cet instant.
"Dans la bulle d'Espace-Temps, Capitaine. Je pense que... oû que nous étions à cette époque, c'est en train de fusionner avec notre galaxie", termina Sam.
Catherine sentit la peur poindre en elle. C'était un endroit dont elle ne voulait plus jamais entendre parler. "Vous êtes sùre ?"
"Tous les senseurs sont d'accord."
"Monsieur Paris, arrêt complet des machines. Je veux savoir exactement ce qui se passe ici", ordonna-t-elle en se retournant et en retraversant la passerelle. Le sanctuaire de son bureau lui semblait le meilleur endroit pour le moment. Là-bas, elle pourrait réfléchir calmement, elle pourrait comprendre ce qui se passait.
"Nous devrions continuer d'avancer", fit la voix de Barton en écho à travers la passerelle désormais silencieuse. Catherine se retourna lentement pour regarder son nouveau Premier Officier droit dans les yeux. Tout ce qu'elle croisa du regard était un air de gloire vaniteuse. "Nous ne devrions pas perdre de temps de cette manière."
"Qu'est-ce qui vous fait croire avec certitude que nous sommes en train de perdre notre temps ?" répliqua Catherine. "Il vient de se produire une grave modification du continuum Espace-Temps. Je ne sais pas si la Fédération a regardé autour d'elle ces derniers temps, mais cela signifie généralement que quelque chose de grave est arrivé et pourrait bien causer une modification de notre propre ligne de temps. La Directive Première Temporelle, cela vous dit quelque chose ?"
"Parfaitement. Et nous devrions laisser les enquêtes temporelles s'en charger", suggéra Barton.
"Et foncer dans une région de l'Espace dont nous ne connaissons virtuellement rien du tout ?" Catherine s'approcha de la grande femme. Bien qu'elle soit plus petite que Barton, son sens du commandement et de la parade faisait d'elle la personne dominante. Son menton claqua légèrement quand elle fixa la femme aux cheveux bruns. "C'est la réaction d'un officier inexpérimenté, Commandeur."
"Je suis le protocole", annonça calmement Barton.
"Et en tant que Capitaine, je veux savoir ce qui se passe. Présentez-vous à l'ingénierie et aider le Lieutenant Torres dans ces diagnostics. Je serai dans mon bureau", lui ordonna Catherine en s'éloignant, ne jetant même pas un second regard à Barton. Sentant le regard de Barton fixé dans son dos, elle se retourna à nouveau. "Et n'oubliez pas, le Lieutenant Torres est le chef ingénieur." Sur ce, elle se retourna et se dirigea finalement vers son bureau.
Les portes se refermèrent derrière elle tandis qu'elle commandait au réplicateur une tasse de café. La mission était devenue beaucoup plus compliquée. Si les données des senseurs étaient corrects comme elle le suspectait, alors il n'y avait plus de barrière aux Sernaix. Pour autant qu'elle sache, leur race pouvait se déplacer dans toute la galaxie. Elle passa devant le réplicateur oû elle ramassa sa tasse de café puis se dirigea vers son bureau oû elle s'affaissa dans le siège. Dès la première gorgée de café, elle se sentit un peu relaxée.
Reposant la tasse sur la surface de son bureau, elle ouvrit un canal avec le Commandement de Starfleet, pensant qu'ils sauraient peut-être ce qui était en train de se passer.
L'ordinateur répondit. Elle allait devoir envoyer son message en subspatial et avec de la chance, elle aurait la réponse dans quelques heures. Reprenant une gorgée de café, elle prépara un message et l'envoya par un canal sécurisé.
S'adossant dans son fauteuil, elle repensa aux événements des dernières 48 heures. Tout était si calme, juste deux jours plus tôt. Chakotay et elle étaient au Lac George, finissant enfin par profiter de ce qu'il appelait 'toutes ces vacances jamais prises que tu avais promis de prendre avec moi'. Puis il y avait eu la fête d'anniversaire de Miral qui avait rassemblé l'ancienne équipe d'officiers supérieurs du Voyager pour la première fois depuis neuf mois. Catherine soupira à cette pensée. C'était certainement l'une des soirées les plus agréables qu'elle avait jamais passée avec ses amis.
Il semblait que le destin avait décidé d'intervenir pour s'assurer que quelque chose se passerait mal. Plus tard cette nuit-là, Paris était réapparu, apportant les mauvaises nouvelles. Elle avait été surprise qu'il n'ait fait aucun commentaire sur Chakotay et elle. Ils étaient revenus au Quartier Général de Starfleet et tout s'était bousculé. Environ douze heures plus tard, elle était en réunion avec le président de la Fédération, et peu après avait retrouvé une affectation. On lui avait donné le nouveau vaisseau. Quant à Chakotay, il était...
Parti. Il avait été affecté à un autre vaisseau. toutes ses angoisses accumulées durant huit ans s'étaient réalisées en une seule action. Chakotay lui avait été retiré. Cette pensée lui semblait toujours impossible à croire, même alors qu'elle était assise ici dans son nouveau bureau, sur un nouveau vaisseau, avec un nouveau Premier Officier.
La vie semblait sans cesse vouloir s'effondrer sous ses pieds. Catherine soupira intérieurement et avala le reste de son café. Avec de la chance, les choses iraient en s'arrangeant avec le temps.
Ou peut-être pas. Le vaisseau fut soudainement ébranlé violemment, envoyant Catherine valser hors de son fauteuil sur le sol. Elle connaissait cette sensation et savait que ce n'était pas dù à un problème de couloir de transdistorsion. Bondissant sur ses pieds, Catherine fit irruption sur la passerelle. "Rapport !"
"C'est mauvais, Capitaine", commença Tom.
"Ne me faites pas attendre, Monsieur Paris", aboya Catherine.
"Nous sommes encerclés de vaisseaux Sernaix."
Catherine sentit son coeur sombrer encore plus profondément.
 

Fin de l'épisode
***
A suivre... (saison 9.01)
 
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Ecrit par: Mike Ben-Zvi, Jeffrey Harlan, Seema, LadyChakotay, Thinkey, LauraJo, Zeke, MaquisKat, Heather Briles, Bec, Rebel, Anne Rose and Jennica Williams
version française: André, Christophe, Delphine, Laurent
Producteurs: Thinkey, Anne Rose et Coral
Remerciements aux différents correcteurs: (version originale), Collectif (version française).

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